arch/ive/ief (2000 - 2005)

Massive arrest
by the european citizen Sunday December 16, 2001 at 02:01 PM
European Commission Brussels

These people were arrested during the manifestation of the street party. Most of them were arrested without knowing why. Ask the reason to the EU authorities. [from IMC.uk / posted by kitty]

Massive arrest...
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by European citizens Sunday December 16, 2001 at 02:02 PM

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je suis sur la photo...
by Benoit Francès Monday December 17, 2001 at 12:41 AM
bfrances2@hotmail.com

Je suis la quatrième personne qu'on aperçoit sur l'image, avec un jean bleu...Laissez-moi donc vous raconter l'ensemble de cette soirée telle que moi et les personnes arrêtées avec moi l'ont vécu.
D'abord, je me présente : je suis français et étudiant en journalisme au CFJ à Paris. J'étais justement venu à Bruxelles pour faire un sujet sur Indymédia. Ceux d'Indymédia Belgique n'ont pas du me noter, car j'avais des contacts essentiellement avec Indymédia France. Mais j'ai pas mal traîné au Nova.

Arrestation :
Alors que je suivais d'assez loin, à ce moment-là, la street party et les restes de la manif anar pourchassée par les flics, les robocops se sont mis à charger dans une rue adjacente du lieu sur la photo. Pas le choix : je cours pour éviter le rouleau compresseur. Je rate une rue libre sur la droite, et en face, une ringuette de flics en civil nous attendaient bras et matraques ouverts. Un gars me chope, me fout à terre. A ce moment, j'essaie de faire valoir ma qualité de journaliste (j'ai une carte qui vaut carte officielle). En guise de réponse, la taupe déguisée en anar mais aux attitudes vraiment fachos me fout des coups de pieds dans le ventre. "Journaliste, mon cul! Tu cours avec les autres, t'es qu'un putain de gauchiste!". Il m'attrape par l'écharpe, me traine à terre jusqu'aux marches à proximité où il me balance par dessus les autres, m'attrape les bras et me menotte. Les taupes disparaissent et on se retrouve entouré des robocops. Les gars avec moi commencent à gueuler qu'ils n'ont rien fait. Quelques personnes dans la foule tentent de convaincre les flics de nous relever, ils font bien sûr la sourde oreille. La voix d'une vioque s'élève : "faut bien qu'il y en ait qui payent pour les casseurs!". Ben voyons! A ma droite, une femme sanglote. Elle essaie d'expliquer aux flics qu'elle allait juste chercher ses gamins à la gare du midi... On nous laisse comme ça une demi-heure sur les marches glacées. Régulièrement, les flics nous assènent des "sales gauchistes". Puis on embarque dans le panier à salade, direction les casernes (au nord de la ville je crois). Dans le fourgon, moi et quelques personnes réussissont à nous dégager les mains des menottes en plastique. J'en profite pour téléphoner à ma copine en France, ainsi qu'à mon école. Grand bien me prit, car je n'aurai plus l'occasion de prévenir qui que ce soit jusqu'à cinq heures du matin après douze heures d'arrestation administrative (le maximum)...
Les choses deviennent encore plus vicieuses à la caserne. On nous fouille, on nous enlève nos sacs, téléphones, papiers, lacets, lunettes, ceintures... Puis un type me dit en me tendant un papier : "signe ici". J'essaie de regarder ce qu'il y a d'écrit. Il y a du flamand, que je ne comprends pas, et un peu de français. Je demande une traduction. Le flic me retire le papier avant que je le regarde de plus près et me dit que je n'ai pas besoin de comprendre, que je n'ai qu'à signer. Je refuse alors, arguant que je n'ai rien fait. Les gars font la tronche, tentent de me faire comprendre qu'il vaudrait mieux pour moi que je signe, que ça pourrait être embêtant... Subtile pression, certainement inscrite dans la procédure...Je refuse de nouveau. Plus tard dans la cellule, des flamands m'expliquent ce qu'il y avait d'écrit. Il s'agissait de signer sous des mentions telles que : "lancer de projectiles", "vandalisme" ou "bris de vitrines". Bien sûr, inutile pour nous de savoir de quoi on nous accuse! un gars dans ma cellule me racontera que les flics lui ont saisi le poignet de force pour l'obliger à signer...
On nous prend ensuite en photo, pour certains c'est les empreintes digitales. Nul besoin d'être parano pour se rendre compte que ça sent le futur fichage informatique à plein nez...
Direction cellules, douze dans chaque. De là où je suis, impossible de savoir combien on est exactement. Des Allemands et des Français sont reconduits à la frontière. Quelques exemples des personnes enfermées avec moi : un touriste italien et son ami arrivés à Bruxelles à 15 heures, qui prennent le métro pour aller jeter un oeil sur la street party sur les conseils d'un pote, et qui se font arrêter dès leur sortie du métro. Charmant accueil. Un jeune psy qui se baladait avec sa copine dans les environs par curiosité. Des manifestants de la marche pour la paix venus participer à ce qu'ils croyaient être la fête de la street party. Et tout à l'avenant. Tous de dangereux activistes bien sûr... Qui ont tous ont commis l'erreur suprême : se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. De la criminalisation de la simple présence aux alentours d'une manif...
A force de réclamations, on daigne nous autoriser à téléphoner après quatre heures d'emprisonnement. Un bémol : il faut avoir un numéro en Belgique. Merci pour les étrangers qui voudraient prévenir leur famille. On demande alors de prévenir nos consulats ou ambassades (obligatoire normalement, ça m'a été confirmé par le ministère des affaires étrangères français). On nous dit "oui, oui, on s'en occupe..." Jamais on ne les a prévenu. J'en ai la preuve flagrante me concernant : pendant ce temps, mon école avait prévenu le ministère. Celui-ci a tenté de joindre les autorités belges, qui ont prétendu ne pas pouvoir savoir où je me trouvais. Le directeur de mon école a même contacté la police belge, qui a elle clairement refusé de lui répondre, bien qu'il argue que j'étais non seulement simple étudiant, mais en plus journaliste dans l'exercice de ses fonctions. On l'a envoyé chier. Le ministère a précisé à mon directeur que si l'ambassade ou le consulat avaient été prévenus, ils auraient été au courant. Personne ne les a jamais appelés... Et que dire pour les autres, tous les autres, qui n'avaient pas la chance de bénéficier de mon statut "privilégié"?...
Résumons : tentative de coller aux gens de faux chefs d'inculpation, fichage larvé, déni des obligations légales les plus élémentaires. Ca commence à faire. Et aucune explication sur les motifs de notre présence dans ces cellules. Si ce n'est bien sûr l'explication que tout le monde comprend : le besoin pour la police de présenter des chiffres conséquents d'arrestation pour pouvoir prétendre qu'elle a fait son boulot et satisfaire la bonne conscience du citoyen lambda. Le même qui criait plus tôt : "quelqu'un doit payer". Eux en tous cas ne veulent pas payer des impôts au pouvoir pour rien. Que voit-on après dans les grands journaux? "Quelques casseurs ont gâché l'ambiance, la police a procédé à quarante ou cent arrestations". Sans préciser, bien sûr, que les personnes arrêtées et les casseurs ne sont pas les mêmes...
On nous a lâché à cinq heures du matin, douze heures de trou. Ils n'avaient évidemment rien à nous reprocher, et ces enfoirés le savaient pertinemment. Pas d'explications, rien. Etant sorti dans les six derniers, j'ai assisté à une petite scène édifiante de mépris policier : ils nous ont demandé de nettoyer devant eux les restes de sacs ou de papiers trainant dans le "sas" de sortie. Il fallait bien qu'on serve à quelque chose."Ouais, c'est pas mal, vous auriez pu faire mieux" nous lance un d'entre eux..."allez, vous pouvez partir". Il ose en plus nous la faire bon enfant...
Puis ils nous larguent dans la nature en nous enjoignant de déguerpir vite fait de devant la caserne...

Tout cela relève malheureusement d'une trop banale iniquité policière. Aucune brutalité spectaculaire, mais la routine quotidienne de pratiques qui culpabilisent le citoyen. Mais il faut témoigner sur cela. Je vais tenter de mon côté divers recours. Si des personnes veulent réagir ou m'écrire, qu'elles n'hésitent pas. Quant aux autres qui étaient là ce soir-là sans savoir pourquoi, qu'ils n'hésitent pas à témoigner aussi -et à me le faire savoir, ce peut être utile pour des démarches.

I was there
by Wasilis von Rauch Monday December 17, 2001 at 03:22 AM
wasilisvrauch@yahoo.com

I`m on the picture as well.
I am the second person that lies next to the door you can only see a bit of my green jacket. I'm going to write down what happened to me(sorry if there are repetitions from the french text above)
Me and a friend of mine (she was arested as well) had just arrived at the demonstration. We had the impression that the atmosphere was OK and everything was going good. Then it suddenly got hectic when a big group of policemen ran after a group of demonstrants. We fled into a litle side road and several policemen followed us.The fact that nothing had happened before and there were only about 15 people in that side street made me think that nothing was going to happen. Then all a of a sudden all these policemen in civvies appeared and forced everybody to get down on the ground. We were liing around on the ground for 30 minutes at least before a bus came and drove us to a police barrack somewhere. I got arrested in a cell with 25 others. Not one of them "knew" why he was arrested. Some got arrested at around one o'clock (the demonstration started at two) near a shopping mall in the city-centre. One didn't even intend to take part in the demonstation at all, he was visiting his sister in brussels over the weekend and made the mistake to buy his train ticket at the "gare du midi" where the demonstration took place. During the time in prison the police didn't break any major rules, theý didn't have to because law was on their side. It seemed like all day business to take a big group of people's freedom for no reason. The fact that noone was asked any questions by the police at any time but only got his stuff taken away and was put into a cell shows that the they perfecly knew that what they did was absolut nonsense. The idea of the whole thing was to use all legal possibilties to give us shitty time and to show us their derision. They even started putting Nazis from the Nazidemo that took place on saturday as well, into our cell. There was such massive aggression deriving in the cell that they removed the three guys as quickly as they had come though.
The only thing that the police did without a legal foundation was to force everybody to get his picture taken. That means that very likely everyone arrested is now going to be registred all over europe and will have trouble leaving the country for the next event of that kind.
Everyone should contact his local police departments and registration offices and try to find out if she/he is on such a list. I don't know if they will tell you but if yes insist on getting removed from the list. I is worth a try I think.

i was there too! j'y étais aussi! ik was er ook!
by andrew crosby Monday December 17, 2001 at 10:36 AM
punkanarchist@hotmail.com

totally true! carrément correct! kompleet juist!

everybody write to legal team and try to get removed from the (motherfucking) police shitlist! or we WILL be blocked for future demonstrations!! keep the desobediance! and keep insisting on being removed!

tout le monde écrivez au legal team et essayer de faire effacer votre photos et fichier chez les sales fils de putes de police de merde!! sinon ils VONT nous bloquer aux prochaine manifs!! continuons la désobéisance!! et continuer a faire chier jusqu' a quand on enlève vos co-ordonnés!

iedereen schrijf naar legal team en probeer om verwijderd te worden van de klote kutlijst van godverdomde klote strondpolitie!! anders ZULLEN ze ons in de toekomst verhinderen van te manifesteren! blijf ongehoorzamen!! en blijf kakken tot als ze u van die lijst verwijderen!!

I was there too
by Erwin Boosten Monday December 17, 2001 at 11:10 AM
erwinb@online.be

I was there too, you can see my legs sticking out on the picture, with the black pants.

I am not going to rephrase the whole story, it's the same as the other ones on this page. I was there (saturday 17h00), with a friend, who escaped. We went up the little street, going away from the main anarchist group, walking up to Hallepoort, when the police started running down the street. I ran up, direction "little ring", saw a group of people (i first thougt they were fascists) hitting on people with sticks and i tried to get away, but they hit my on my elbow and my leg with a stick, finally kicked me down, and we laid there for about half an hour, in the cold, with my hands strapped together, way too tight. We were transported to the police headquearters in Etterbeek and stayed there, in a cold cell, for 12 hours, until 05h00 in the morning. I went to the hospital yesterday, both my wrists have wounds, my right elbow is swollen, and my right leg has a big brooze. It is hurting. I will go to the "Comité P", to lay down charges.

I think all my cellmates should do this, as far as I know, they are all innocent, there were even some italian tourists among us, who just got in brussels, a couple of hours before they got arrested.

I also went to the police, yesterday, in Jette. They were amazed to hear my story, they assured me that i had to put down complaint, because this is defineteley not the way things should have went.

Trop marrant!
by Gilles de Binche Monday December 17, 2001 at 02:35 PM

Trop marrant, tu t'attendais à quoi? A ce qu'on t'offre des chocolats? Révolutionnaire de salon va!

J'ai assisté à ces arrestations
by Yves Monday December 17, 2001 at 02:58 PM

En ce qui concerne la Street Party, c'était vraiment très chouette : bonne musique, tout le monde danse dans la rue, des gens du quartier jettent des confettis par les fenêtres ...
Un moment, je me suis arrêté sur le trottoir pour discuter avec un copain qui regardait passer la manif (il était à vélo). On a regardé le cortège et on a vu que la street party avait été rejointe par pas mal d'anarchistes. Ils ont un look plutôt inquiétant mais ils étaient très calmes à part un groupe de quelques-uns qui s'en sont pris à une caméra de surveillance fixée à un immeuble. Une fois le cortège passé (vers 16.15-16.30), tout était calme et il ne restait plus que des spectateurs, quelques trainards et des gens du quartier. Inutile de dire que ceux de la camera ne se sont pas éternisés sur place ! Tout d'un coup, on a du courir parce que des flics on soudainement chargé d'une petite rue latérale et nous ont refloué dans le prolongement de cette rue (rue d'Angleterre, je crois) . Derrière le coin, c'était la véritable souricière : une nuée de flics en civil, habillés comme les anarchistes et certains masqués avec des foulards palestiniens ont surgit et matraqué tous ceux qui passaient à leur portée. J'ai vraiment eu peur (j'ai cru que c'étaient des fachos ou autres). J'ai réussi à passer entre les coups mais la plupart de ceux qui étaient autour de moi ont été très violemment jeté à terre et arrêtés. Inutile de dire que ces arrestations étaient arbitraires et totalement aléatoires. Je suis certain qu'aucun de ceux qui s'en sont pris à la camera de surveillance n'ont été arrêtés à ce moment. Je suppose que la police a bien du justifier le déploiement de 2000 hommes par quelques arrestations de soi-disant casseurs. Ou est-ce une façon de décourager les gens de participer à des manifestations ?

Il y a un article sur cet incident dans le Soir d'aujourd'hui :
http://www.lesoir.be/articles/A_01FB4C.asp

provoc?crétinisme?
by Rodolphe Besnier Monday December 17, 2001 at 09:50 PM
rigamarole@free.fr

M.de Binche.Si je traduis fidèlement le fond de votre pensée,d'après votre court message,et ceci en essayant de n'user d'aucun raccourci;pour vous un militant...militer implique nécessairement le fait d'accepter sans se plaindre,la violence physique et morale,gratuite de ses pantins lobotomisés(pantins,ils le sont.lobotomisés,tout autant.Je le sais,puisqu'on a les même chez nous en France.)Du coup,grace à vous,je suis un peu hésitant dorénavant à militer,je ne suis pas maso et je n'ai pas été formé dans les commandos de marine.Le plus triste dans cette affaire c'est qu'ils sont libres et intouchables;vous auriez malheureusemnt pu faire parti,sans le vouloir,de ce maigre butin d'un soir;un simple passant.(ils ne sont pas assez intelligent pour être dressé à distinguer les gens).Attention à vous,M.de Binche,qui sait un jour en allant chercher votre pain????Ne venez pas pleurer.Merci d'avance.
Votre message était une simple provocation;n'est ce pas???
Bravo,j'ai marché.
Rodolphe,France.

Honteux
by Frederic Seignier Wednesday December 19, 2001 at 09:23 PM
frederic.seigner@easynet.be

J'ai honte d'être belge. Au vues de ces images,on peut se rendre compte du climat qui regne en Belgiqueet on peut dire que la Belgique n'est pas une democratie mais un état policer soit, une DEMOCRATURE.