arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les exécutions publiques et les lapidations continueront en Afghanistan
by mag Wednesday December 19, 2001 at 03:35 PM
mgilkens@hotmail.com

Afghan-USA preview... article de Bryan PEARSON Les exécutions publiques, lapidations et amputations vont se poursuivre en Afghanistan, en accord avec la Charia...

Par Bryan PEARSON

Kaboul, 18 déc. (AFP) - Les exécutions publiques, lapidations et amputations vont se poursuivre en Afghanistan en accord avec la charia (loi islamique), a déclaré mardi un haut magistrat afghan, tout en promettant plus d'équité et de clémence qu'à l'époque des talibans.

"Il y aura quelques changements par rapport à l'époque des talibans", a dit le juge Ullah Zarif à l'AFP. "Par exemple, les talibans pendaient les corps des victimes en public pendant quatre jours. Nous ne les exposerons qu'un court moment, disons 15 minutes".

Il a souligné que le but des éxécutions était, selon le Coran, de servir de mise en garde. "C'est pourquoi cela doit être fait en public et nous devons les garder pendus aux yeux de tous, après" l'éxécution.

Les coupables d'adultère, les hoommes comme les femmes, seront lapidés, "mais nous utiliserons des pierres plus petites", a affirmé la juge Zarif.

De cette façon, a-t-il expliqué, les condamnés auront une chance de s'en sortir. "S'ils sont capables de s'enfuir, ils sont libres". Les talibans, a dit le juge, jetaient de grosses pierres avec une telle force que les condamnés n'avaient aucune chance de survivre.

La vie sauve ne sera toutefois accordée qu'à ceux qui confessent leur crime.

"Ceux qui refusent d'avouer leurs fautes et sont condamnés auront pieds et mains liés si bien qu'ils ne pourront s'enfuir. Ils seront promis à une mort certaine", a assuré le juge Zarif, de la Haute Cour de Kaboul.

Une lapidation peut durer entre trois et quatre heures. "Cela commence avec le juge qui jette la première pierre. Les autres membres de la Cour suivent et finalement le public", a-t-il expliqué.

Les condamnations pour adultère ne pourront être prononcées que si le couple est pris en flagrant délit de "relation sexuelle illégale" par au moins quatre témoins, conformément à la jurisprudence islamique.

"S'il n'y a que trois témoins, le juge remettra en liberté le prévenu", a promis Ullah Zarif.

Ceux qui ne sont pas mariés et sont reconnus coupables de relation sexuelle seront flagellés, a-t-il ajouté.

Le stade de Kaboul, dont les talibans se servaient pour les éxécutions et autres amputations publiques, ne sera plus utilisé.

"Le satde est réservé au sport. Nous trouverons un nouvel endroit pour les éxécutions publiques", a dit le juge.

A la différence de la pratique qui prévalait sous les talibans,lorsque des personnes - en particulier des opposants politiques - étaient arrêtés, amenées devant les juges talibans et condamnés à mort, la nouvelle administration qui doit entrer en fonction samedi devrait garantir des enquêtes sérieuses et des procès équitables.

"Nous voulons être équitables et appliquer la loi",a déclaré le juge. "La Charia est un système miséricordieux qui n'est pas basé sur la vengeance mais qui sert à définir de bonnes règles de vie pour la population", a-t-il précisé.

Les voleurs, a expliqué le juge, continueront à être amputés des mains.

"Nous sommes un état islamique. Nous appliquerons la charia. C'est normal", a-t-il indiqué.

Sous les talibans, Zarif n'était pas autorisé à exercer son métier. "Ils choisissaient (les juges) dans leurs propores rangs. Nous ne faisions qu'un travail administratif", a-t-il déclaré.

Commentaire par Mag.

Attention à l'eurocentrisme : malgré toute l'horreur encore contenue dans ces déclarations, il faut reconnaître un net progrès dans l'application de la charia.

Toutes les subtilités du droit islamique aboutissent à une priorité : "sauver l'honneur et la face". Dans les quatre écoles sunnites (hanbalite, hanékite, shaffiite et malékite), toutes sortes de modalités sont mises en place pour tenter d'assurer une "porte de sortie" équitable pour les prévenus.

Ce système permet donc le pire et le meilleur selon son interprétation. Exiger d'une population d'abandonner du jour au lendemain ses traditions, surtout en période d'incertitude et de peur, est une aberration.

Par contre, il faut d'urgence tenter de trouver - par la connaissance de l'autre, par ses us et coutumes, par dialogues - un moyen de contourner, de faire progresser et d'amener de nouveaux textes dans la loi.

Cette transmutation de la société vers un bien-être individuel se fera particulièreemnt au travers des femmes.

Elles tiennent le foyer et donc l'intérieur de la société. Elles tiennent l'éducation (quand on ne leur enlève pas leurs fils dès l'âge de 6 ans pour être endoctrinés dans une profession de foi phallocrate (ceci n'est pas une injure mais bien le terme exact de la vision d'une société - phallos = phallus, cratos = pouvoir --> le pouvoir aux hommes) ...

et elles font preuve, chaque jour, d'un courage qui dépasse l'imaginaire.

De mon point de vue, nous ne devons pas critiquer mais pas excuser non plus. Nous devons comprendre et agir dans le respect d'une société qui se cherche (comme la nôtre finalement). Nous devons soutenir les mouvements des Femmes afghanes, pakistanaises, indiennes, algériennes, saoudiennes etc, etc... et soutenir tout mouvement d'ouverture des lois et de la société.

Rappelons-nous par exemple, que la loi sur le divorce sous nos latitudes n'a pas été modifiée il y a si longtemps... et que, si mes souvenirs sont bons, un homme était convaincu d'adultère lorsqu'on le trouvait occupé à des relations sexuelles, dans le lit conjugal. Tandis que la femme était condamnée rien qu'en donnant le bras en rue à un autre homme...

Il n'y avait pas lapidation, certes, mais exclusion, si!

commentaires
by Nadia Wednesday December 19, 2001 at 06:41 PM

1/ Pourquoi les journaux s'obstinent-ils à parler d'Afghanistan quand ils veulent horripiler leurs lecteurs avec des histoires de châtiments islamiques? Pourquoi ne lit-on jamais ce genre d'histoires à propos de l'Arabie Saoudite?

2/ Il est possible de changer des us et des coutumes assez rapidement lorsque la population est convaincue de la nécessité du changement en question. Un exemple parmi tant d'autres: la disparition graduelle de la circoncision féminine au Sénégal. C'est un mouvement par le bas, où des femmes vont parler à d'autres femmes du besoin d'arrêter cette pratique. Ces femmes à leur tour convainquent les hommes, et ainsi de suite...