Porto-Alegre : Rencontres anarchistes contre la mondialisation capitaliste by La Federation Anarchiste Gaúcha Saturday January 19, 2002 at 12:54 PM |
JOURNÉES ANARCHISTES CONTRE LA MONDIALISATION CAPITALISTE PORTO ALEGRE RIO GRANDE DO SUL - BRÉSIL
JOURNÉES ANARCHISTES CONTRE LA MONDIALISATION CAPITALISTE
PORTO ALEGRE RIO GRANDE DO SUL - BRÉSIL
Considérations sur la 2eme édition du Forum Social Mondial (FSM)
- Porto Alegre, 31 janvier au 5 février 2002, Brésil.
Ce message contient:
1) Introduction
2) FSM 2002: Les vieux projets de réforme d'un système inutile pour le peuple
3) L'ALTERNATIVE LIBERTAIRE: propositions pour une intervention anarchiste internationale
4) PRÉ-PROJET "Journées anarchistes" de Porto Alegre 2002
1) INTRODUCTION
Chers camarades du mouvement libertaire international:
La Federation Anarchiste Gaúcha (FAG) veut exposer, à travers ce
communiqué, des réflexions sur le caractère et les motivations du Forum social mondial ainsi que la volonté de la fédération de réunir les forces nécessaires pour coordonner une intervention anarchiste efficace durant la semaine où se déroulera ce forum, à Porto Alegre. Cette ville est aussi celle où se base principalement notre organisation et nous aimerions emmener des propositions pour la programmation d'une activité qui pourrait projeter les idées-force du socialisme libertaire au public mondial. On estime à environ 100 000 le nombre de participants qui vont venir ici en vue d'assister au Forum. Il est certain que cette circonstance nous offrira plusieurs possibilités
d'action.
Il faut mentionner qu'à la 1ere édition du FSM (2001)la FAG ainsi que d'autres organisations brésiliennes on pris une position très critique par rapport à cet événement Nous avions alors surtout dédié nos efforts à la propagande et à la coordination d'action directes avec d'autre groupes de gauche radicale.
Nous avons participé directement à l'intervention du bloc anti-capitaliste qui a eu lieu au salon de l'Université Catholique, emplacement officiel des activités du Forum. Il y eu alors une déclaration collective qui a souligné l'incapacité de n'importe quel projet social-démocrate de gestion humaine du capital à solutionner les problèmes socio-économiques et environnementaux
qui résultent des rapports de domination.
Lorsqu'il en a été possible, nous avons organisé des débats dans un local public avec la participation de la Fédération Anarchiste Uruguayenne (FAU), de la Confédération Générale des travailleurs (CGT, Espagne) et des camarades des autres régions du Brésil. Il y eu une présence significative de gens intéressés par les sujets débattus. Au delà de tout cela, nous avons réalisé que le contexte qui a suscité le FSM pouvait être utilisé avec plus de force dans une perspective de propagation de l'anarchisme militant et des principes généraux de son projet révolutionnaire. Il est possible, à partir de conditions matérielles et politiques déterminées, de montrer à tous ces gens venus à Porto Alegre avec un esprit d'engagement personnel la vitalité de nos idées et des réalisations pratiques qui en sont inséparables. C'est peut-être une grande opportunité de faire voir l'anarchisme pour ce qu'il est vraiment, c'est-à-dire une alternative pour la lutte des classes opprimées contre la domination capitaliste, dans sa version mondialitaire-libérale ou Étatiste.
Voilà les raisons que nous considérons suffisantes pour faire de ce communiqué le point de départ pour l'articulation d'une action collective internationale de la militance libertaire au FSM.
2) FSM - 2002: Les vieux projets de réforme d'un système inutile pour le peuple
Le FSM est le produit d'un grand rassemblement de forces politiques,
sociales et institutionnelles du monde entier, réunis dans une alliance de
classe réunissant même certains businessmen soi-disant "progressistes".Ce
grand pic-nic politico-social qui se réuni non par hasard dans une ville et
un État du Brésil ayant une tradition de gouvernements du PT (parti des
travailleurs), a selon ses organisateurs pour but de lutter contre le
néo-libéralisme.
À cause des signes évidents de la faiblesse du modèle néolibéral, les
idéologues du FSM-2002 tentent difficilement d'arriver à la conclusion
d'une
coalition de classe internationale, ayant pour objectif de promouvoir un
projet d'hégémonie mondial de la social-démocratie comme seule manière
efficace de gérer le système, au moyen d'une "nouvelle rationalité
administrative". Pour cela, le projet social-démocrate doit pouvoir
démontrer qu'il est capable de produire le bien-être pour les secteurs
sociaux directement victimes de l'oppression capitaliste. Quelle meilleure
propagande de cette "capacité" qu'un capitalisme géré localement par un
programme social-démocrate dans un pays du Sud et du tiers-monde? Le point
de référence qu'ils tentent de construire de ce "capitalisme possible" est
l'expérience des gouvernement du Front Populaire (sous le contrôle du PT)
dans la ville de Porto Alegre et l'État de Rio Grande do Sul. La
crédibilité
de cette gestion humanitaire du capital permet à se projet d'étendre son
influence à travers le monde: ce néo-réformisme s'impose désormais grâce à
(et aux dépens de) la misère mondiale et des manifestations du
mécontentement populaire qui en résulte.
Le "rationalisme" revendiqué par le FSM depuis sa naissance se garde bien
sûr le droit de ne pas y promouvoir l'action directe populaire contre les
institutions économico-financières qui symbolisent l'exercice du pouvoir
mondial. Le fait est que la dynamique conflictuelle qu'engendre cette
méthode de manifester pourrait forcer les flics de l'État du PT à réprimer
ses propres invités. L'année 2002 marque une conjoncture entre les
élections
nationales (présidentielles) et régionales (gouvernements d'État) et le
PT y
symbolise le projet de gouvernement que propose la gauche réformiste:
contrôler la volatilité des capitaux financiers en spéculation dans les
pays
périphériques et faire de l'argent en prélevant un taux fixé par les
gouvernements; politiques favorisants le capital productif national et les
PME par un investissement direct des multinationales; maintient des
services
publiques qui ont survécu aux privatisations; récupération des
politiques de
souveraineté nationale par le rétablissement de l'équilibre entre les
pouvoirs formels et par des mécanismes de consultation de la population;
remanier les appareils répressifs afin de les intégrer à la vie
communautaire et de les instruire en matière de droits humains;
encouragement des secteurs de travail autonome.
C'est à partir de ces grandes lignes maîtresses que doit se développer le
modèle de l'"engagement capitaliste" qui sera présenté par la frange la
plus
"mûre' de la Gauche, consciente de ses responsabilités institutionnelles.
L'annulation des dettes extérieures et intérieures qui ont rongent les
finances des pays appauvris et qui cause l'aliénation sociale des richesses
publiques produites par les travailleurs est un thème de plus en plus tabou
chez les réformistes, car il menace en quelque sorte la confiance en leur
aptitude à gouverner aux yeux des élites.
Dans la dispute de présentations de projets politiques où le FSM tente de
s'insérer et de faire entendre sa voix, le débat tourne autour des modèles
de développement ou de conduites que doivent adopter les pouvoirs
capitalistes pour parvenir au bien-être général. Les institutions
capitalistes sont donc acceptées comme étant des acteurs parmi les autres
sans qu'il y ait de remise en question des rapports de dominance qui les
ont
créé. L'objectif est donc essentiellement de soigner plus efficacement la
misère générée par le capitalisme sans en changer la nature cruelle..
Les 3 années de gouvernement PT dans l'État où nous vivons démontre en quoi
la bonne volonté de la gauche modérée s'est transformée lorsqu'elle a du
assumer la gestion du capital. Leur volonté politique s'est pliée à celle
des forces plus puissantes qui contrôlent les institutions d'État
jusqu'à ce
qu'elle donne sa complète reddition au niveau idéologique. Les mesures
sociales sont soumises aux mêmes limitations bureaucratiques. Les grosses
compagnies ont toujours une influence considérable sur le pouvoir, les
travailleurs des services publics (écoles, télé d'État) subissent les mêmes
coupures de salaire qu'à l'époque de la droite. Les policiers sont toujours
d'aussi bon protecteurs de la propriété privée lorsqu'il s'agit de réprimer
les occupations du Mouvement des Sans-Terre (MST), le Mouvement des
Sans-toit ou encore les jeunes.
Il est aussi ridicule, soi dit en passant, d'entendre les flics répondre au
téléphone en disant: "Gouvernement populaire et démocratique, bonjour?"
Dans le scénario actuel de la mondialisation capitaliste, les chances d'un
projet de développement national bourgeois, d'un pacte de collaboration de
classes dans un pays déterminé ayant une souveraineté réelle sur ses
politiques, sont quasiment nulles. L'intérêt des transnationales provenant
de leurs installations productives dans tout les pays du monde à mené à une
dépendance sans précédents entre les nations (surtout celles du sud).
D'autre part les décisions des institutions économiques multilatérales
(OMC,
G8, etc), au service des intérêts corporatifs, priment de plus en plus sur
la souveraineté des États. Les cas les plus problématiques, soit les pays
les plus réticents à cette nouvelle donne, peuvent toujours être tassés par
les appareils militaires U.S. ou autres sous le couvert de la lutte à la
drogue, de l'anti-terrorisme ou de l'aide humanitaire.
Telle est la situation, grosso modo, qui pousse le FSM à se réunir. Les
élections brésiliennes de 2002 seront déterminante dans la forme que
prendra
le discours réformiste des partis engagés dans le processus électoral de la
démocratie bourgeoise.
La participation des mouvements sociaux à ce jeux électoral se fera très
certainement dans les limites du projet social-démocrate. Ce projet, qui
annule l'indépendance des classes opprimées et de leurs organisations en
fonction des plans du gouvernement, ne vise pour gagner qu'un élargissement
de sa base électorale. Cela le dispense de considérer le niveau de
conscience de lutte de la population, condition indispensable pour un
changement réel et profond de la société.
Il est possible qu'un quelconque mouvement social avec une grande capacité
d'action puisse questionner ces propositions, mais l'intégration des
mouvement à l'appareil d'État est encore très forte dans Rio Grande do Sul,
du à l'histoire de la gauche brésilienne et aux mécanismes efficaces de
dépendances qui sont créés pour maintenir les mouvements sociaux sous
contrôle de l'État.
3. L'ALTERNATIVE LIBERTAIRE
3 - Propositions pour une intervention anarchiste internationale
Camarades, comme nous vous l'avons dit, nous croyons que le Forum social
mondial 2002 est une circonstance appropriée pour véhiculer les idées-force
de l'anarchisme militant, confrontées au processus de mondialisation
capitaliste. Nous voulons faire une invitation aux organisations qui ont
l'intention de venir à Porto Alegre du 31 janvier au 5 février prochain à
s'ajouter à la programmation des Journées Anarchistes que nous organisons.
Il s'agit d'un événement parallèle au FSM, visant à l'organisation
d'activités, d'expositions, de débats, de théâtre, de concerts etc.
destinés
au public qui passera par ici. L'organisation du FSM se divise entre les
conférences officielles des délégués (en avant-midi), les débats organisés
par les groupes syndicaux et politiques (en après-midi) et les débats
populaires et ateliers avec invités (l'après-midi). Le premier jour sera
consacré à la Grande Marche des participants. Puisque les conférences
unidirectionnelles des réformistes ne nous intéressent pas, nous avons
toutes les avant-midi de libres pour réaliser nos activités à saveur
anarchiste (sauf le premier jour).
Lors de réunions tenues en septembre 2002, nous avons discuter avec des
camarades de la FAU (Uruguay), des collectifs Luta Libertaria (Sao Paulo)
Ruptura (Rio de Janeiro) et de la Fédération anarchiste Cabocla du Para
afin
de coordonner nos forces en vue de notre objectif. Nous avons décidés de
nous diriger vers les anarchistes organisés ou non, les groupes, syndicats,
journaux etc, au Brésil et dans le monde à partir de ce communiqué afin de
mesurer les possibilités d'amplifier les forces grâce à l'adhésion de plus
d'organisations et de militants libertaires.
Il y a une grande quantité de travail à faire qui nécessite des appuis, que
ce soit pour convoquer des groupes, pour la communication, l'aide et le
soutient dans l'organisation des Journées Anarchistes. Il nous faut de
l'équipement sonore, des outils de propagande, des lieux physiques, de la
bouffe et du logement, en espérant pouvoir réduire le plus possible les
coûts. Comme la FAG est basée à Porto Alegre, il lui sera possible de
subvenir à certains de ces besoins
Voici ci-dessous une liste de nos suggestions pour les Journées. Nous
espérons recevoir des contributions ainsi que les sujets sur lesquels les
organisations aimeraient faire des présentations plus approfondies.
La seule bataille perdue d'avance est celle que l'on ne fait pas!!!
Santé et Anarchie!
Secrétariat général de la FAG
4 - Pré-projet "Journées Anarchistes" de Porto Alegre, 2002
Nom de l'événement: JORNADAS ANARQUISTAS de Porto Alegre, 2002
Date: Du 1er février au 5 février 2002
Thème général: L'actualité du projet socialiste libertaire
Langues: Portuguais et espagnol
Horaire: De 9h à 12h am.(avant-midi)
Protocole: -exposé oral par les camarades et organisations responsables des
thèmes à débattre
-Débat ouvert sur le ou les thèmes proposés
Programmation des activités:
01 janvier- OUVERTURE
a) Federação Anarquista Gaúcha (FAG)
b) Publication et lecture des organisations adhérentes à l'événement
c) Intervention théâtrale
02 février: SALON DU LIVRE ANARCHISTE
a) Anarchie et Organisation (livre récemment publié par le Collectif Lutte
Libertaire de Sao Paulo, contient des textes de Nestor Makhnó et Malatesta
entre autres)
b) Pouvoir et Domaine: une vision anarchiste (livre récemment publié par le
camarade Fábio López López, de Rio de Janeiro) ; l'auteur analyse la
question du pouvoir et l'anarchisme)
c) d) e) Ouvert a toutes contribution de camarades ayant une publication à
présenter
03 février: LE PROJET LIBERTAIRE FACE AUX
STRUCTURES DE DOMINATION MONDIALE
a) L'expérience laissée par un socialisme qui a "foirer"
(Collectif Rupture -Rio de Janeiro, Brasil)
b) Critique du phénomène totalitaire de l'État et du marché
c) Stratégies de terreur d'un monde en crise
04 of february: PRATIQUES DE RÉSISTANCE À LA MONDIALISATION CAPITALISTE
a) Mouvements anti-mondialisation et luttes anticapitalistes
b) Amérique Latine: expressions d'un peuple en lutte
c) Expériences d'organisation des pauvres et des marginalisés
(Federação Anarquista Gaúcha Porto Alegre, RS, Brasil)
05 février - CLÔTURE
a) Déclaration internationale des Journées Anarchistes
b) Intervention de musique populaire
one solution by roeland Saturday January 19, 2002 at 09:27 PM |
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