arch/ive/ief (2000 - 2005)

Clabecq: Rencontre avec un ancien délégué des Forges
by Fico Tuesday March 05, 2002 at 03:08 PM
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Intervieuw de Jean-Claude Albert, ancien délégué syndical des Forges de Clabecq.


# Donc, vous êtes un ancien délégué syndical des Forges de Clabecq?

Oui, j'ai travaillé pendant 36 ans aux Forges et pendant 20 ans, j'ai fait partie de l'organisation syndicale des Forges de Clabecq à la FGTB.

# Qu'est-ce qui motive votre présence aujourd'hui?

Je crois que nous sommes tous concernés, quand on voit ce qui se passe ici, ce n'est pas normal de rester indifférend à ce genre de choses. C'est une injustice vraiment inadmissible car ce procès, c'est le procès de la honte et il est plus que temps qu'on l'arrête.

# Comment voyez vous la lutte syndicale qu'on mené ceux de Clabecq?

Aux Forges de Clabecq, il y a toujours eut une délégation assez forte, et il y avait une volonté des travailleurs de se faire respecter. Notre mouvement était un mouvement juste et c'était avant tout absolument vouloir sauver l'entreprise et l'emploi. Il est un fait évident que quand le conseil d'administration a déposé le bilan, il y a eut au sein de l'organisation une volonté de ne pas accepter cela comme si de rien n'était.

# Que pensez vous du rôle de la justice dans le conflit des Forges de Clabecq?

Il faut dire les choses comme elles sont, la justice c'est la justice du capital, elle rend service à une catégorie de gens, mais tout compte fait, on sent fort bien que cette justice n'a aucune volonté de résoudre les problèmes sociaux. Ici, qu'est-ce que l'on constate? Que si l'on veut réagir, que l'on veut aller à l'encontre de ce que eux voudraient bien nous faire accepter, alors rien ne va plus.

# Quelle vision avez vous de la lutte de Clabecq en temps que ex-syndicaliste de Clabecq? Quelles "leçons" en avez vous tiré?

La leçon c'est que nous menions un syndicalisme de combat, et le malheur c'est de voir que pour l'instant, au sein de notre organisation, cela n'est pas accepté. Car on est tenté de croire que l'on a mis fin a ce genre d'actions. Maintenant c'est le dialogue, bien, mais moi je constate que en dialoguant comme on le fait, on est occupé a fermer toutes les entreprises

# Et quelle est, selon vous, la position que doit tenir l'organisation syndicale vis-à-vis des 13 de Clabecq?

J'ai toujours eut beaucoup d'admiration et d'estime pour Michel Nollet (président de la FGTB; nda) mais ces derniers temps je me demande quand même quelle mouche l'a piqué parce que je ne comprend pas comment est-ce que la FGTB peut accepter ce qui se passe ici pour l'instant. Si il veut quitter l'organisation la tête haute, il doit mettre fin à ce procès. C'est la seule possibilité que l'on peut avoir à la FGTB pour qu'on soit encore considérés différement que les autres syndicats.

# Et que dire aujourd'hui de la fermeture du haut fourneau et de l'acièrie à Clabecq?

J'ai toujours considéré que ce serait un atterissage en douceur, malheureusement cela n'a pas été le cas. Ici, ils ont voulut faire un exemple mais ils sont tombés sur des gens qui étaient déterminés, puis l'usine a été reprise par Duferco, mais moi je n'y ai jamais cru. Quand on voit ce qui c'est passé à la reprise par Duferco et quand on voit que on a jamais eut aucune volonté d'assurer la viabilité de cette entreprise, la preuve en est, aucun investissement n'a jamais été fait. Duferco est arrivé comme étant le grand défenseur et le grand patron, soi disant, qui allait admettre une reconversion dans la région. On ne constate qu'une chose, c'est que Duferco n'a fait que presser le citron est il est occupé à le presser jusqu'a la dernière goutte, et après ce sera la fermeture totale des Forges.

# Pensez-vous que cette reprise par Duferco est un leurre?

C'est un leurre, comme vous dites. Dans la région, les politiciens considéraient cela comme une reconversion mais on en est très loin. On est occupé à fermer les derniers secteurs existants aux Forges de Clabecq. C'est évident, les politiques nous ont laissés miroiter toute sorte de choses, mais on a bien senti dès le départ qu'il n'y avait aucune volonté de Duferco d'apporter l'argent nécessaire pour que cette usine puisse continuer à long terme.

# Que tirez vous comme conclusions personelles, comme bilan de l'histoire de Clabecq?

Une fois de plus, comme au moment ou on a déposé le bilan, on nous a menti, on nous a laissés miroiter toutes sortes de choses et on est toujours dans la même situation. Nous avons étés trahis sur toute la ligne
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