solidarité avec la lutte du peuple argentin

Depuis des années, le peuple argentin se bat contre la faim, la misère et la corruption. Des milliers de blocages de routes organisés par les "piqueteros", huit grèves générales en deux ans, des mobilisations massives des travailleurs et l'abstention de 50% de la population aux élections présidentielles d'octobre 1999 sont quelques exemples de ce combat. La rébellion populaire qui a fait trembler l'Argentine dès le mois de décembre est un moment décisif dans cette lutte que mène le mouvement populaire auquel s'est joint un secteur très important de la classe moyenne.

Dans cette mobilisation quotidienne qui s'intensifie, émergent des cris tels que "que se vayan todos !" (qu'ils s'en aillent tous). Contre qui se bat le peuple argentin ? Depuis des décennies, face à la crise structurelle que traverse l'impérialisme, on assiste à un pillage systématique des richesses de l'Amérique Latine. Ainsi la crise que vit l'Argentine n'est qu'une expression de plus de celle que traverse le capitalisme mondial. C'est une crise de l'impérialisme et il n'y a pas d'autre solution qu'un changement radical par rapport à une politique qui engendre dépendance et sous-développement. L'Argentine, comme tous les pays dépendants, se voit condamnée à la misère due au pillage séculaire de ses énormes richesses. Les grandes puissances économiques se sont servit de la dictature économique en Argentine sous le régime de Videla (comme dans le reste de l'Amérique Latine) pour renforcer le régime néolibéral en imposant une dette économique mais aussi politique. Cette dette trouve ses origines dans les années 70', années pendant lesquelles l'Argentine était 6ième puissance économique mondiale. Cependant, c'est pendant cette période que le système financier international commence à placer ses pétrodollars en Amérique Latine et en particulier en Argentine. L'augmentation du taux d 'intérêt qui s'ensuivit provoqua ainsi une dette irremboursable. Depuis le début de la dictature militaire (en mars 1976) jusqu 'à 2001, la dette extérieure s'est multipliée par 20, passant de 8 milliards de dollars à 160 milliards de dollars. Pendant cette période, l'Argentine a déjà payé 200 milliards d'intérêts: 25 fois la dette de 1976.
L'ALCA (Accord de Libre Commerce des Amériques) est la solution présentée par les Etats-Unis pour donner un cadre légal à sa domination économique sur tout le continent.
Ni les changements de gouvernement, ni les promesses que ceux-ci avançaient n'ont su arrêter l'expression du mécontentement populaire. Les mesures annoncées et appliquées par les gouvernements successifs n'ont fait qu'approfondir la misère et aggraver les conditions de vie des travailleurs. Dans ce processus de lutte, un mouvement s'organise pour rompre les chaînes de l'exploitation capitaliste.
Des blocages de routes, des assemblées populaires, des grèves ouvrières et des manifestations combatives naît un mouvement populaire "classiste", soutenu activement par "las madres de la plaza de Mayo", que l'Etat n'a pas su récupérer.
Nous nous solidarisons avec ce puissant mouvement de lutte et nous appelons tous les progressistes et révolutionnaires à se solidariser avec la lutte du peuple argentin.

Non au payement de la dette extérieure!
Non à l'ALCA!
Solidarité avec la lutte du peuple argentin!

arch/ive/ief (2000 - 2005)