arch/ive/ief (2000 - 2005)

Lu dans la revue "Le Marché - l'Hebdomadaire du dirigeant"
by mag Tuesday January 22, 2002 at 10:50 AM
mgilkens@hotmail.be

Editorial écrit par Didier Mulders dans la revue "Le Marché" (l'hebdomadaire du dirigeant) sur le terrorisme victorieux. Comme quoi, le patronat n'aime pas trop non plus la nouvelle loi promulguée il y a peu! revue n°1 du 11 au 18/1/02

Terrorisme victorieux par Didier Mulders

"Depuis le 11 septembre, la plus grande confusion règne dans le monde des défenseurs des libertés.

On assiste à l'émergence d'un mouvement équivoque qui, au nom des libertés, tend à adopter des lois ou des principes qu'on réfuterait à une république bananière.

L'énumération serait fastidieuse, nous en épinglerons donc une série adoptée depuis la tragédie et qui reflète sans doute nos valeurs personnelles.

Aus Etats-Unis, l'écoute et l'enregistrement des conversations entre avocat et client en détention provisoire sont autorisés sous certaines conditions floues; un présumé terroriste relève par décret présidentiel d'un tribunal militaire et la détention au secret d'un suspect est autorisée.

Ils sont d'ailleurs 600 sur 1.100 raflés récemment à être aujourd'hui détenus dans ces conditions sans même que la liste des noms ne soit divulguée.

On a sans doute échappé au pire puisque certains vont même, comme ce professeur de droit américain, Alan Dershowitz, jusqu'à prétendre qu'il serait souhaitable que les juges soient autorisés par la loi à délivrer un permis de torturer...

L'Europe n'est pas en reste. Parmi les mesures les plus radicales, notons ce chef d'oeuvre anglais avec l'autorisation de détention sans procès, sur foi de preuves secrètes, d'un étranger soupçonné de représenter une menace pour la sécurité nationale.

L'Italie, sous son profil actuel, n'étonnera pas grand monde avec son projet surnommé "mouchard libre" qui autorise les agents de service secrets et militaires à commettre des délits, à l'exception de meurtres et blessures, durant leurs missions.

Nul ne doutera de la nécessité d'organiser la défense contre le terrorisme international mais nous devons admettre que même cette cause ne devrait pas permettre de renier les principes démocratiques.

Ici comme partout, le problème ne vient pas du principe d'organisation mais de ses moyens d'application.

Plutôt que de voter des lois d'un autre âge, il conviendrait de donner de vrais moyens à la justice et aux forces de l'ordre.

On crie à la désorganisation et à la sous-qualification, à la démotivation ou à l'incompétence alors que le "réalisme" budgétaire interdit à ces services de fonctionner sainement.

Les choix sont une fois de plus politiques.

La voix empruntée par certains gouvernements semble donner pour l'instant les terroristes victorieux : la démocratie vacille..."

A méditer