arch/ive/ief (2000 - 2005)

À Paris, sous une pluie hostile, 3 000 Sans-Papiers et sympatisants ont manifesté aujourd'hui entre Montparnasse et l'Odéon de 14h à 17heures.
C'est en chantant une Marseillaise revisitée -Allons enfants... Libérez les Sans-Papiers...- et sous l'égide de Jean Moulin, Émile Zola, Eugène Schoeller qu'à trois mois des élections ils ont rappelé au candidat Jospin ses promesses non tenues en matière de régularisation. Au son du tam-tam et du Front Musical d'Intervention, les Sans-Papiers scandaient "Jospin Trahison, jamais Président".
Un hommage appuyé à la Résistance et à ses hommes libres a été rendu par le dépot d'une gerbe de fleurs au Panthéon (Jean Moulin, préfet de la République jusqu'en 1940 y repose), symbol manifeste d'une reconnaissance des valeurs de la Révolution française-"LA LIBERTÉ, L'ÉGALITÉ ET LA FRATERNITÉ"- et de ses institutions.
Les manifestants ont terminé leur parcours devant une des plus grandes institutions de la démocratie française, le Sénat : pour mémoire en cas de vacances du siège de Président de la République, c'est au Président du Sénat d'assurer l'interim en attendant les élections. Ce qui veut dire que ce dernier peut pendant ce temps-là exercer ses fonctions de chef des armées et de premier magistrat de France.
Une délégation a été reçue par le Sénat situé en face de l'Odéon, précisement à l'endroit où en Mai 68 les étudiants ont occupé le Théâtre afin de manifester leur opposition à une société réactionnaire aux idéaux de liberté de la jeunesse et du peuple en général.
À la vue des forces de l'ordre, le slogan "Police partout, Justice nulle part" a été repris plusieurs fois devant les monuments des évènements de Mai 68. En ce qui concerne plus particulièrement la police, une vingtaine de cars de CRS ont été répartis entre le Panthéon et l'Odéon où un cordon sécuritaire empêchait les gens de se diriger vers la manifestation ou d'en sortir.
La manifestation était surtout composée de sans-papiers, les hommes en tête de cortège, les femmes au milieu accompagnées de leurs enfants dormant dans des poussettes ou tenus dans leurs bras.
Étaient présent les traditionnelles organisations telles la Fédération syndicale unitaire (FSU), la CGT, plusieurs fédérations de la CFDT et de Sud, le Parti communiste (PCF), les Verts (Alain Lipietz), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR-Alain Krivine) ou encore Lutte ouvrière (LO) et ses leaders. Il n'y a eu que très peu de représentants de l'anti-mondialisation (Front Musical d'Intervention, Samizdat entre autres). Des tracts appelant à la désobéisance sociale entre le 22 février et le 2 mars ont été distribués par Samizdat (http://forum.samizdat.net).
Vers 16h30 le représentant de la Coordination nationale des Sans-Papiers a précisé que des manifestations semblables avaient lieu en province principalement à Lyon et a appelé à d'autres futurs rassemblements .

Mea culpa. À la place de "...et sous l'égide de Jean Moulin, Émile Zola, Eugène Schoeller...", il faut lire "...et sous l'égide de Jean Moulin, Émile Zola, Victor Schoelcher..."Mille excuses.