Bourdieu est mort hier soir. Triste nouvelle pour le mouvement... by Jan D. Thursday January 24, 2002 at 05:28 PM |
jeudi 24 janvier 2002, 12h02 Le sociologue Pierre Bourdieu est mort, les sciences sociales et le mouvement pour une autre mondialisationperdent leur plus grand penseur vivant.
Onderwerp:
[ATTAC-RUG] Le sociologue Pierre Bourdieu est mort
Datum:
Thu, 24 Jan 2002 06:23:39 -0800 (PST)
robert@attac.org wrote:
Triste nouvelle! Le sociologue Pierre Bourdieu est mort
Texte ci-dessous trouvé sur
http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/
PARIS (Reuters) - Le sociologue français Pierre Bourdieu est décédé mercredi
soir à Paris à l'âge de 71 ans, a-t-on appris dans son entourage.
Le Monde précise dans son édition de jeudi que le sociologue, qui était né
le 1er août 1930 à Denguin, dans les Basses-Pyrénées, s'est éteint des
suites d'un cancer à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris.
Professeur-titulaire de la chaire de sociologie au Collège de France depuis
1981, Pierre Bourdieu est considéré comme l'intellectuel qui a profondément
renouvelé la sociologie à partir des années 1960.
Dans les années 1990, il s'est engagé publiquement aux côtés des mouvements
de contestation de la mondialisation.
Pierre Bourdieu était philosophe de formation.
Elève de l'Ecole normale supérieure, il passe l'agrégation de philosophie et
commence sa carrière universitaire à la faculté des lettres d'Alger, en
1958.
Ses premiers travaux sont consacrés à ce pays - "Sociologie de l'Algérie",
en 1958, et "Le Déracinement", en 1964.
Ce sont toutefois ses recherches sur le système éducatif qui le révèlent
dans le débat intellectuel des années 60. "Les Héritiers, les Etudiants et
leurs Etudes", en 1964, et "La Reproduction", en 1970.
Le sociologue touche rapidement à tous les domaines de réflexion: culture,
art, littérature, politique, médias, fonction publique, misère sociale.
"LA MISERE DU MONDE"
Viennent les livres "La Distinction", en 1979, "La Noblesse d'Etat", en
1989, "La Misère du Monde", en 1993.
Créateur en 1975 de la revue Actes de la recherche en sciences sociales, il
réunit autour de lui des chercheurs dans une sorte d'école de sociologie.
Engagé aux côtés des grévistes de l'automne 1995 contre le plan Juppé de
réforme de la Sécurité sociale, il devient la référence intellectuelle de
ceux qui, à gauche, se réclament du "mouvement social" et fustige le
libéralisme triomphant et la mondialisation.
En 1996, il entreprend une réflexion critique sur les médias. Dans son
ouvrage "Sur la télévision", il dénonce le danger très grand que le petit
écran fait courir, à ses yeux, à la sphère culturelle et à la démocratie.
Dans ce cadre, il débattra à Paris avec des représentants de la chaîne
américaine Fox, en 1999.
"Ce que je défends, expliquait-il au Monde au 1992, c'est la possibilité et
la nécessité de l'intellectuel critique. Il n'y a pas de démocratie
effective sans vrai contre-pouvoir critique".
Le journaliste contestataire Pierre Carles avait filmé le sociologue "en
ami" et "au travail" pour son film "La sociologie est un sport de combat".
Jeudi matin, le syndicat Sud-Rail a rendu hommage au sociologue, saluant son
engagement aux côtés des grévistes de 1995. "Prolongeant cet engagement, il
faisait partie de ceux qui défendaient l'autonomie du mouvement social,
comme moyen de renforcer la dynamique des luttes, vers des changements
profonds".