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Turquie: un senateur Belge a visite les prisons de type F
by tayad komite Thursday January 17, 2002 at 09:43 PM
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Bruxelles, le 17 janvier 2002 DES SENATEURS BELGES DE RETOUR D'UNE MISSION HUMANITAIRE EN TURQUIE CONCERNANT LES PRISONS DE TYPE F TEMOIGNENT

Les sénateurs Josy Dubié et Jean Cornil se sont rendus en Turquie pour une mission d'observation concernant la problématique des prisons de type F et des grèves de la faim toujours en cours depuis 15 mois.
Ils ont eu l'occasion de rencontrer les différentes parties en conflit: d'une part, l'association des familles des détenus TAYAD, quelques médecins et avocats, le bâtonnier d'Istanbul ainsi que des détenus de la prison de type F de Kandira et d'autre part, le ministre de la justice Hikmet Sami Türk, le directeur des prisons Ali Suat Ertosun, le procureur général de la république, le directeur de la prison de Kandira et même la police.
Ils feront le point sur la situation, ce vendredi 18 janvier 2002 à 13h.00 à la maison des Parlementaires, dans la Rotonde n°1.

Adresse:
Maison des Parlementaires
21, Rue de Louvain
1000 Bruxelles


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Bruxelles, le 14 janvier 2002

APPEL D'URGENCE POUR UNE MISSION DE MEDIATION EN TURQUIE

Aujourd'hui, une nouvelle chance s'offre aux détenus politiques pour cesser leur grève de la faim.
En effet, après plusieurs mois de silence et le décès de 85 détenus et leurs proches, des associations des droits de l'homme, des confédérations professionnelles de médecins, d'ingénieurs et d'architectes, certains syndicats ainsi que plusieurs partis politiques d'opposition se sont réunis pour soutenir une proposition de réforme des prisons de type F lancée par les barreaux d'Istanbul, Ankara, Izmir et Antalya.

La proposition s'appelle "trois portes, trois clés", une formule selon laquelle les détenus séquestrés dans des cellules pourraient se rencontrer en permanence par groupes de neufs grâce à l'ouverture de trois portes.
Les grévistes de la faim en résistance depuis 15 mois ont accueilli favorablement cette proposition dont l'application assurerait la levée de l'isolement carcéral, ce précisément contre quoi ils se battent depuis le 20 octobre 2000.

La balle est désormais dans le camp du ministre de la justice. Cependant, ce dernier fait la sourde oreille, prétendant que l'ouverture de ces portes signifierait un retour au système de dortoirs.
Il prétend aussi que cette réforme nécessiterait un changement de l'intouchable article 16 de la loi anti-terroriste, prévoyant l'incarcération de tous les détenus politiques dans les nouvelles prisons de type F. Il faut savoir que seuls les détenus politiques en Turquie sont incarcérés dans ces prisons de haute sécurité où ils subissent un régime d'isolement strict et meurtrier. Leur confinement dans des cellules individuelles ou des cellules par trois, fait d'eux des cibles faciles pour leurs tortionnaires.

Or, comme Me Yücel Sayman, bâtonnier d'Istanbul l'a rappelé dans de nombreuses conférences de presses et émissions télévisées, il n'y a aucune contradiction entre le maintien de cette loi d'exception qui demeure liberticide et l'ouverture de ces trois portes. Me Sayman a également affirmé que le ministre de la justice faisait une interprétation arbitraire de cette loi. En effet, avec la propostion d'ouverture de ces 3 portes, il n'est même pas question de toucher à l'architecture des prisons de type F.
Le ministre Türk prétend aussi que l'ouvrerture des portes constituerait une menace pour l'Etat. Mais, le bâtonnier d'Istanbul réfute cette thèse en arguant que l'ouverture de ces 3 portes donnerait accès à un corridor qui est limité par des murs. Manifestment, le ministre fait preuve de mauvaise foi et nourrit une paranoïa démesurée.

Me Sayman conclue que l'attitude de Hikmet Sami Türk est non seulement arbitraire mais elle est aussi et surtout bassement politique.

Soutenu par plusieurs artistes et intellectuels de renom, le 9 janvier dernier, le bâtonnier d'Istanbul a fustigé l'attitude criminelle du ministre de la justice qui condamne délibérément les détenus à une mort certaine.

Aujourd'hui, les autorités turques semblent à nouveau débordées par le mouvement de solidarité qui se forme autour des grévistes de la faim. Pour mettre un terme à l'hécatombe dans les prisons, les forces démocratiques en Turquie font appel à des observateurs internationaux actifs.

Les sénateurs Jean Cornil et Josy Dubié ont immédiatement réagi à l'appel en se rendant à Istanbul hier après-midi, accompagnés par Oliver Rittweger de l'association People's Rights Watch (PRW). Dès leur arrivée, ils ont eu un briefing dans les locaux de TAYAD, avec les familles des détenus, des ex-détenus mutilés par la grève de la faim ou par les assauts militaires perpétrés dans les prisons, des avocats et des médecins.
Ce matin, ils ont eu un entretien avec le consul de la Belgique à Istanbul pour obtenir les autorisations nécessaires à une visite des prisonniers puis ils ont visité le quartier d'Armutlu qui avait été attaqué par les forces de sécurité parce que des parents de l'organisation TAYAD et des ex-détenus y poursuivaient une grève de la faim pour briser le silence sur la tragédie en cours dans les prisons. Le 5 novembre dernier, cette attaque avait fait trois morts et deux détenus s'étaient immolés pour protester contre la sauvagerie des assaillants. Après l'attaque, l'une des ‘maisons
de la résistance' avait été détruite et une autre a été transformée en poste de police.
A 16h., les sénateurs ont rencontré Me Sayman puis les artistes et les intellectuels qui soutiennent la formule "3 portes, 3 clés".
Demain matin à 9h., la délégation sera reçue par le ministre de la justice Hikmet Sami Türk à la maison des juges (Hakimevi) dans l'arrondissement de Tarabya. L'après-midi, elle se rendra à la prison de Kandira.

Vous aussi, faites en de même!
Sauvez la vie des détenus en grève de la faim. Soutenez-les dans leur juste lutte. 142 détenus sont toujours en grève de la faim et près de 300 détenus sont réduits à l'état de morts-vivants des suites des perfusions forcées…
Il n'est pas encore trop tard pour réagir!