10.000 à Bruxelles: Droits égaux...sur toute la ligne by david pestieau Sunday March 10, 2002 at 06:51 PM |
Une manif jeune et dynamique contre le racisme a fait vibrer Bruxelles ce dimanche après-midi. Ici, pas de distinction entre droit de vote communal et législatif: chacun revendique les droits égaux … sur toute la ligne. La manifestation, emmenée par des groupes du Chiro, le Patro flamand, souvent affublés de la chasuble "Chénge the world", voulait faire résonner une voix populaire antiraciste. "Contre les sirènes racistes qui trouvent trop d'échos dans les médias et le gouvernement" comme le résume Arne, un jeune étudiant de Courtrai.
Une manif jeune et dynamique contre le racisme a fait vibrer Bruxelles ce dimanche après-midi. Ici, pas de distinction entre droit de vote communal et législatif: chacun revendique les droits égaux … sur toute la ligne. La manifestation, emmenée par des groupes du Chiro, le Patro flamand, souvent affublés de la chasuble "Chénge the world", voulait faire résonner une voix populaire antiraciste. "Contre les sirènes racistes qui trouvent trop d'échos dans les médias et le gouverenment" comme le résume Arne, un jeune étudiant de Courtrai.
Les jeunes du Chiro venus de toute la Flandre défilent souvent pour la première fois. Ils ont soif d'égalité et de justice. Marten, 23 ans, le "vieux" du groupe Chiro de Malines, s'exprime avec verve: "Nous sommes ici pour l'égalité des chances pour tous. Ceux qui contribuent à la société par les impôts doivent avoir la chance de s'exprimer par le droit de vote. On est là pour montrer que Malines n'est pas complètement pourri, qu'il n'y a pas que le VLD et le Vlaams Blok, qu'il ya des jeunes qui se battent pour une société plus sociale."
Mais beaucoup d'autres jeunes "critiques" accompagnent la manifestation. Arne Rosseel (18 ans), accompagné de ses amis de classe, vient de faire un travail sur l'image des différentes cultures diffusé par les médias: "Nous sommes arrivés à la conclusion que les médias montraient toujours le côté négatif des populations immigrées. Quand ils relatent un délit, si c'est un Belge, ils mentionnenet ces initiales, si c'est un Turc, il citent le nom en entier en précisant bien la nationalité. Même chose après le 11 septembre: les Américains sont présentés comme les meilleurs. Et le problème, c'est que les puissants économiques et politiques sont derrière ces médias et leur imposent ce qu'ils doivent dire. Pas étonnant que le racisme augmente et que le Vlaams Blok fasse des progrès. Car les autres grands partis sont corrompus et ne s'attaquent aux vrais problèmes des gens."
"On reproche aux demandeurs d'asile de ne pas connaître le néerlandais. Or quand ils font tous les efforts pour l'apprendre, pour s'intégrer, bien souvent on leur donne un ordre de quitter le terriroire. C'est injuste."
Egide, 20 ans, fait partie d'Aziz, le centre de demandeurs d'asile de Zemst en Brabant flamand: "Il n'y a pas que le droit de vote pour lequel il faut se battre. Il faut l'égalité pour le droit de voyager, de travail. Pour les demandeurs d'asile, il faut arrêter la politique actuelle. On reproche aux demandeurs d'asile de ne pas connaître le néerlandais. Or quand ils font tous les efforts pour l'apprendre, pour s'intégrer, bien souvent on leur donne un ordre de quitter le terriroire. C'est injuste."
Le sound-system des jeunes du PTB "Chénge the world" fait danser des centaines d'antiracistes. Beaucoup de ceux qui sont venus en décembre contre l'Euroe se retrouvent aujourd'hui contre le racisme. Les chasubles "Chénge the world" font à nouveau recette.
Les syndicalistes de la CSC et de la FGTB sont aussi de la partie. La CSC-Bruxelles dénoncent la discrimination à l'embauche alors que la FGTB de Bruxelles barre la route de sa banderole: "La solidarité fait la force".
Joost, syndicaliste à la CSC-métal de Courtrai, nous confie: "Je suis ici pour défendre les droits égaux. Le droit de vote existe depuis longtemps au niveau syndical, il n'ya pas de raisons que ce ne soit pas la même chose au niveau politique et à tous les niveaux. C'est vrai que ce n'est pas évident d'en parler sur le terrain mais nous devrions recevoir plus de soutien des structures syndicales pour pouvoir menre ce combat contre le racisme."
"L'exemple des Pays-Bas le démontre aujourd'hui, aucun régime en Europe ne peut prétendre être débarassé du fléau du racisme"
L'équipe du nouveau film d'"Au-delà de Gibraltar" de Taylan Barman et Mourad Boucif est là, très convaincue de son projet: " Il faut aller voir ce film avant d'aller voter. Vous aurez alors une vue sur la réalité telle qu'elle est, pas sur celle que certains politiciens essaient de diffuser. "
Des dizaines d'associations antiracistes et tiers-mondistes comme Oxxfam et 11.11.11 sont présentes. Le crayon géant d'Objectif qui exige "le droit de vote à tous les niveaux" se balade au coin de la place Fontainas. Les collaborateurs du mouvement pour l'égalité des droits vendent comme des petits pains des crayons, comme ceux qu'on retrouve dans l'isoloir les dimanches d'élections.
"Tous les arguments donnés pour le droit de vote communal valent pour les élections législatives aussi " nous confie Marianne Nimmegeers, porte-parole du mouvement. L'association Ecole sans Racisme a rassemblé un grand groupe de jeunes, venus aussi des maison de jeunes Centrum West, Rzoezie, Chicago et Alhambra.
Mohammed El Ouakali de la maison de jeunes malinoise Rzoezie: " On ose se demander si les immigrés sont suffisamment éduqués pour s'intéresser à la politique. Il ne faudrait même pas discuter de ce sujet. Tous les gens doivent pouvoir décider ce qu'on fait de leurs impôts, dans leur commune, mais aussi pour l'emploi, l'enseignement, le logement. L'exemple des Pays-Bas le démontre aujourd'hui, aucun régime en Europe ne peut prétendre être débarassé du fléau du racisme. Il faut avoir des solutions structurelles pour combattre le racisme et la discrimination en profondeur. Et la première chose est d'impliquer les premiers concernés, les immigrés eux-mêmes."