arch/ive/ief (2000 - 2005)

Extrait de la Chronique du Vif (J. Sloover)
by mag Friday January 18, 2002 at 12:23 PM
mgilkens

La Chronique de Jean Sloover dans la revue Le Vif reprend une vision attendue... Comme quoi les choses évoluent, petit à petit.

Dans la Chronique de Jean Sloover du Vif du 18-24 janvier, on peut lire le passage suivant :

"... C'est dire si l'idée de mondialisation (ou de globalisation), qui s'est imposée depuis un quart de siècle sous l'emprise de l'idéologie néolibérale et du capitalisme transnational, percute de plein fouet une des structures les plus constitutives de notre imaginaire.

Quoi? Il n'y aurait donc plus qu'un seul monde? Fondues à feu vif dans le creuset du marché universel et de ses lois intangibles, toutes nos différences si patiemment, si douloureusement enfin acceptées seraient en passe de disparaître? Laissant notre espèce unifiée, lissée, homogénéisée occuper un espace à jamais fini?

L'activisme protestataire qui vitupère et fulmine dans l'espace public depuis Seattle se rebelle lorsqu'on l'accuse d'être un mouvement "antimondialisation".
Les militants de cette nouvelle internationale ont, de fait, bien des raisons à faire valoir pour établir le manque d'à-propos de ce néologisme trompeur.
Mais au moins devraient-ils lui concéder un mérite : celui de rendre compte du combat qu'ils mènent contre l'usage du singulier pour désigner les processus qui besognent la planète.

La "mondialisation" est une invention de leurs adversaires. Et c'est une idée que, légitimememnt, les contestataires repoussent : elle privatise l'histoire en marche pour mieux laisser entendre que ceux qui n'avancent pas au rythme des dominants sont égarés ou en retard parce qu'il n'est, en tout lieu, qu'une seule réponse possible à l'infinie profusion des situations locales qu'affrontent les hommes.

Si les "antimondialistes" sont l'objet de critiques, c'est souvent parce qu'ils n'ont pas, il est vrai, d'alternatives à proposer. Mais s'il en est ainsi, c'est parce qu'il n'en existe pas : les peuples ne peuvent pas avoir de programme!
Dans l'incertitude et le tâtonnement, ils ne peuvent qu'imaginer une somme toujours recommencée de projets alternatifs polymorphes.

Et c'est exactement cette capacité de penser autre chose qui fait leur supériorité sur ceux qui ne peuvent se livrer qu'à la répétition du même.

Comme le laisse entendre le "Dictionnaire critique de la mondialisation", la globalisation du monde, ensemble hétérogène de communautés culturelles irréductibles, serait littéralement "immonde"..."


La vision de la contestation par les medias officiels avancent et reculent aussi. Ils aimeraient mais ils n'osent pas vraiment nous soutenir. Les portes pourtant, comme le montre cette chronique (qui n'est pas parue aux moments chauds, soyons lucides), ne sont pas fermées, mais bien entrebaîllées.

Et même si cela peut paraître anodin, insuffisant voire hypocrite à certains, en tant qu'indécrottable optimiste, j'y vois un espoir et un chemin de plus que l'on peut envisager de prendre!

Parce que les enjeux dépassent notre petit ego et sont humainement trop importants pour que l'on rejette une seule possibilité!

Sloover - chaque semaine dans le Soir-Eco, même aux moments chauds !
by josh Friday January 18, 2002 at 03:56 PM

Pour info, Sloover écrit chaque semaine des éditos intéressants, souvent de la veine de celui ci-dessus, dans Le Soir-Eco (= un média "officiel" ?). Il est vrai qu'il n'est pas souvent présent en première page, mais on ne peut pas tout avoir.