arch/ive/ief (2000 - 2005)

Précisions sur la Street Party du 15/12
by BruxXel.org Sunday December 16, 2001 at 08:25 PM
fiesta@bruxxel.org info: 0495/487.001

Différents média ont évoqué samedi l'aberrante intervention policière qui aurait pu faire mal tourner la Street Party de ce 15 décembre. Le déploiement de forces policières, en tenues de combat, était en effet totalement disproportionné. Il n'y a toujours pas de chiffre officiel, mais on parle de 2000 policiers mobilisés.

Malgré les négociations menées sur le moment avec les autorités bruxelloises et saint-gilloises, et malgré l'ordre donné par le chef de la zone de police Saint-Gilles/Forest/Anderlecht, la police fédérale a préféré diriger la Street Party dans une véritable souricière. Ne répondant apparemment qu'à sa propre stratégie de tension, elle a poussé le cortège dans des petites rues de Saint-Gilles pour l'encercler et le bloquer pendant près d'une heure.


Les communications faites par la police fédérale comme par le bourgmestre de Bruxelles, créent une confusion entre la manifestation anarchiste et la Street Party. La manifestation anarchiste, terminée vers 16h00 au centre-ville, ne s'est pas soudainement transformée en fête de rue démarrée à 15h30 à la gare du Midi! En réalité, la Street Party a été initiée par BruXXel.org et a réuni un public très éclectique. Elle a été rejointe par de nombreux autres groupes et individus. La manifestation des anarchistes, comme la marche pour la paix de D14, avaient par exemple appelé à rejoindre la Street Party.


On a moins parlé de la démarche et du contenu de cette Street Party menée en parallèle au sommet de Laeken. Les participants étaient entre 4000 et 5000 selon les personnes présentes, "environ 1000 au moment de se disperser" selon la police fédérale. Soit, l'important n'est pas là. Réappropriation festive d'une ville confisquée et condamnée à être en état de guerre perpétuel (chaque trimestre dès 2004!), critique active de la marchandisation de la société, de la non-démocratie européenne, des politiques d'immigration et de répression, la Street Party a mis en pratique au moins un droit non négociable: celui d'exprimer sa parole dans l'espace public.


Tournant le dos à Laeken et sa zone rouge, et prenant la forme d'un cortège mobile avec fanfares et sound-systems, elle a opposé la vie urbaine au cloisonnement et à l'oppression. Elle a été notamment l'occasion du lancement d'un "Monopoly" grandeur nature dans le quartier Midi, d'installations sur des chantiers, d'actions d'affichage et de détournement de publicitésŠ L'ambiance y était stimulante, à la fois festive et déterminée. Et l'intervention de la police n'y a rien changé.

Plutôt que de (seulement) critiquer...
by red kitten Sunday December 16, 2001 at 10:15 PM

... pourquoi ne pas écrire votre propre reportage, expliquant mieux le déroulement et les motifs de la street-party, comme fait trop brièvement à la fin de cette article.

Evidemment, si vous comptiez sur les médias dominants pour couvrir correctement la street' juste parce qu'elle était festive, c'est raté...

> BE THE MEDIA...NOW

Street Party
by olivier laage Monday December 17, 2001 at 09:45 AM
olaage@yahoo.fr

Cela fait plusieurs années que je participe à la street party. Cela s'était toujours bien déroulé. Je me doutais bien qu'il n'en serait pas de même cette année. Immédiatement, sur l'esplanade de l'europe, nous avons vu débarquer des individus tout de noir vêtus, masqués & armés de matraques, barres à mines, etc ... Je m'attendais à ce, qu'étant donné le contexte très spécial de cette année, quelques directives soient communiquées aux participants afin primo de leur rappeller l'objectif de la street party (réappropriation de l'espace urbain est un concept assez vague qu'à mon sens il aurait fallu préciser un peu) & deuxio comment réagir en cas d'intervention policière. Rien de cela ne fut fait & nous commençâmes à avancer. Très vite, j'ai senti que cela ne se passerait pas sans incidents. Ainsi arriva ce que nous savons tous. Nous fûmes encerclés, littéralement pris au piège. Les pourparlers commencèrent. Quelques commentaires à ce sujet : Primo pourquoi avoir continué à diffuser cette musique de guerre alors qu'il aurait fallu appeller les participants au calme & à la fête, pourquoi pas un reggae, pourquoi le DJ, confortablement installé dans son petit camion, s'est-il mis à hurler des slogans tels que 'policiers assassins!!!' ou passer 'fuck the police' alors que le moindre dérapage aurait pu s'avérer dramatique, pourquoi vouloir absolument forcer ce barrage en faisant avancer le camion, nous n'étions pas là pour nous battre, nous n'étions pas préparés à cela & de toutes les manières piègés comme nous l'étions il n'était plus possible de se battre de quelque façon que ce soit. Me concernant, j'aurais continué de danser, ignorant superbement la police, cela aurait été à mon sens de la vraie résistance. nous sommes plusieurs à avoir eu le sentiment d'être pris en otage par la police (ce qui me paraissait normal) ET par les organisateurs de la street party ( ce qui ne me paraît pas du tout normal). Avoir un micro est une lourde responsabilité & le petit connard derrière le dit micro semble décidément n'avoir rien compris à ce qui était véritablement en train de se jouer. de plus, à mon sens, pour se réapproprier l'espace urbain, on fait appel à une fanfare par ex., ou on s'arrange pour satisfaire tout le monde. Là ce fut tout simplement du fascisme de part & d'autre. Fascisme du fédéral, fascisme de la technomusique, fascisme des blacksblocks. Voilà Rapide petit commentaire vite torché. Ciao.

street party de mon point de vue
by patries Monday December 17, 2001 at 10:25 AM

Je veux réagir à Olivier. Moi, j'ai pas vu les gens tout en noir et avec des armes. J'ai appris ça ce matin dans le journal. Quand je suis arrivée, j'ai eu un papier en français et anglais expliquant le but d'un street party et aussi plus tard des gens m'en ont offert. Quant à la musique, je trouwe que des chansons de New Order et Suicide était bien choisi, parce que à ce moment on était pris en otage. Moi j'ai entendu la personne avec le micro demandant du calme et de reculer vers le carrefour. Il s'est même engueulé avec quelqu'un qui proposait d'attaquer la police...
Vive le street party, je me suis bien amusée!!!

Street Party : autre point de vue
by Sébastien Monday December 17, 2001 at 01:06 PM

Tout d'abord bravo à tous ceux qui pendant cette semaine manifestive et manifestante ont su gardé le calme qui manque aux représentants de l'ordre établi. La présence de personnes sensées se mobilisant pour un contre sommet est nécessaire et porteuse d'avenir (quel que soit ces personnes ?!).
Olivier semble énervé (antimondialiste habillés de noir écoutant de la tek = faschistes, je n'ose y croire). Biensur le "leader" de la communication a eu quelques paroles déplacées ou dangeureuses mais cela reflètait un rapport de force qui lui n'était pas virtuel.
Nous avons su gardé notre calmé, serrés comme nous l'étions, refroidit par l'attente. Nous avons montré notre intelligence de groupe.

Concernant la musique agressive n'était-elle pas au contraire un exutoire à la violence qui aurait pu se diriger contre la police, les voitures, les batiments et finalement les manifestants ?

reponse a Olivier
by Nicolas Monday December 17, 2001 at 03:05 PM
relations-internationales@federation-anarchiste.org 145. rue Amelot 75011 Paris

Personnellement, je n'ai pas vu des personnes cagoulées avec des barres à mine, des matraques et armes en tout genre. J'ai participé à la manifestation anarchiste dans son integralite.
Je trouve le terme et les propos utilisés très excessif. Je me pose la question de la démarche d'une telle prise de position visant d'une part à discrediter la manifestation anar et la street party. Tout le travail qui a été fait par les organisateurs de la street party était bien at allait dans le sens d'un rapport de force avec la police.
NB: Le terme fasciste ne devrait être utilisé à tort et à travers
NB: le terme Black Bloc n'existe pas pour designer un ou des groupes mais une certaine strategie d'action

Les yeux ouverts...
by kitty Monday December 17, 2001 at 03:35 PM

Nicolas n'a pas vu de manifestants masqués portant des batons? Problème de vue, alors. J'ai également fait toute la manif, même si j'ai plutôt photographié des moments plus sympas que des types couverts de noir...

CASSER: QUOI ET POURQUOI?

Le débat sur cette manif doit être correctement mené. Tout le monde s'en fout des vitres des banques ("Pour chaque mort de la faim, il y a un assassin"), qui considère ça comme de la violence? Beaucoup regrette que des voitures de travailleurs aient étées cassées. Symbôle du capitalisme? Alors il faudrait détruire chaque voiture, chaque bâtiment chaque objet produit sous le capitalisme? Même dans le cas d'une Mercedes, ce n'est pas la firme qui va payer, mais le particulier (et son assurance, peut être...).

DEBAT IDEOLOGIQUE OU TACTIQUE?

Mais comment apporter une crédibilité à ce type d'action lorsque les manifs sont blindées d'agent infiltrés? Qui casse et pourquoi? Appuyer ce genre d'action ou pas relève d'un choix tactique et non idéologique. Je pense que fondamentallement, l'usage de la violence peut produire des avancées et des victoires sociales, on ne peut laisser à l'état bourgeois le monopole de la violence. Mais dans ce cas ci, je ne pense pas que ces actions vont nous rapporter grand chose. L'exploitation des images spectaculaire va surtout être exploitée dans les média dominant pour écarter les sympathisants du mouvement, les effrayer.

UN MOUVEMENT.

La question de la violence est exploitée en permanence et depuis très longtemps pour diviser le mouvement. La "violence" est provoquée de manière manifeste pour criminaliser, diviser, réprimer, isoler et affaiblir le mouvement. Exprimer notre droit à l'usage de la violence est une chose. Utiliser ce droit sans raison ou objectif valable est une erreur. Pourquoi continuer à faire leur jeu?

Qui a donné l'ordre de boucler le quartier?
by christophe Monday December 17, 2001 at 03:47 PM

J'ai aussi été frappé par le calme des manifestants face à la pression policière. Pour preuve, le slogan scandé face aux CRS en tenue de combat: "s'il vous plaît, laissez-nous passer!" Je n'ai jamais entendu "s'il vous plaît" dans une manifestation.

J'étais venu pour le principe d'une réappropriation festive de la ville. La présence d'anarchistes ne me faisait ni chaud ni froid. Les actes de violence gratuits (bris de vitrine, ...) commis non loin de là justifiaient selon moi une intervention policière limitée et ciblée (la délinquance urbaine n'est pas une réponse à la morosité de la ville). Mais ces faits, qui n'avaient rien à voir avec la street party, ne justifiaient en rien le bouclage de la fête, qui plus est dans un quartier déjà très surveillé par la police, mettant délibérement la foule et les riverains sous pression. Ces imbéciles de flics n'ont décidemment aucun sens civique: comment peuvent-ils réprimer une manifestation festive dans un quartier déjà abandonné par les pouvoirs publics?

De plus, la présence de policiers grossièrement déguisés en militants anar (leurs écharpes et bonnets noirs dissimulaient mal leurs oreillettes en communication permanente avec leurs supérieurs) prouve une stratégie de la tension, voire même de provocation. Tout aurait pu rapidement dégénérer. Mais la foule n'a pas voulu répondre à cette pression. Nous étions là pour festoyer!

Le plus inquiétant dans cette affaire est que personne ne sait exactement qui a donné l'ordre à la police fédérale de boucler le quartier. Les bourgmestres n'ayant pas autorité sur la police fédérale, l'ordre a dû venir du ministère de l'intérieur. Mais l'initiative a peut-être été prise sur le terrain. Aujourd'hui, en Belgique, on peut donc lâcher une masse de flics agressifs dans la ville sans contrôle. Notre vigilance devient vitale !

dislocation de la manif anar et Street Party par un blob
by intersiderale-BXL Monday December 17, 2001 at 03:51 PM
infos_intersiderale@perso.be

Vers 15 heures, on part rejoindre les blobs de l'Intersiderale-bxl pour aller à la Street Party de bruxxel.org. Notre lieu de rendez-vous se trouve non loin du Petit château. Arrivés rue Antoine Dansart, la rue qui part de la Bourse jusqu'à la porte de Flandres, on tombe sur un beau spectacle ; des dizaines de brigades mobiles avec robots déployés autour des camionnettes. On rejoint la porte de Flandres. Sur les deux rives du canal, sur tous les bvd St-Barthelemy et 9ème de Ligne, des brigades mobiles sont garés en double files quasi pare choc contre pare choc, jusque devant notre lieu de rendez-vous (pure hasard géographique).
Vers 15 heures 30, nous décidons de partir sans trop savoir comment rejoindre bruxxel.org. En petit groupe, en métro, à pied en voiture ?… La plupart des blobs laissent citron foulard et canettes au lieu de rendez-vous. Finalement on décide de partir groupés en tram vers la gare du midi. On sort du lieu de rendez-vous au moment où les brigades mobile sur le canal démarrent, font demi tour et se dirige vers le sud. A la hauteur du Petit Château, on voit le cortège anarchiste arrivé, et sur le pont des cocktails molotov explose devant une rangée de robots. Le cortège (plus ou moins 2000 personnes) est compact et marche vite. Des slogans fusent de temps à autre, pour la liberté de circulation et contre la police, mais en règle générale, le cortège est attentif et silencieux. Sur les flancs de la manif, des BB, pavés à la main, flairent les voitures de luxe et autre cibles. Un flic communal est en tête de cortège avec une personne qui doit être un porte parole de la manif. Le flic est assez impressionné par le pas rapide du cortège et a un peu du mal à régler la circulation en temps réel. Il est néanmoins souriant, feignant de ne pas entendre les vitres qui de temps à autre explosent. Arrivé à un carrefour, une Mercedes accélèrent espérant passer devant le cortège, le flic coure et l'arrête en lui hurlant de se barer en marche arrière. Dans le cortège, des sourires complices s'échangent, la stratégie de la tension est bien huilée de par et d'autres.
Vers 16 heures, la tête du cortège arrive non loin de la Tour du midi, un cycliste du bruxxel.org nous rejoint et nous dit que la street party est toujours sur l'esplanade prête à démarrer. Non loin de là on entend des vitres se briser. Un blob de l'Intersiderale gueulent « c'est pas l'moment, donnez des xanax aux BB ! ! ». On lui répond « ta gueule PD ! ». Le blob répond « moi aussi j'suis un BB, mais j'ai pris mon xanax ! ».
On rejoint la street party au cul. Il doit y avoir également 2-3000 personnes, deux camions, le sound système de bruxxel.org à la tête, le camion fanfare du pink bloc ferme le cortège et entre les deux plusieurs camionnettes de ravitaillement. Une partie des activistes des BB (ou apparentés) se fondent dans le cortège, malgré une charge de robots et des arrestations à la clé. Il n'y aura pas (a ma connaissance) de destructions pendant la street party, à l'exception de tags ou des collages d'affiches. Les BB ont beau etre des sauvages, avant l'heure c'est pas l'heure, après l'heures, etc. Avenue Fonsny, nous rejoignons d'autres blobs et mutants de l'Intersiderale derrière le camion de bruxxel.org. L'ambiance est électrique mais festive. De là, on ne se rend pas compte qu'aux abords de la bouche de métro Gare du midi, des manifestants arrivant par là se font matraqués par des flics en civil, colsonnés puis arrêté (voir le Soir de lundi p.4 et belgium.Indymedia).
Il doit être 16h30, le cortège bifurque sur la gauche (rue d'Angleterre ?) et s'engouffre dans les quartiers populaires de St-Gilles.
Et vers 17 heures, c'est le piège. Nous devons être 5000, encerclés de toute part sur le carrefour de la rue Vanderschrick. La tête du cortège est prêt de la porte de Halles.
Le siège va durer une heure. Une stratégie de la tension téléphonée à cent mètres, mais les manifestants ne tombent pas dans le panneau. Ils dansent devant des rangées de Robots qui n'attendent qu'une chose… On apprendra plus tard (un copain m'appelle et m'explique ce qui se passe en direct sur la RTBF) qu'un gradé fédéral aurait refuser d'obtempérer aux ordres du bourgmestre de St-Gilles (c'est à dire laisser passer les manifestants), en tentant de faire l'amalgame entre la manif anarchiste et la street party.
Pendant ce temps, le camion de bruxxel.org lance au geulophone des infos contradictoires : « les flics vont reculer » (applaudissement) ; « ah non, finalement, ils ne recule pas ! » (huées). Ca va durer un bon bout de temps comme ça. Ils a été question de prendre une rue latérale où il n'y avait pas d'autopompe, mais l'idée est vite abandonnée, trop dangereux de faire reculer le camion avec toute cette foule agglutiné autour. Le geulophone s'emballe, il n'est plus question que d'un mot d'ordre : « une seule solution ; la révolution ! ! », les manifestants applaudissent, hurlent et le DJ remet une couche d'électro.
On finira par arriver Porte de Halles, il devait être 19h-19h30. Le geulophone de bruxxel.org raisonne. « Les flics ont ouvert une brèche, il disent que nous pouvons nous disloquer gare du midi. Mais nous, on a pas d'ordre à recevoir de ces gens là, alors on reste ici, et on libère la porte de halles, faisons la fête, etc. » (applaudissements). Evidemment, il faut sauver la face, beaucoup de gens sont parti (au moins la moitié des participants). Certains se sont fait arrêter en devant passer les cordons policiers nous entourant. Un légal team s'est même fait arrêter et (je crois) frapper en essayant de faire leur boulot. Nous sommes restés une petite heure portes de halles, puis les rangées de Robots ont commencé à avancer et à resserrer leur cordon autour de nous. Le camion a retenti une dernière fois en disloquant la party et en conseillant aux manifestants de partir groupé par le métro.

Pour ma part, je pense que bruxxel.org a bien géré la tension. Ok, le gars au micro, qui n'était pas comme certains pourrait le croire confortablement dans son camion, mais plutot prisonnier dans son camion, a été très conciliant au début avec la police. On veut faire la fete mais on n'est pas du bétail.

Bravo a bxxl.org pour la street, la gare et la radio.
Comme nos camarades de no passaran l'on relaté sur france.indymedia, l'organisation du "contre-sommet" était à la hauteur, ou plutot à la grosseur de notre pays, avec les moyens du bords. Mais des liens se créent et des pratiques s'échangent. Finalement un contre-sommet, ca ne sert qu'a ca, en plus de la démonstration dans la rue.

vive la liberté

un blob

a propos de la souricière...
by scoubi doux Monday December 17, 2001 at 04:05 PM

a propos de la souricière...

j'ai quand même réussi à m'en échapper: il y avait des tronçons de rue non bloqués !
nananananère!

Pas bien courageux, soit... Mais j'ai préféré quitter la Street Party après avoir attendu plus d'une demi heure qu'on nous laisse passer. ceci dit j'ai vu des personnes au visages masqués avec des barres de fer. Inutile de nier l'évidence, certains participants voulaient se battre autant que ceux d'en face.

rectifications
by intersiderale Tuesday December 18, 2001 at 10:48 AM
infos_intersiderale

Dans le "comment heading" j'ai mis : dislocation de la manif anar et Street Party par un blob, vous aurez compris qu'il fallait lire "Vision de la dislocation, etc. par un blob", ;-)

Pour répondre à scoubi; ben euh tant mieux ke tu ai pu partir... peut être que les robots aiment bien les chiens ;-)

si tu veux mon avis, des BB qui se promène sur les flancs d'une manifestation pacifiste, moi ca me rassure... Dans le sens ou si les flics avait chargé, il y aurait eu des gens pour nous défendre.

Mea Culpa Mea Culpa Mea Maxima Culpa
by olivier laage Tuesday December 18, 2001 at 04:04 PM
olaage@yahoo.fr

Olivier était bel & bien énervé lundi. Trois jours de manifs tous azimuts m'ont probablement fait perdre le sens de la mesure. Je crois que d'avoir été à l'avant-poste vendredi toute la journée, avoir été assis aux pieds de l'impressionante armada de flics massés autour de Tour & Taxis, avoir senti monter la tension & puis finalement assisté & encaissé impuissant la douche glacée m'a foutu la trouille le samedi. Je me suis dit que s'ils remettaient cela à l'endroit où nous nous trouvions ce serait un massacre. Heureusement, rien de cela ne s'est effectivement produit. Il n'empêche : le gars derrière son micro se devait à mon sens de mesurer toute l'ampleur & le danger de la situation dans laquelle nous nous trouvions. Il n'en n'a pas été capable. dommage. J'en profite au passage pour féliciter les organisateurs, BruXXel.org, pour leur combat mené de longue date sur plusieurs fronts & l'occupation réussie de la gare quartier léopold. Ciao.
Ps y a encore un truc qui m'a frappé vendredi, c'est qu'alors que nous étions très peu à tenir tête aux rangs de Robflics, beaucoup se tenait sous le chapiteau alors qu'à mon sens leur place était à nos côtés. Faut peut-être pas prendre l'appellation Mani'fête' trop au pied de la lettre. Il faisait froid ok mais il n'empêche que je garde de ce spectacle un souvenir assez amer. Enfin, j'aurais probablement mieux fait de fermer ma gueule lundi. Après avoir relu le commentaire que j'ai fait, je n'ai pas eu besoin de lire les vôtres pour saisir l'inanité de certains de mes propos.

Last but not Least
by olivier laage Tuesday December 18, 2001 at 04:32 PM
olaage@yahoo.fr

& à propos des black blocks : ils étaient bel & bien présents lors de la Street Party mais se tenaient en queue de cortège si bien que beaucoup ne les ont pas vus. C'est d'ailleurs probablement en partie grâce à eux que l'on doit l'intervention des flics & l'amalgame qui fut fait dès le lendemain dans la plupart des médias officiels. Concernant ces mecs, je ne sais trop que penser. Je me rappelle d'une phrase de Gandhi 'si qqun n'est pas capable de pratiquer la non-violence alors je préfère qu'il prenne les armes & se battent plutôt que de le voir fuir comme un lâche' ou quelque chose dans ce goût là, & je suis sûr qu'il aurait pu dire aussi que non décidément lorsqu'on lutte pour la paix la justice & la liberté on ne le fait pas masqué & ce quelles que puissent être les conséquences d'une lutte à visage découvert. Je ne sais pas exactement ce que font ces gars le reste de l'année, s'ils oeuvrent effectivement à plus de paix, de justice et de liberté dans le monde ou s'ils sont juste capables de péter quelques bagnoles & vitrines ce qui franchement est à la portée du premier connard venu, je ne sais pas, je me demande vraiment à quoi ils peuvent nous être utiles.

attention !
by LDB Tuesday December 18, 2001 at 06:23 PM
vio1917@hotmail.com

Il y a autant de critiques à faire vis-à-vis d'ATTAC par exemple, ou des ONG, ou même de D14 que vis-à-vis des 'BB'...

Moi j'ai suivi la manif anarchiste samedi et j'ai vu un mec déguisé en anar (faut pas être spécialiste pour remarquer que certains trucs clochent) qui arrêtait pas de s'exciter et qui a entre autres lancé un pavé dans une vitrine (même pas une banque....un genre de magasin) avant de se faire traîter de flic par tout le monde et de s'éclipser en criant 'nique la police'....

Il n'était pas le seul mec louche dans cette manif, ce n'est qu'un exemple....

J'ai aussi constaté à quel point la tension est montée dans la manif non pas à l'approche d'une banque ou d'une belle bagnole, mais bien quand les flics casqués ont commmencé à nous barrer la route...

Ne sous-estimons pas les facteurs extérieurs qui font éclater la violence dans une manif....

Les 'BB' font partie du mouvement...c'est pas le moment de nous diviser et de nous affaiblir...

BB ou anar?
by red kitten Wednesday December 19, 2001 at 12:58 AM

Le Black Block existe-t-il?

Ou est-ce un phénomène monté en fleur par les médias? Style boys-band, cf. New Kids On The BLACK Block.
Est-ce qu'un anar habillé de noir et masqué est un BB?
Est-ce que quelqu'un habillé de noir et masqué qui mène des actions directe est un BB?
Est-ce qu'un anar masqué qui ne casse rien? etc ,etc,...

Ce terme de BB est irritant parce qu'il correspond plutôt à une mystique, un phénomène médiatique qu'a une réalité quotidienne, un mouvement de fond. Si je met une cagoule noire et jette une pierre lors d'une manif, alors je serai aussi un BB?

Bienvenu au club!

Pourquoi continuer à débattre de quelque chose qui existe à peine?

Le "Blue Block", par contre à des vues politiques assez claire, une pratique identifiable, une action quotidienne...

Encouragements et BB remis en contexte
by Ark-Angel Wednesday December 19, 2001 at 01:34 AM

La 'street party' a été un réel succès. Je pense que toutes les personnes impliquées dans l'encadrement de la Party ont tous très bien joué leur rôle. Tant les gens du cortege, que les gars dans le 'sound system', que la personne au micro ou encore les personnes négociant avec les policiers ont fait du beau travail. Bruxelles, zone de non-droit pendant 3 jours? Non, nous avons exercé notre droit de 'citoyen' ...alternatif.

Quant à la partie du mouvement qui est jetté en pature à la presse mainstream, je comprends parfaitement leur point de vue et leur mode d'expression. Nous ne pouvons laisser uniquement la monopole de la violence à un Etat sauvegardant un systeme mis en place qui meurtrit les gens d'une facon plus profonde qu'un bris de vitres.

Est-ce que la violence matérielle symbolique doit être rejetté, ou reniée alors qu'elle est basée sur un droit de propriété qui peut etre contesté ou jugée sur la disproportion de dégats commis de part et d'autres?

Des Mercedes cassées? Et alors! Ne voit-on pas que ce sont ces signes de reconnaissance qui sont la raison de vivre d'une partie de la population et que ce systeme de prestige/différentiation nous entraine dans la société de marques et d'image qui sont le coeur de notre économie. 'Consomme et tu devient quelqu'un'.

Tant qu'il n'y pas de bléssé, je soutien cette expression de la contestation. Objectif commun, modalités différentes.

Félicitations à tous et j'espère que nombreux sont qui se retrouveront à Seville, voir nos amis espagnols qui nous attendent avec impatience. ;-)

Pipeau Pipeau !!!
by olivier laage Wednesday December 19, 2001 at 09:33 AM
olaage@yahoo.fr

Street Party 2001, du bidon, du foireux ramdam de quelques BoBos en mal de sensations fortes, Pipeau, Pipeau, Réappropriation de l'espace urbain mon cul!, personne dans la rue, Bxl-Capitale derrière ses fenêtres & rideaux à nous faire signe de la main??? hé hé hé, mignons lutins disant merde à papa maman content qu'on s'intéresse à eux de loin, de très loin ... Rien d'étonnant d'ailleurs à ce que les journaux n'aient quasi pas parlé de la Street en elle-même car qu'est qu'est-ce qu'un ou deux milliers de jeunes dans la rue quand le gros des habitants assourdis de Beat ultra & de décibels restent chez eux ... Hey voulez vraiment vous réapproprier l'espace urbain alors petit conseil : la prochaine fois en plus de la techno, n'oubliez pas le raï, la valse musette, le blues, le reggae, le rock, un p'tit brassens aussi ETC ... une réussite ??? nous étions seuls dans la rue, seuls entre nous, prêchant des convaincus dans le désert urbain ... une certaine manière de se masturber les idéaux en quelque sorte ... ce n'est pas en marginalisant papa maman mamy tromblon & les petis enfants que nous parviendrons à quoi que ce soit ... z'avez bien ri, ma foi c'est peut-être le principal, je ne sais pas ... enfin, que cela n'empêche pas de saluer le travail fourni par bruXXel.org sur d'autres fronts - & maintenant vous pouvez vous déchaîner sur ce petit commentaire, vous êtes les maîtres du propos courant, des chiens grognant & gesticulant autour d'un os imaginaire, l'élite du peuple alternatif en quelque sorte, des jeux, des jeux, 'du pain, du vin & des jeux' votre slogan 'la street party est morte vive la street party' le mien -

Déprimant
by ungars Thursday December 20, 2001 at 12:36 AM

Quand je lis vos articles, je me dis plusieurs choses :

Je comprends que la société fonctionne si mal avec une jeunesse comme la votre. Vous ne respectez plus rien. Vous manifestez et vous ne savez même pas pourquoi. Quand on demande ses raisons à l'un des participants de la manif, tout ce qu'il sait dire c'est antiglobalisation et d'autres conneries du genre. Essayez plutôt d'apporter des solutions mais je crois que cela est plus qu'impropable.

De plus, vous critiquez toujours la police mais vous ignorez apparement comment cela fonctionne. Le responsable de l'ordre public, c'est le bourgmestre. C'est lui qui donne ses directives aux forces de police.

Dans les rangs des policiers, le but n'est pas de casser du manifestant, c'est plutôt d'éviter la bagarre. Un service d'ordre réussi, c'est quand il n'y a aucun problème.

On évite la vraie question
by Joe l'indien Thursday December 20, 2001 at 01:41 PM

les petits commentaires sur le Black Block sont rigolos.
En fait la pluspart des membres des BB n'ont rien cassé, seul un petit groupes (20) a tout cassé. Pour les autres ils refusait de faire les guignols devant les caméras. Faut il rappeler qu'à la base dans contre-sommet il y a contre. Le but me semble t il est de perturber les sommets. Ceratins le font pas des sittings, d'autres à la Tuti Bianchi et les BB avec violence. Dans la mesure les organisations politiques ont accepté les parcours de manif ils ont renoncé à troubler ces sommets. La violence des BB a été évité mais au prix d'un renoncement politique à pousser les institutions à prendres différentes mesures sociales. C'est là la question fondamentale qu'il faut se poser pour les prochains sommets. Si les flics ont été "sympas" c'est parceque les manifestants n'ont dérangé personne.....
Et je suis étonné que personne n'a soulevé ce problème!

objectifs à longs termes: les contradictions
by thitho Sunday December 23, 2001 at 12:36 PM
thierry3@brutele.be

Pas d'accord avec Olivier: selon lui, il faudrait probablement rester chez soi et râler devant son petit écran? La street party est selon moi un succès, non parce qu'elle nous a permis de nous masturber tous ensemble, mais parce qu'elle a permis de mettre en évidence certaines contradictions de notre belle société libérale. La réappropriation de l'espace public par la population, par une fête non consumériste ne se réalise pas sans l'intervention des flics, précisément parce que c'est CA qui gêne le plus ces connards de dominants.
Bien que co-organisateur de la manif' anar, et très content de celle-ci aussi, parce que nous avons pu nous montrer dans la joie et la paix (si, si) à une population qui ne se rend pas toujours compte des alternatives possibles, je reconnais bien volontiers que la street party a eu un impact bien plus positif, notamment en montrant les "bons" côtés de notre démocratie parlementaire: la flicaille et son attirail à x millions...
Gentils les flics? S'il n'y avait pas eu de négociations âpres et difficiles entre certains édiles, les organisateurs et les officiers supérieurs, ces derniers voulant en découdre probablement tout autant que leurs petits robots, il y aurait probablement eu un massacre. J'étais sur place, de "l'autre côté", du côté flic, je vous jure qu'ils trépignaient sur place. Ce sont des lions qu'on n'a pas nourri pendant des jours, à qui on a appris à reconnaître le mal à la couleur, de la peau, du drapeau. La preuve? Ils ont réussi à tabasser un des leurs, infiltré dans nos rangs... C'est dire si la connerie est aveugle et brutale.

Inutile, la street party? Non! C'est un (quasi-)nouveau mode d'expression qui déroute et emmerde les dominants. A nous d'en trouver d'autres, et d'autres, et d'autres, qui les emmerdent toujours plus et mettent en évidence leurs contradictions, qui montrent aux gens ce qu'on leur prépare -un monde fait de peur et d'ignorance, de paranoïa et de haine...
La street party, c'est un argument, un raisonnement, une démonstration. Il nous en faut d'autres, aussi forts et intelligents, et puis d'autres plus forts aussi.

Félicitations à Bruxxel.org!

(quant au black block, difficile d'en parler. On peut ne pas avoir d'opinion, non? En tout cas, ni condamnation, ni dégoût; juste l'impression que ce n'est pas la voie la plus efficace, mais qu'est-ce que je me suis bien senti quand j'ai vu ces caméras de surveillance arrachées!)

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by olivier laage Monday December 24, 2001 at 11:29 AM
olaage@yahoo.fr

Je pense que tu ne m'as pas bien lu Thierry, tu n'as pas bien saisi le sens de mon propos. Car où ais-je dit qu'il fallait rester peinard chez soi à mourir d'ennui devant son poste de télévision ? - j'ai simplement voulu mettre l'accent sur les moyens d'une véritable réappropriation de l'espace urbain - partout on me dit 'mais tu focalises sur la musique, y a d'autres choses plus importantes ...' mais dans le cadre d'une street party, la musique c'est bien le plus important non? & je demeure convaincu que de ce point de vue la street party, CETTE street party 2001 en particulier, n'a pas su jouer son rôle - & c'est bien là ce que j'entend lorsque j'écris 'la street party est morte, vive la street party' à savoir que ce qu'il faut retenir à mon sens de cette street party ce n'est pas tant la confrontation avec les flics que l'incapacité à faire véritablement sortir les gens hors de chez eux pour venir danser avec nous & se réapproprier avec nous l'espace urbain -

Vive la télévision
by olivier laage Monday December 24, 2001 at 11:48 AM
olaage@yahoo.fr

Thierry, je me pose une question en lisant les quelques lignes que tu as écrites, as-tu vraiment lu (& qui sait peut-être même relu attentivement) ce que j'ai écrit? - ce me semble que non - non pas que ce que tu écrives soit inintéressant, loin de là d'ailleurs, mais je saisis mal le rapport entre tes propos et les miens - il ne suffit pas thierry d'avoir quelque chose à dire, encore faut-il être capable de comprendre ce qui est dit par d'autres, c'est peut-être bien cela que l'on entend par solidarité & c'est plus que certainement ce qui manque à ce mouvement des 'autres globalistes'-
ps quant à mourir d'ennui devant sa télévision, tu fais ce que tu veux mon cher thierry, moi je m'en tamponne vu que je n'ai pas la télévision - Ciao

focalisation
by thitho Tuesday December 25, 2001 at 05:51 AM

De l'article "pipeau pipeau", j'ai effectivement retenu surtout ta critique amère qui ne me paraît pas justifiée. Il n'est peut-être pas utile, lorsque tu critiques ma critique (ça tombe dans l'abyme, ici), de te focaliser sur UNE partie de phrase, le "rester chez soi". Globalement, c'est l'impression que me donnait cet article-là, mais le reste de mon intervention ne se focalisait pas dessus. Inutile donc de focaliser ta propre critique sur ces petits mots-là.
OK, si tu estimes que mon impression est mauvaise, soit. Mais j'avais bien lu ton article "pipeau pipeau", et je trouve toujours que ta critique est injustifiée. Cette street party est une réussite dans sa monstration par rapport aux forces de répression. Faire sortir les gens dans la rue par moins cinq, c'eut été quasiment la révolution.

Quant à la télé, c'est un "phénomène", comme d'autres.
Si la "solidarité" me paraît un outil étrange pour lire un texte, l'abstraction, elle, est nécessaire. Prends la télé comme le symbole du consumérisme, et ne te focalise pas sur un béat "je n'ai pas la télévision". que ce soit la télé, l'ordi, la radio, le journal, qu'importe...

Certains éléments de mon intervention répondaient en outre à d'autres articles, comme celles de joe l'indien et ungars. Ce qui explique ton désarroi. J'aurais peut-être dû éviter de commencer par "pas d'accord avec olivier", puisqu'effectivement mon intervention se voulait plus générale. Donc, là-dessus, mea culpa...

hasta etc.