Procès Clabecq #44

Une audience de plus... Devant le Palais de Justice, au petit matin, plus de 400 personnes se sont massées. Pour certains d'entre eux c'est déjà la 44ème fois qu'ils viennent soutenir les 13 accusés de "l'affaire Clabecq".

Sur les marches monumentales du Palais de Justice, ils sont des centaines. Des ouvrier(e)s, des délégué(e)s syndicaux, des étudiant(e)s, des militant(e)s. Ils écoutent les interventions des orateurs qui se succèdent sur une tribune de fortune: une remorque avec un grand calicots réclamamnt l'acquitement des 13.

C'est Roberto d'Orazio qui ouvre les festivités, avant de rentrer dans la salle du tribunal. Il évoque l'article 66.4 sur lequel est basée les poursuite, article datant de 1887, loi profondément anti-démocratique et anti-syndicale. Il crtitque aussi la responsabilité des directions syndicales, et l'erreurs qu'elles font de ne pas reconnaitre l'importance de la lutte de Clabecq.

Sylvio Mara fait un discours bref mais clair: ce ne sont pas les seuls délégués des Forges que l'on cherche à criminaliser, mais tous les travailleurs qui luttent. Et si les 13 sont condamnés, il ne sans avoir peur des mots, il appelle à la grève générale. Si ils sont condamnés, il appelle même à réduire les portes de la prison de Forest en allumettes, puis éclate de rire en disant ne faire qu'aggraver son cas en parlant de la sorte!

Après la traduction vers le néerlandais, c'est Laurent Wanson, metteur en scène, au côté des ravailleurs des Forges depuis des années qui prend la parole, et ne mâche pas ses mots. Il appelle les intelectuels et les artistes à assister aux séances du procès, histoire de se rendre compte du système dans lequel on vie: "une dictature". Et si les délégués sont condamnés il faut alors vraiment craindre le pire. "Les artistes peuvent faire leur valise, comme en Allemagne en 1933". Il constate enfin qu'il ne s'agit plus de contester, mais qu'il va vraiement falloir enter dans une phase de résistance.

Sur les marches, la foule se fait moins compactes. Une chorale réchauffe l'atmosphère avec des chansons engagées et variées. Celà fait un moment qu'ils viennent régulièrement soutenir ceux de Clabecq, et leur répertoire s'améliore et s'étoffe à chaque fois. Des supporters des "13" vont rentre aussi dans la salle d'audience écouter les plaidoiries. Pour celà ils doivent passer devant plusieurs de "policiers uniques". Au premier ‘barrage' on annonce invariablement que la salle est pleine. Même quand ce n'est pas le cas. Une forme d'humour policier? Ceux qui ressorte de la salle sont souvent indigné de la manière dont le président dirige les séances.

Régulièrement des avocats sortent, dans leurs longues robes noires, rendre compte aux manifestants de l'avancée des débats. Aujourd'hui la parole est donnée aux témoins de la défense. Une partie seulement de ceux demandés par les avocats seront autorisés à parler. Le témoins du matin réfute quasi point par point toutes les accusations portées contre d'Orazio. Il décrit aussi le contexte de cette affaires, la démocratie dans la prise de décision au sein des ouvriers, la situation dangereuse d'une usine laissée brusquement à l'abandon par ses propriétaires... Le passage le plus cocasse concerne l'accusation faite contre D'Orazio d'avoir giflé un automobiliste à Bruxelles. Le témoin affirme qu'il était en réunion avec D'Orazio toute la journée pour préparer un barbecue. Le juge demande s'il a pu s'absenter un moment et l'assemblée rigole en imaginant Roberto: "Eh, les gars, je vais vite gifler un type à Bruxelles te je revient!"

Mais les marches se vident peu à peu. L'audition de deux autres témoins durera encore sans doute tout l'après midi...
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arch/ive/ief (2000 - 2005)