Argentine Quand les casseroles font de la résistance by Elsa Fabien///latuff/// Valentina Monday January 21, 2002 at 02:59 PM |
Argentine Quand les casseroles font de la résistance
La rébellion populaire qui a sécoué l'Argentine entre le 19 et le 23 décembre
n'a pas seulement evincé du pouvoir le gouvernement du radical De la Rua et
son succèseur péroniste Rodriguez Saa, elle menace aussi de mettre fin au
président, Eduardo Duhalde et ses accords avec le FMI. Depuis quatre ans de
récession, accablée par une dette extérieure de 132 milliards de dollars et
par une politique néolibérale qui a fait table rase des bien de l'Etat et de
l'industrialisation du pays, l'Argentine semble un malade en phase terminale.
La traditionnelle classe moyenne a été laminée par le gel des économies,
l'impossibilité de récupérer son épargne, une dévaluatiuon de 100% et la
volatilisation de 20 milliards de dollars, por la plupart retirés des banques
par les puissants groupes économiques étrangers. Victimes principales de cet
engranage économique, les foyers populaires, saignés à blanc par
l'endettement en dollars, le chômage (entre 25 et 30% de la population
active) et la vie chère provoquée par la parité entre la monnaie argentine et
celle des USA. Eléments d'une bombe à retardement qui a transformé les rues
de Buenos Aires en champ de bataille où sont tombés plus de 36 jeunes,
fusillés à bout portant par la police argentine. Le nouveau pouvoir péroniste
monté au crêneau en profitant du vide politique de ses précédesseurs
radicaux, loin de s'attaquer au principal responsable de la crise, le FMI et
ses recettes néo-libérales, semble poursuivre dans le même chemin que
l'ancien régime: gel de l'épargne, dévaluation, dollarisation, politique
d'ajustement. Le symbole de cette révolte, les casseroles brandies par les
Argentines lors des manifestations, sont devenues la nouvelle arme politique
du pays. "Elles sont sorties et elles y ressortiront. Cette fois-ci ils ne
nous auront pas" dit le mot d'orde qui circule tous les jours dans
l'Internet, les affiches, les bôites à lettres. Cris de ralliement d'une
résistance encore inorganisée qui n'a pas encore donné son dernier coup sur
la coco-minute de la révolte.