arch/ive/ief (2000 - 2005)

La troïka Verhofstadt, Di Rupo, Deleuze à Porto Alegre
by Julien Versteegh Monday January 28, 2002 at 05:13 PM
juversteegh@hotmail.com

Le Premier ministre libéral Verhofstadt, le socialiste Di Rupo et l'écologiste Deleuze s'invitent au Forum Social de Porto Alegre. Verhofstadt veut renouer le dialogue avec les altermondialistes, non sans avoir fait préalablement un petit tour par le Forum économique mondial de New York (sommet de Davos exceptionnellement délocalisé). Di Rupo et Deleuze y vont de leur charme pour tenter de récupérer le mouvement pour une autre mondialisation.

Guy Verhofstadt s'invite au Forum Social de Porto Alegre dans le but de «poursuivre le dialogue avec les partisans d'une autre mondialisation après les événements du sommet de Gênes » . Verhofstadt voudrait-il atténuer son image ultra libérale ?
Les directions des ONG ne s'y trompent pas. Gérard Karlshausen, secrétaire politique du Centre National de coopération au développement (CNCD) déclare à propos de la visite de Verhofstadt : « (…) il tente d'imposer son agenda alors qu'il n'était pas invité. Or, il défend la mondialisation telle qu'elle est, même s'il veut y apporter quelques correctifs ».
Les directions ONG ne semblent pourtant pas aussi lucides quant à la visite de Elio Di Rupo (PS) et d'Olivier Deleuze (Ecolo).
Di Rupo a déjà visité Porto Alegre l'été dernier et s'était posé comme le défenseur d'une mondialisation plus humaine, appelant au «rassemblement progressiste planétaire contre la puissance des multinationales » . Di Rupo veut réguler la puissance des marchés, humaniser la mondialisation. La visite de Verhofstadt à Porto Alegre ? « C'est une bonne chose » et de préciser «la Belgique a d'ailleurs fait énormément avancer la concertation entre les autorités, les syndicats et le mouvement associatif » . Mais à qui et à quoi sert cette concertation ? Est-ce que la concertation sociale a empêché les fermetures d'entreprises comme Renault, la Sabena, Levi's et autres ? Que du contraire ! La concertation sociale actuellene sert que les intérêts des multinationales qui préfèrent voir les travailleurs s'épuiser en interminables discussions plutôt que de s'organiser et lutter pour leur emploi. D'ailleurs il est révélateur que l'effort de la Belgique à constituer à réaliser à Laeken un accord avec les syndicats de soutien à l'Europe capitaliste et en la généralisation au niveau européen de la fameuse loi Renault interdisant de faire des actions avant qu'une faillite ne soit prononcée.
Di Rupo se dit «en phase » avec le mouvement pour une autre mondialisation : « Ce n'est pas un contre pouvoir. C'est une forme de démocratie, participative, complémentaire de la démocratie représentative à laquelle nous sommes attachés. Ils demandent avant tout aux politiques de ne pas, ou de ne plus démissionner (sous-entendez face à l'économique). Le PS, dans le cadre de la mondialisation, ne dit rien d'autre que cela » . Di Rupo semble ne pas voir un fait évident. Le monde vit sous la dictature de 200 multinationales qui décident des directives que les gouvernements doivent appliquer. L'Union Européenne, que le Parti Socialiste a soutenu et continue à soutenir de toutes ses forces, est le projet des multinationales de la Table Ronde des Industriels Européens (TRE). Celles-ci ont plus de 10.000 lobyistes chargés d'influencer la politique de l'Union Européenne. Di Rupo « oublie » que les gouvernements de 11 des 15 pays européens qui appliquent à la lettre les directives de privatisation des services publics, de dérégulation, sont des gouvernements à participation socialiste.

Di Rupo a lui-même un très beau palmarès. C'est lui qui a rendu possible la privatisation de Belgacom en faisait rentrer au Conseil d'Administration de la compagnie téléphonique ADSB Telecommunications (qui détient 50 % des parts moins une action), un consortium international regroupant SBC, Singapore Telecom,Tele Danmark et un groupe d'investisseurs financiers.
Belgacom connaît aujourd'hui un taux de suicide record du fait des normes de productivités.
C'est également Di Rupo qui a permis l'entrée de Swissair et par-là des grandes banques suisses dans le conseil d'administration de la Sabena, scellant ainsi le premier acte de la privatisation de l'entreprise.
La mondialisation « humaine » prônée par Di Rupo, c'est avant tout les privatisations.

Ecolo rime également avec privatisations et guerre

C'est quasiment le même son de cloche du côté Ecolo. Deleuze fait « une cure d'opposition au sein du gouvernement » (sic) . Il faut le lire pour le croire. Plus loin, « c'est maintenant que la bataille commence. La dérégulation, les petits boulots, les baisses inconditionnelles de charges pour les entreprises, ce n'est pas vraiment la vision des gens de Porto Alegre » et de préciser « je reste pour le forum organisé par les officieux ». Comme le PS, Ecolo revendique également un mondialisation à visage humain, plus solidaire. Mais à côté des belles paroles, il faut avant tout voir les actes. Et de fait, la «Note de priorités 2002­2003» concoctée par le gouvernement, montre qu'Ecolo s'aplatit devant les directives européennes. Cette note ne contient rien d'autre que les mesures exigées par l'Europe et déjà approuvées par eux lors du sommet de Lisbonne en 2000 : «la réforme de la loi relative aux entreprises publiques», c'est à dire la privatisation complète de ces entreprises ; «les travailleurs plus âgés doivent à nouveau se déclarer disponibles pour le marché du travail» et ils devront accepter des petits boulots rebaptisés «contrats de travail sociaux» ou encore la diminution des coûts salariaux. Ecolo a clairement choisi son camp. En acceptant cette note, ils se font les amis objectifs des grandes multinationales. La note signale en effet que les charges fiscales des entreprises sont trop élevées et que la flexibilité du marché de l'emploi est trop limitée. Le gouvernement va donc leur permettre «l'introduction de conditions de travail plus flexibles».
Deleuze s'attaque à la dérégulation. Pourtant dans le dossier SNCB, la ministre Ecolo Isabelle Durant a clairement choisi son camp. Elle est en train de vendre la SNCB au privé.
Le 24 janvier dernier, la ministre Ecolo plaidait pour la mise en compétition sur le marché européen de la SNCB : « Je pense que c'est un élément important puisque par définition il a un effet sur les coûts et sur la compétitivité que pourraient garder les chemins de fer belges dans un marché plus ouvert où notre entreprise de Chemin de fer doit pouvoir se mettre en compétition (...) il serait catastrophique que pour cette raison ou pour d'autre, notre entreprise de Chemin de fer ne soit plus à hauteur par rapport aux compétiteurs extérieurs. »
Isabelle Durant ne fait qu'appliquer en Belgique les directives européennes de privatisation du transport marchandise .

Pour Ecolo, la mondialisation solidaire, c'est également la mondialisation guerrière. Partout en Europe, les verts ont soutenu et activement appuyé la guerre en Afghanistan. Que ce soit les Groenen en Allemagne, les Verts en France ou Ecolo en Belgique, tous appuient la constitution d'une armée européenne.

La mondialisation solidaire d'Ecolo, c'est faire payer les pauvres et pas les multinationales. Sous prétexte environnemental, les Ecolos bombardent les travailleurs de taxes diverses. La nouvelle taxe sur les produits électroménagers, les eco-taxes ou encore les sacs poubelles payants ou les poubelles taxées au poids. Alors que les entreprises déversent annuellement 9 fois plus de déchets (souvent dangereux) que les ménages, ces derniers doivent néanmoins payer beaucoup plus de taxes. Alors qu'en Wallonie les industries paient de 22,31€ à 0,25€ la tonne, une famille moyenne paie jusqu'à 149€ de taxes annuelles .
Mondialisation solidaire ? Oui, solidaire des riches et des multinationales. Il ne peut en être autrement de partis comme le Parti Socialiste ou Ecolo qui restent dans le cadre du système capitaliste et dont les fonctions se résument à celles de gestionnaires de l'impérialisme.
Les militants de Gênes et de Bruxelles ont compris la nécessité de s'organiser dans des structures indépendantes des partis traditionnels qui défendent les intérêts des multinationales. Car les partis traditionnels, qu'ils soient libéraux, socialistes, écologistes, qu'importe, sont tous pour la mondialisation des multinationales.


Antimondialisation
by Lavi Saturday February 02, 2002 at 09:45 PM

Toute personne ayant d'autres orientations que le néolibéralisme prônant la mondialisation se fait coupable de grave délit de pensée politique? Faut-il croire que toute personne qui ne partage pas les mêmes valeurs politiques ou visions économiques et sociales avec les mondialistes est un potentiel terroriste ? La pensée unique n'est plus seulement au niveau économique, mais elle s‘applique aussi à la pensée politique …C'est politiquement incorrect de penser différemment que les prêtres de la mondialisation ? j'espere bien que non

pensée unique
by angom Friday February 15, 2002 at 10:59 AM
angom@caramail.com

200 multinationales , 10000 lobbyistes que de de monde ...pour si peu d'idées ... unique