Nigeria: une femme condamnée à être lapidée by Jimmy Gladiator Tuesday January 08, 2002 at 02:22 AM |
gladiajim@aol.com |
JE NE VEUX PAS QU'ON TUE CETTE FEMME
Le journaliste Ettore Masina demande qu'on adresse une lettre à l'ambassade du Nigeria demandant la grâce pour Safya Husseini Tungar Fudu,une femme de 30 ans, condamnée selon la législation fondamentaliste du Nigeria à être enterrée vivante jusqu'à la poitrine puis lapidée à mort pour avoir eu un enfant sans être mariée.
Le père présumé a évidemment été absous pour insuffisance de preuves.
Puisqu'on accorde aux femmes venant d'accoucher un
délai de 144 jours depuis la naissance de l'enfant, l'exécution aura lieu dans 26 jours à partir d'aujourd'hui (18 décembre 2001), soit le 12 janvier.
On demande d'écrire un court message du genre :
"Je demande, nous demandons au Président de la République du Nigeria d'accorder la grâce à Safya Husseini Tungar Fudu..."
ou encore
"Mr. Ambassador,
I ask you to plead towards the President of Nigerian Republic, for the life of Sayfa Husseini Tungar-Tudu.
Thank you"
et de l'adresser par courrier :
Ambassade du Nigeria
173 avenue Victor Hugo
75016 Paris
tel 01 47 04 68 65
ou par fax : 01 47 04 47 54
ou par courriel : embassy@nigeriaparis.com
Fouettée pour avoir été violée by foreltruite Tuesday January 08, 2002 at 01:47 PM |
Il y a exactement un an...
Bariya Magazu, 18 ans, a la malchance de vivre dans l'Etat de Zamfara, Nigeria, où le code pénal de la Sharia est entré en vigueur en janvier 2000. Violée par trois hommes, elle s'en est retrouvée enceinte avant d'être mariée, et pour ce condamnée à recevoir 180 coups de fouets.
Ayant fait appel, elle a vu sa condamnation augmentée de 80 coups supplémentaires, pour n'avoir, a décidé le tribunal, pas apporté assez de preuves à ses accusations de viol. Le même tribunal avait reporté l'exécution de la sentence pour une année au moins, tant que la jeune mère allaitait, mais ce délai n'a finalement pas été respecté.
Malgré la mobilisation des ONG de défense des droits humains nationales, Bariya Magazu a reçu les coups de fouet.
Au-delà de son cas, c'est la question de l'institution de la Sharia qui est en cause. Après le Zamfara, sept Etats du nord du Nigeria l'ont adoptée. Dans l'Etat du Niger, cela a eu pour conséquence de contraindre les femmes célibataires à chercher refuge dans des baraquements militaires, la " loi " ayant décrété qu'elles recevraient de force un mari. Dans l'Etat de Kaduna, des affrontements inter-religieux ont incité les autorités à repousser le projet de son adoption.
La Constitution du Nigeria précise que " le gouvernement de la fédération ou d'un Etat n'adopte aucune religion comme religion d'Etat. " - ce qui rend de fait illégaux des tribunaux suivant le code de la Sharia. Cela n'empêche pas des Etats comme le Zamfara de les imposer, comme " nécessaires pour les musulmans ". En principe, les non-musulmans sont dispensés de les subir, mais des exactions ont été dénoncées.