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l'Etat de siège vient d'etre décreté en Argentine
by (posted by zumbi) Wednesday December 19, 2001 at 11:48 PM
fleveque@brutele.be

Du terrorisme militaire à celui du marché: Depuis un an, l'Argentine est soumise à une crise économique, sociale et politique très grave. La raison essentielle: les ajustements structurels du FMI et l'impossibilité pour le pays de payer sa dette.

Voici une dépeche sur ce qui s'y passe

Incidents et pillages en Argentine
19-12-01
BUENOS AIRES (AFP) - Les incidents sociaux, saccages et pillages se sont étendus mercredi en Argentine, où ils touchent les provinces de Buenos Aires et de Cordoba, deux des plus importantes du pays, en raison de la situation économique, selon la police et les médias locaux.
Les incidents et pillages sont provoqués par des centaines d'habitants qui réclament des vivres, selon la télévision, les agences de presse locales et la police.
Des ouvriers de la ville de de Cordoba, dans le centre du pays, ont occupé par la force l'Hôtel de ville de la cité, brisant les vitres, des meubles et mettant le feu aux installations. Ils ont été repoussés par la police qui a fait usage de balles en caoutchouc. Plusieurs journalistes ont été blessés mais aucun bilan des incidents n'a été fourni.
Dans la périphérie de la capitale, Buenos Aires, la tension se prolongeait après les saccages de la nuit de mardi à mercredi. Des magasins et supermarchés ont été pillés par des manifestants qui avaient élevé des barricades.
Le taux de chômage s'est élevé de 16,4 à 18,3 % entre mai et octobre en Argentine. La crise économique et sociale s'est accentuée depuis le mois de décembre, à la suite d'importantes fuites de capitaux vers l'étranger et après la décision du FMI de refuser à Buenos Aires une dernière tranche d'aide de 1,264 milliard de dollars qui a placé le pays au bord de la cessation de paiements.

Encore des casseurs ?
by Black Thursday December 20, 2001 at 07:12 PM

Le terme "casseur" a été utilisé par un haut responsable argentin pour désigner les individus qui participent aux pillages. (Le Soir, 20/12) A ce moment là, on est en droit de se demander si ce n'est pas un peu arranger la situation pour éviter de reconnaître la légitimité d'une révolte issues de la pauvreté structurelle, résultat, entre autre (avec la corruption), de la politique que le FMI a imposée. Une telle mauvaise foi, me fait penser, à un moindre degré, à l'opération de dénigration des "casseurs" du mouvement altermondialiste. La violence comme moyen disqualifie d'office les personnes qui en font usage, aux yeux de nos dirigeants "démocratiques", alors que la pluspart du temps (les cibles attaquées en témoignent), les "casseurs" ont bien réfléchis à ce qu'il faisaient, et ont toutes la légitimité du monde avec eux (renvoyer la violence d'un système contre lui-même, voir, c'est plus contesté, contre les individus qui entretienent , passivement ou activement ce système). Le fait,pousser à l'extrême, que nous observons en Argentine, indique bien que les gens au pouvoir sont pêtss à proclamer toutes les absurdités possibles pour disqualifier et déligitimer les gens qui les menacent. Que devrons nous subir pour qu'on nous reconnaissent le droit à nous défendre, à défendre ceux qui n'en ont même pas les moyens (information, pognons, temps,...) ? Le capitalisme nous mène dans les pires impasses : si la nourriture n'avait pas été la propriété privée des grandes firmes de distributions, elles auraient pu être collectives, et tout le monde pourrait manger sans devoir au préalable casser la vitrine du magasins. La lutte contre le capitalisme est justifiée, ne relâchons pas le combat !