arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'Etat entretient une stratégie de tension permanente, faite d'injonctions quotidiennes. Contrairement à ce que certains pensent,le pouvoir n'agit pas de manière diffuse.

La stratégie de tension permanente est celle qui soumet la population en général à diverses injonctions quant à

- l'ordre public : Vous les militants, ayez votre propre organe de répression dans les manifs! voir cordon syndical, bonhommes en jaunes lors du sommet de Laeken...
- la consommation : par les pubs apellant à la concurrence de tous contre tous, à qui la plus grosse bagnole etc, permettant une uniformisation des désirs et donc des vies,avec finalement l'impossibilité de sortir des chemins tracés par le modèle marchand.
- l'impossibilité de se réaproprier sa vie : voyez comment le salariat devenu indépassable a pû diviser l'homme entre le fruit de son travail et la vente de son travail en salaire, source d'aliénations première. Voyez aussi comment passer du salariat au mode vie petit-bourgeois dont la première horreur est d'avoir contraint toute la famille à la passivité consummériste.

Voila trois points évidents. On ne compte plus les autres secteurs de la vie privée entrés en marchandisation.

Qu'on s'étonne de voir les manifs infiltrés par les flics, OK, mais il faut savoir que ce n'est que la face cachée de l'iceberg qui fond sur nos vies.

Le flicage de notre vie est omniprésent. Cette domination de velours (citoyens, l'Etat compte sur vous pour faire régner l'ordre marchand!) est faite pour nous habituer petit à petit, à voir la Police des désirs investir de plus en plus arbitrairement la vie publique et privée quand elle l'entend et comment elle l'entend (voir l'après 11 septembre et sa chiée de lois liberticides).

La difficulté c'est évidemment d'entraîner les gens à réagir au préalable, avant même qu'un processus totalitaire se mette en place, c'est-à-dire pour le situer dans le temps, au moment de la création de l'espace européen.

Ce dont nous avons besoin, c'est que chacun de nous devienne le porte-parole qui invite les gens à se réaproprier leurs vies et leurs moyens d'existence. Les prophètes qui donnent à notre révolte des programmes tout fait, sorte de prêt-à-penser que l'on ressort comme un joker dès que la contestation risque de dépasser les formes consensuelles (voyez comment D14 nous a entraîné dans des no man's land, loin de la foule des consommateurs-salariés, qu'il faudrait pourtant toucher) peuvent aller revêtir leurs uniformes et joindre leurs emblables au camp de consommation du samedi.

Il faut reconnaître qu'aujourd'hui à cause de l'existence d'Attac, du PTB et autres citoyennistes altermondialistes, la critique n'ira pas plus loin qu'un simple reliftage du monstre économique. Afin de dépasser cette morne plaine de la contestation "auto-gérée", concentrons notre pouvoir à révéler les forces du désastre (Police, Syndicats), et les gestionnaires du désastre (citoyens, consommateurs, salariés). Enfin, rejoignons-nous dans chacun des actes du quotidien : panier du pays, lecture critique de livre en commun, groupe affinitaire pour sabotage de pubs, etc. Et nous finirons par nous rencontrer.

Bref, il s'agit de faire capoter la domination marchande en organisant notre vie de manière autonome et surtout, émancipée du contrôle de l'Etat. Remarquez que dans les lignes qui précèdent on ne trouvera ni solution, ni programme. Les solutions ne peuvent être que provisoires, en miroir avec la situation qui l'a générée. Les programmes ne doivent être que collectifs, càd que chacun doit y avoir mis la main et la plume. Sans ça, la domination a encore de beaux jours devant elle.

Can you tell me why the bells are ringing?
Nothing's happened in a million years
I've been sitting here since Wednesday morning
Wednesday morning can't believe my ears

Jazz police are looking through my folders
Jazz police are talking to my niece
Jazz police have got their final orders
Jazzer, drop your axe, it's Jazz police!

Jesus taken serious by the many
Jesus taken joyous by a few
Jazz police are paid by J.Paul Getty
Jazzers paid by J.Paul Getty II

Jazz police I hear you calling
Jazz police I feel so blue
Jazz police I think I'm falling,
I'm falling for you

Wild as any freedom loving racist
I applaud the actions of the chief
Tell me now oh beautiful and spacious
Am I in trouble with the Jazz police?

Jazz police are looking through my folders ...

They will never understand our culture
They'll never understand the Jazz police
Jazz police are working for my mother
Blood is thicker margarine than grease

Let me be somebody I admire
Let me be that muscle down the street
Stick another turtle on the fire
Guys like me are mad for turtle meat

Jazz police I hear you calling
Jazz police I feel so blue
Jazz police I think I'm falling,
I'm falling for you

(L. Cohen - J. Fisher)