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"Le mondialisme après le 11 septembre"-conférence de M. Albert
by mag Monday January 28, 2002 at 05:09 PM
mgilkens@hotmail.com

Michael Albert nous a fait le plaisir d'une visite éclair en France et en Belgique. Pour notre pays, deux conférences et une discussion plus privée sur les médias-activistes chez Indymedia. Je reprends ici mes notes prises lors de la seconde conférence (la première était la présentation de sa vision économique de la société Parecon)"Le mondialisme après le 11 septembre".

Michael Albert

Le Mondialisme après le 11 septembre

Notes prises au cours de la conférence qui s'est tenue dans une salle du CNPD, Quai de Commerce n°9 le mercredi 16 janvier 02.


« Il n'y a pas de guerres ! Juste un massacre. En Afghanistan (comme pour le Golfe), il n'y a pas 2 parties mais une seule qui massacre. Un seul mort du côté américain !

Si on considère les conséquences de l'embargo imposées à l'Irak, on peut parler de guerre biologique de la part des USA. L'Irak a subi le crash américain du 11 septembre pendant 15 ans !! Et le pays est plus petit…

Si les médias avaient montré les peines des Irakis 24h./24h. comme pour les States, le monde serait différent. Et la situation est la même pour la population : les bâtiments sont détruits, les morts ne reviennent pas et les vivants sont choqués.

Que doivent faire les USA ?

Trois facteurs principaux régissent la réaction des States :

1) Quoi que l'on fasse : rendre illégitime le Droit international !

Si les US avaient admis la légitimité du droit international, alors, l'Irak et d'autres auraient pu l'utiliser. Ce que ne veulent surtout pas les USA.

Si l'Irak et d'autres avaient demandé un mandat international aux Nations Unies, ils l'auraient obtenu et auraient ainsi montré au monde entier comment procéder.

Les Nations Unies ont voix au chapitre et les USA ne veulent surtout pas de ce droit-là !

C'est pourquoi les USA ont refusé de montrer les preuves contre Ben Laden, car ce serait reconnaître implicitement un droit international.

2) Nécessité de maintenir la crédibilité.

Albert compare la manière de procéder des States à la Maffia. Les US ont besoin de maintenir une crédibilité, quoi que cela coûte à l'adversaire. Même si la personne « rackettée » est sympathique, si, pour maintenir sa crédibilité, il est nécessaire de lui couper les jambes, qu'à cela ne tienne : on lui coupe les jambes !

Les States fonctionnent d'abord suivant ce critère. Le nombre de morts importe peu, l'important seul est de maintenir son image de marque et de faire savoir aux autres que l'action suivra ! Il est vital à leurs yeux de faire savoir qu'ils peuvent utiliser la violence n'importe où si cela s'avère utile.

Et comme pour les maffieux, pas question de se plaindre ou de laisser les autres se plaindre à une quelconque autorité extérieure à la leur !

3) La préparation et le lancement de la guerre contre le terrorisme.

Rien de nouveau. Cette idée était déjà reprise par Reagan et par Bush senior. Le but de cette guerre (comme d'ailleurs celui de la Guerre froide) n'est pas de combattre mais bien d'effrayer la population et par ce biais, lui faire faire ce que l'on veut.

Cette guerre anti-terrorisme veut faire croire aux citoyens qu'ils sont en danger, ainsi ils marquent leur accord pour voter des crédits et renforcer ainsi la richesse « du haut » tout en maintenant et renforçant un contrôle de la population.

Les bombes en Afghanistan n'ont peut-être tué que(!) 3 ou 4.000 personnes directement. C'est une forme de terrorisme, car ces morts sont tout aussi innocents que ceux des tours américaines. Peut-on légitimement poursuivre des buts politiques par la violence ?

Avant le 11 septembre, les USA pensaient que seule l'aide alimentaire permettait la survie de la population afghane.

Le 16 septembre, publié dans le New-York Times, les autorités américaines avaient demandé au Pakistan d'arrêter les convois de nourriture.

Avant les bombardements, on a fait partir les coopérants humanitaires pour réduire encore cette livraison. Il s'agit donc bien d'un acte volontaire des USA.

On a donc purement et simplement « coupé les vivres » . C'est comme si on avait creusé une tombe pour des milliers de personnes. Au Commissariat des Nations Unies, ils étaient conscients que près de 7.500.000 personnes risquaient de mourir de faim !

Toutes les organisations humanitaires étaient contre les bombardements, conscients du risque alimentaire…

Le gouvernement américain pensait bien que ces bombardements précipiteraient la mort d'au moins 3 millions de gens.

Mais ils l'ont fait !

Ils ont été surpris de la chute des Talibans : ce n'était pas le résultat escompté. Talibans qu'ils avaient eux-mêmes placés au pouvoir. Cette nouvelle, l'Assiocated Press l'a envoyée à tous les médias d'Amérique. Les journaux n'ont pas jugé utile de la publier.

Mais pire : les dirigeants US n'ont pas une seconde pensé aux civils, car ils ne perçoivent même pas la mort des victimes en termes de coût dans une guerre (comme le faisait Ben Laden). Seule compte la légitimité sauvegardée et l'argent pour « le haut ».

(… exemple du nouveau gouvernement mis en place par les States en Afghanistan)

Pour les USA, personne ne va compter les cadavres dans les pays agressés car ils ne comptent tout simplement pas !
Famine, maladie et tout ce que l'on ne peut pas voir quotidiennenemt ne compte pas. Cela prend du temps pour tuer et on ne le voit pas.

Aux USA, par contre, on redistribue l'argent vers le haut et on atteint aux droits des gens. C'est donc une bonne opération pour le pouvoir en place.

Pour Albert, il n'y a pas de différence avant et après le 11 septembre : la situation est la même. Ils peuvent juste en tirer parti pour ancrer encore plus les institutions et ré-arranger les lois à leur avantage. Rien de fondamental n'a changé !

De plus, ils ont montré au monde qu'ils peuvent massacrer rapidement, plus rapidement qu'on ne peut réagir. Nous devons donc avoir CONSTAMMENT un mouvement de résistance à la guerre qui puisse exister et réagir AVANT l'événement et permettre une mobilisation immédiate.

Cette organisation existe déjà : c'est le mouvement « alter- mondialiste » car les 2 luttes sont en fait similaires.