arch/ive/ief (2000 - 2005)

# Comment évolue le procès aujourd'hui?

Ce procès est très long, très dur, très fatigant pour tout le monde, très couteux pour les prévenus alors on essaye que les choses aillent aussi vite que possible. A présent on n'a entendu que l'accusation et ses témoins, et ils nous a parut nécessaire de faire entendre des témoins de la défense des travailleurs qui sont poursuivit et pour le moment on est à l'audition de ces témoins qui contredisent tout à fait ce que certains gendarmes sont venus dire la semaine dernière.

# Certains témoins de la défense ont pourtant étés écartés?

Nous avions demandé l'audition de 17 témoins et la cour n'a décidé de n'en entendre que dix, qui sont des témoins directs des évènements alors que nous souhaitions que le contexte soit expliqué, que ce séisme social qu'a été cette faillite soit expliqué aux magistrats qu'ils ne l'on pas vécut, et puis cela c'est passé il y a quelques années et nous souhaitions leur rafraîchir la mémoire mais ils ont estimé que c'était inutile, mais nous reviendrons sans doute à la charge.

# Les juges semblent ignorer que les faits sont imputables à un conflit social?

Ils nous donnent l'impression, c'est certainement le cas pour l'avocat général, de traiter cette affaire comme si c'était un vol à l'étalage, une banalité, quelque chose de tout à fait commun alors que bien evidemment ce conflit s'inscrit comme étant la plus grande catastrophe de belgique au 20ème siècle sur le plan social. Apparement ils n'en n'ont cure...

# Que peut-on faire pour que la justice ne se serve systématiquement de l'article 66§4 pour condamner les leaders syndicaux?

Ce procès sera l'occasion d'interpeller le législateur, je crois que c'est à lui à prendre ces responsabilités par rapport à une disposition qui étée votée à la fin du 19ème siècle pour réprimer des manifestations ouvrières. Le législateur devra se positionner par rapport à cela, il n'a pas dut le faire jusqu'a présent car les tribunaux n'avaient pas encore osé utiliser cette disposition. Maintenant qu'ils l'utilisent à nouveau, il faut que les choses changent. Ou bien les tribunaux refusent de l'appliquer ou bien le législateur doit le supprimer.

# Que tirez-vous comme conclusions personnelles de l'affaire Clabecq?

Il faudra attendre le résultat final pour décider du bon fonctionnement ou non de la justice mais l'impression que nous avons à ce stade ci, c'est que la gendarmerie d'abord, le parquet ensuite ont voulu criminaliser des délégués actifs et qu'ils veulent en faire des exemples pour éviter que cela donne des idées à d'autres et je crois que ce procès c'est uniquement cela, c'est la volonté de casser des travailleurs, des militants syndicaux combatifs
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