«Une violence policière qui donne la haine» - Témoignage rapporté par Le Soir by (posted by zumbi) Monday December 17, 2001 at 04:55 PM |
La couverture des manifestations de ce week-end par Le Soir a été ce lundi assez honnete. Parmi les articles, un témoignage très intéressant...
« Une violence policière qui donne la haine »
TÉMOIGNAGE
FRÉDÉRIC SOUMOIS
Samedi, vers 16 h 30, Estelle Brotelande et Sylvain Deleplanque sortent du métro pour rejoindre la street party qui se tient sur l'esplanade de la gare du Midi. Rue d'Angleterre, on a vu une marée de casques bleus qui montait vers nous. Les gens couraient. On s'est sentis en danger, on a fui. Au bout de la rue, la nasse est prête. Une dizaine de policiers en civil (en jean, avec le foulard palestinien et des piercings) raflent tout ce qui remonte la rue.
Sans faire le tri. Deux touristes italiens, une mineure qui descendait d'un train de Bruges, une riveraine à dix mètres de sa porte seront les compagnons d'infortune d'Estelle et Sylvain. On a pris une série de coups de matraque, explique Sylvain en tâtant une belle bosse sur le front, puis, jetés à terre, le rangers dans le dos, face contre le marbre glacé, pendant une demi-heure. On a compris que c'étaient des policiers quand ils nous ont passé des menottes; au début on croyait que c'étaient des fachos, qui avaient prévu une manifestation. Du rang des policiers, une phrase fuse au milieu des injures et des humiliations : Les gauchos, vous allez voir.
Sur le sol, une fille fait une crise de larmes, un type gueule, une arcade sourcilière, éclatée, pisse le sang, des passants manifestent leur soutien (Levez-vous, vous n'avez rien fait) ou leur haine (C'est bien fait, sales jeunes).
Mais, avec les casques bleus, on pouvait au moins relever la tête sans prendre un coup de matraque.
Finalement emmenés dans un cachot collectif des casernes du boulevard Général Jacques, Estelle et Sylvain passeront une nuit glacée, pouvant transmettre un seul message à l'extérieur, sans avocat, sans motif d'inculpation. On les a fouillés, photographiés, on leur a fait signer deux ou trois papiers sans qu'ils aient le temps de les lire. On le fait, parce qu'on ne sait pas ce qui nous arriverait si on le faisait pas. Même s'ils ont reçu couverture, gaufre et jus d'orange, jamais on ne leur a expliqué pourquoi ils étaient là. Serait-ce juste le fait qu'ils passaient au mauvais endroit au mauvais moment ?
Estelle et Sylvain sont deux jeunes psys, affiliés à rien mais conscientisés à beaucoup de choses. Il leur reste en bouche un goût de cendre face à l'arbitraire et à cette violence qui fait monter la haine malgré nous et qu'il nous faut combattre.·
© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2001
Rien de nouveau sous la grisaille by Aline (en vivo de Mexico) Monday December 17, 2001 at 10:56 PM |
mayalina13@hotmail.com |
Ca vous etonne encore? Ca risque pas d'aller mieux a l'avenir...
La vraie face de la democratie by desillusion Tuesday December 18, 2001 at 01:23 AM |
he he he
Les jeunes psy, tout frais sortis de l'unif. Depuis l'école primaire on leur bourre le crâne de démocrassie. On vit dans un si beau pays, on a le droit de ...tralala.
Ah ces idiots de manifestants qui se battent contre les représentants de notre si bel ordre.
Eh bien voilà, vous venez de prendre votre première leçon de vraie démocratie. Vous venez d'entreperçevoir la vraie face de ces belles gueules d'amour qui nous font les doux yeux dans la lucarne électronique.
En tant que psy, vous n'auriez jamais eu la "chance" de subir l'exploitation brutale que subit un ouvrier, un intérimaire et leur version féminine. Cette société impitoyable, vous ne la verrez jamais. Par contre vous venez de découvrir une autre facette de cette même société.
Peut-être que cela vous aidera , dans votre métier, a discerner la violence de cette société du capital qui vous amènera un tas de juteux clients.
A la prochaine manif j'espère.
Signé: un vieux de la vieille.
Ha ha ha
Vous avez dit démocratie? by michèle Tuesday December 18, 2001 at 04:40 PM |
ntezimanamich@hotmail.com |
Elle est vraiment trop belle la démocratie!Parce que je suppose que tous ces flics qui s'intègrent très bien dans ce système pourri croient pertinemment que nous sommes tarés ou qu'on a rien d'autre à foutre que d'aller se geler les fesses à crier après un monde plus juste,où tout le monde pourrait avoir une place? Ma seule satisfaction serait qu'un jour celui qui me matraque aujourd'hui soit celui qui rallie nos rangs demain, et ce sera le cas!!
Quand à ce qui vous est arrivé,on ne va pas se contenter d'être désolé mais continuer encore et encore, plus déterminés que jamais à leur prendre la tête, pcq ils peuvent faire taire un révolutionnaire mais pas la révolution!!