Bruxelles : témoignage en défense des Blacks Blocks by Des Individu-e-s Saturday December 29, 2001 at 07:27 PM |
A l'issue du rassemblement anti-capitaliste de Bruxelles, la presse capitaliste, y compris d'extrême-gauche, se répand en calomnies sur le Black block - allant jusqu'à les traiter de flics ou de nazis. Chacun-e peut partager ou non les méthodes choisies et assumées par le Black bloc, à condition de connaître la réalité des faits. C'est le but de ce témoignage.
BRUXELLES : TÉMOIGNAGE EN DEFENSE DU BLACK-BLOCK
A l'issue du rassemblement anti-capitaliste de Bruxelles, la presse capitaliste, y compris d'extrême-gauche, se répand en calomnies sur le Black block - allant jusqu'à les traiter de flics ou de nazis. Chacun-e peut partager ou non les méthodes choisies et assumées par le Black bloc, à condition de connaître la réalité des faits. C'est le but de ce témoignage.
Arrivé-e-s à la manifestation du 14 septembre, nous avons choisi de manifester avec le Black bloc : c'était le seul cortège qui manifestait clairement son opposition radicale au capitalisme, à l'Etat et aux frontières dans lesquelles ce monde nous enferme. Nous avons donc pu observer de près les actions du Black block.
Les journalistes ont, sur la base d'informations policières, affirmé que les black-blockers étaient dissimulés parmi les autres cortège. C'est faux. Iil y avait, au sein du cortège rouge et noir, un groupe de plusieurs centaines de blacks-blockers, cagoulé-e-s ou masqué-e-s, défilant derrière la banderole " Smash capitalism ! ".
Les journalistes ont montré des images de vitrines cassées. C'est exact, mais seules ont été brisées, à l'aide de pavés gracieusement mis à disposition par la ville de Bruxelles sur le parcours, les vitres des banques - symboles du capitalisme - et des commissariats - symboles de l'état policier, de même que des caméras de vidéosurveillance. Il s'agit d'actions à caractère symbolique. Les vitrines des commerces voisins n'ont pas été touchées, de même que les personnes qui se trouvaient aux fenêtres proches. Les lanceur-se-s de pavés ont toujours été soucieux-ses de la sécurité des personnes.
Ces actions ont été largement applaudies, que ce soit par les anarchistes ou par les militants des organisations de la gauche traditionnelle. Les organisateurs du D14 ont affirmé qu'ils refusaient de mettre en place un service d'ordre et chaque manifestant-e était libre de manifester sa colère comme il l'entendait. Les Blacks blocs bénéficient d'une réelle sympathie et d'une solidarité au sein du mouvement : ils ne font qu'exprimer concretement la colère accumulée contre la societé d'exploitation et de répression.
Les journalistes ont montré des voitures brisées, comme s'il y en avait eu en grand nombre… Il y en a eu trois le 14 décembre. Contrairement aux actions menées contre les banques et commissariats, qui ont été menées collectivement, il s'agit d'actes individuels d'un nombre très restreint de personnes. Lors de la manifestation anarchiste du 15 décembre, quelques autres voitures - toujours de marque Mercedes - ont été atteintes, de même que des caméras de surveillance. Mais ce jour là, le Black bloc, en tant que groupe, n'était pas présent ; la prudence l'imposait, après la manifestation de la veille, les arrestations et les menances policières.
Les journalistes ont montré, dans certaines titres de la presse belge, des images de flammes. Un bon cliché sur trois palettes de bois en train de flamber, et voilà le scoop assuré. Tous-te-s les prolétaires savent que c'est une chose banale que de faire flamber quelques morceaux de bois devant un bâtiment occupé. Il n'y a que les flics intellectuels des médias capitalistes pour feindre de l'ignorer.
Il y a eu des affrontements, le soir du 14 décembre, sur le site de Tours et Taxis, après la dissolution de la manifestation… et après le départ des Blacks-blockers. Pour des raisons de sécurité, ils et elles ne s'attardent pas dès lors que le cortège est dissous. Autrement dit, ces affontements n'ont pas de rapport avec le Black bloc, et ils n'ont fait que pénaliser les manifestant-e-s qui se sont retrouvés coincé-e-s à Tours et Taxis sans savoir pourquoi. Provocation policière…
La violence quotidiennement subie par les victimes du capitalisme, la destruction physique et morale des personnes, jeunes, travailleur-se-s, chômeur-se-s et précaires, est infimiment supérieure à la violence symbolique des manifestations. Les journalistes présentent les Blacks-blocs comme de simples " casseurs ". Ils s'abstiennent de dire qu'il s'agit avant tout de jeunes travailleur-se-s précaires ou chomeur-se-s, engagés dans le mouvement social pour la defense des droits de tou-te-s les exclus, des sans-papiers et des réfugié-es. De l'expérience de leurs luttes quotidiennes, elles et ils ont appris que c'est le capitalisme et l'état dans son ensemble qu'il faut abolir pour construire une societé fondée sur la liberté et l'égalité.
Des Individu-e-s
Jouer au petit révolutionnaire by Victor Smala Saturday December 29, 2001 at 08:01 PM |
Je ne suis pas d'accord pour ce qui est de la sympathie des autres manifestants quant aux destructions. Des gens sifflaient. D'autres criaient : Arrêter ! Arrêter ! Je n'ai aucune sympathie ni pour les flics, ni pour les banques. Mais je trouve que ces "gestes" symboliques ne sont pas tactiques et marquent d'un sceaux de violence tout le mouvement. Que les BB fassent leurs propres manifs. Smash capitalism d'accord, avec l'organisation et le travail d'années que cela prendra. Mais si les BB veulent jouer aux
"petits révolutionnaires" qu'ils ne viennent pas menacer le travail d'autres qui ne partagent pas leur stratégie.
Victor
Courage BB by bibi Saturday December 29, 2001 at 09:15 PM |
Je ne suis pas Black Block et je n'aime pas la violence mais je trouve choquant le manque de solidarité manifesté à leur égard de la part de certains groupes appartenant au mouvement antiglobalisation.
Les Black Blocks sont affreux, sales et méchants mais bon si tout le monde était sympa avec le système, il n'est pas sûr que le mouvement antiglobalisation aurait autant d'influence concernant les décisions prises lors des grands sommets internationaux!
Et si leur violence est dirigée contre des biens de consommation, la violence qu'on leur inflige - l'État par le biais d'arrestations muclées comme à Gênes, le mouvement antiglobalisation par son manque de solidarité dans le suivi des emprisonnement (les prisonniers black blocks ou non de Götteborg en juin2000, qui s'en soucie actuellement?)- s'apparente à une trahison. Car oui les Black Blocs sont de mauvais garçons mais je préfère les soutenir plûtot que de les abandonner lâchement à leur sort sous prétexte d'une marche sereine du mouvement antiglobalisation. Encore une fois, au regard de la façon dont le mouvement antiglobalisation laisse tomber les personnes emprisonnées lors des sommets de Prague, Götteborg et Gênes, on peut se poser des question sur le degré d'humanisme du mouvement antiglobalisation. Il n'est pas certain qu'il soit très élevé, puisqu'il est prêt à sacrifier l'individu au politique.
Ja, mais ... by jpe Saturday December 29, 2001 at 10:03 PM |
Na lectuur van het artikel en de 2de commentaar moet ik erkennen dat de schrijvers van de twee berichten een boodschap hebben die het verdient beluisterd te worden.
Maar een beetje consequentie zou de 'blockers' wel sieren.
Zoals Victor al stelde: wie op een betoging waarvan de overgrote meerderheid besloot om ze vreedzaam te laten verlopen, toch geweld komt gebruiken, sluit zich buiten de beweging. Dan moet je achteraf niet verbaasd zijn over het gebrek aan sympathie voor je actie (je geweld).
Het zou een totaal andere situatie geweest zijn indien er was opgeroepen tot een blokkade van de Top ...
P.S. Vous savez qu'en Flandre le Vlaams Blok s'appelle aussi 'Block' ???
Qui n'est pas solidaire ? by Victor Smala Sunday December 30, 2001 at 04:11 PM |
Precies, JPE.
JPE résume exactement de quoi il retourne. Il ne s'agit pas d'un problème de manque d'humanisme de la majorité du mouvement. Se sont en fait les BB qui se désolidarisent de facto. Pour plus de clarté je traduit de JPE :
Wie op een betoging waarvan de overgrote meerderheid besloot om ze vreedzaam te laten verlopen, toch geweld komt gebruiken, sluit zich buiten de beweging. Dan moet je achteraf niet verbaasd zijn over het gebrek aan sympathie voor je actie (je geweld). Het zou een totaal andere situatie geweest zijn indien er was opgeroepen tot een blokkade van de Top ...
Celui qui à une manif dont la grande majorité des participants a décidé de la laisser se dérouler pacifiquement, utilise quand même la violence, se met hors du mouvement. Après il ne faut pas venir s'étonner du manque de sympathie pour votre action (votre violence). Cela aurait été totalement différent s'il avait été appelé à une blocade du sommet...
Je crois aussi qu'il n'est pas correct de dire que certains groupes appartenant au mouvement manquent de solidarité. A mon avis la grande majorité désapprouvent cette violence symbolique goulument saisies par les autorités pour renforcer l'appareil de répression, criminaliser tout le mouvement et détourner l'attention de "l'opinion publique" du fond du message antiglobaliste, anticapitaliste...
Pour finir BiBi, je ne partage pas du tout ton optimisme sur l'influence concrête sur les décisions prises. Tu dis :
"Les Black Blocks sont affreux, sales et méchants mais bon si tout le monde était sympa avec le système, il n'est pas sûr que le mouvement antiglobalisation aurait autant d'influence concernant les décisions prises lors des grands sommets internationaux! "
Je crains que
mis à part un peu de poudre aux yeux (le "rôle" des syndicats, etc..) l'influence sur la Déclaration de Laeken est nihil. Ceci ne veut pas dire que l'establishment ne tremble pas devant ce mouvement qui ne cesse de gonfler. Mais ce qui le fait trembler ce ne sont pas les quelques vitrines brisées mais bien le nombre de gens de tous les horizons qui se retrouve pour rejeter ce système.
Victor
ouin by hébus Sunday December 30, 2001 at 06:00 PM |
quelques commentaires:
-les gouvernements ne risquent pas de trembler devant une masse qui se laisse aussi bien encadré dans une manifestation qui, si elle se différenciait de la manif syndicale par le contenu, la rejoignait completement dans la forme. La question est de savoir pourquoi on manifeste. Si il s'agit de présenter des doléances au dirigeants, de réclamer un peu plus d'éthique dans la mondialisation économique, un peu plus de droit, un peu plus de travail (quelle idée ridicule...), etc., alors les B.B. ont mille fois raisons de faire acte de présence au sein de ces manifs bien pensantes pour y insufler ce qui y manque le plus, un peu de subversion.
-il est assez affligeant d'entendre toujours parler de la violence lorsque l'on parle des B.B. C'est méconnaitre deux choses: d'une part la banalisation des violences institutionnelles et économiques, elles bien réelles et quotidiennes, mais légitimes parce que produite parce que produite par la sacro-sainte "démocratie", avec laquelle encore bon nombre de manifestants se sentent des atomes crochus (cfr. les doléances exprimées plus haut).
D'autre part, opposé la violence à la non-violence est un non-sens. La non-violence sous-entend une absence de conflit, ce qui est loin d'être le cas dans un pareil contexte. Le fait de vouloir imposer son point de vue (que cela soit à des hommes politiques ou à des policiers) est déjà une forme de violence. Et c'est ce que cherche à faire tout mouvement politique ou social: arriver à ce que le message dont il est porteur soit facteur de changement, et donc faire violence à la réalité qui elle ne veut pas de ce changement. La non-violence politique (comme instrument de politique c-à-d de changement) peut donc s'entendre comme une forme de violence, mais qui vise à amener un désarmement de l'ennemi.(Pour plus de détail, J.-M. Muller, "Stratégie de l'action non-violente")
La question est donc quelle est la violence dans le fait de casser une vitrine de banque.
Tout les partisans autoproclamé de la non-violence ferait mieux de s'interroger en quoi leurs "non-violence", qui consiste la plupart du temps à vouloir éviter les conflits au lieu de les provoqueer sur un terrain QU'ILS AURAIENT CHOISIS ET QUE DES LORS ILS MAITRISERAIENT, est réellement porteuse de changement. Ils feraient par ailleurs bien de relire leur classique en la matière au lieu de se poser en garant de la contestation aseptisée.
-La réflexion de jpe sur le Vlaams blok est à pleurer et illustre bien la pauvreté du débat sur le sujet. C'est bien jpe, continue comme ça...
Actes dérisoires by Victor Smala Sunday December 30, 2001 at 11:02 PM |
Hébus,
Dommage pour la peine que tu t'es donnée dans ton exposé sur la violence. Seulement tout ça, on le sait déjà. Bien sûr chaque seconde de capitalisme est mille fois plus violente pour les êtres humains et la terre en général que la "violence" des BB.
Bien sûr on ne renversera pas ce système sans violence. Et oui, il faut le renverser par la force.
Mais il s'agira de bien autre chose que de vitrines, il faudra faire face à tout l'appareil d'état et probablement de l'U.E., des EE.UU. et le vaincre.
En général je trouve que ceux qui se gausse d'avoir défié le système en quittant le trajet imposé ou en ayant casser des vitrines pourraient être plus humbles. Car il n'ont pu le faire sans trop de casse pour eux même que par la grâce de l'appareil de répression. Avec ses 37.000 flics l'état capitaliste ne ferait qu'une bouchée des BB's s'il le voulait. Les flics ont laissé faire à tous les moments.
Bref, la question est : ces actes de violences ne sont pas tactiques pour les raisons expliquées plus haut et ont pour conséquence de diviser le mouvement au grand plaisir de l'establishment. Que les BB manifestent seuls quand la majorité du mouvement opte pour des actions pacifiques et qu'ils veulent à tout prix casser quelques symboles ou qu'ils acceptent de se conformer au choix de la majorité. Qui dans d'autres circonstances aurait pu être de bloquer le sommet.
Finalement, dans quels classiques pouvons nous trouver l'éloge de ces actes aussi symboliques que dérisoires vers le renversement définitif du système capitaliste ?
Victor
Quelle violence ? by Francis Black Monday December 31, 2001 at 07:02 PM |
freedomforall21@hotmail.com |
De quelle violence de la part de BB parle-t-on ? Il ne s'agit(à Bruxelles en tout cas) que d'attaques dirigés contre des choses ! Arrêtons un peu de se lamenter pour des choses et pensons aux hommes ! La question de la nécessité de la violence pour renverser le système reste posée : il n'est pas sûr qu'elle ne soit pas nécessaire. Seul le temps et l'attention à la direction que prennent les décisions nous indiquerons si elle est vraiment nécessaire. Mais nous ne pouvons nous permettre d'attendre indéfiniment, les bras croisés. J'accepte les critiques sur l'usages d'actes un peu remuants lors des manifs, mais uniquement si il ne s'agit pas d'une question de principe : on ne peut condamner la violence en principe (toujours refuser qu'elle soit nécessaire) car on prendrait le risque de se condamner soi-même. Le pouvoir fait la même chose : en principe la violence est interdite sauf quand les choses ne vont plus comme il le désire (voyez les morts en Argentine). Il sait que sinon il se condamne lui-même. Si nous sommes effectivement dans un contexte de lutte, éviter la violence semble difficile. Mais il faut du temps pour que les gens non conscientisés puissent l'accepter come légitime. Le Black Bloc, mène un combat légitime, avec des moyens légitimes mais peut-être pas stratégiques vu les remous que cela crée dans le mouvement. Ils sont néanmoins nécessaires pour provoquer le débat.
Francis Black
Chérie by PAX Tuesday January 01, 2002 at 08:45 PM |
doubabil@skynet.be |
La planète est sur un tonneau de poudre.
La mèche est allumée...Mais :
"Chérie, regarde, je suis prêt à partir à la manif pour la Protection Accrue des Pinsons à Crête Huppée.Est-ce-que mon
costume n'est pas trop provocant?"
Black Blok, stratégie antimouvement by farid Wednesday January 02, 2002 at 11:46 AM |
Je n'ai pas grand chose à rajouter au débat, mais la première conclusion que je tire des BB, c'est que les "quelques" voitures qu'ils ont cassés, n'apartenaient pas à des patrons de banques mais bien à des ouvriers immigrés qui habitent l'Allées vertes. Ces gens ont du économiser toute leurs vies pour avoir une voiture, quelques soient la marque! et ce n'est pas parceque les "martyrs" des BB ont ratés leur vies (et également ceux qui les soutiennent dans leurs actions!) que tous le monde doit suivrent leurs trajectoires. La violence, OK! mais pas quand ce sont des actes isolés qui ne rentrent pas dans le cadre d'actions de masses. Et sur la questions des flics BB, il est clair que les BB ne sont pas directement des flics (encore que...) mais les flics comptent sur eux pour justifier leurs interventions! et ils savent qu'avec des syndicalistes ou avec "l'extrême gauche", ils y a beaucoups de sympathie pour ces groupes et qu'il ne pouront pas agir tranquillement et que même les médias ne suivront pas (je ne leur fait pas confiance la-dessus...), par contre les BB sont tellement primaires qu'ils agissent en valet du capitalisme...
ouin bis by hébus Wednesday January 02, 2002 at 12:45 PM |
Les valets du capitalismes ne sont-ils pas ceux qui, par leurs revendications et les façons qui ont de les mettre en scène, canalisent la contestation en quelequechose d'inoffensif pour le système?
Il y a au moins une chose sur laquelle les manifestants et les économistes capitalistes sont d'accord: la nécessité de réformer le capitalisme. Les uns pour des impératifs de "justice", les autres pour une question de survie. La réforme du capitalisme n'amènera pas les lendemains qui chantent, mais une perpétuation de celui-ci sous une autre forme. Une mutation de plus dans sa trop longue histoire.
Les organisations de gauche et d'extrème-gauche, a trop voulior se mettre en scène (bien passer au jt)et surtout à trop nourrir l'illusion qu'elles sont représentatives du peuple et que dès lors les dirigeants ne peuvent que les écouter se sentent obliger d'organiser des défiler bien propre et acceptent toute les humiliations imposés par le pouvoir. (suffit de voir comment le parcours de D14 a été imposé)
On pourrait tout doucement commencé à réfléchir à une tactique qui se démarque du "lobbiyng de masse" qui, puisse qu'il fait partie intégrante du système, ne peut pas remettre en cause celui-ci. Les valets du capitalisme sont ceux qui l'aide à se perpetuer en apportant de l'eau à son moulin, même par la critique.