Doha et la désinformation by doha Sunday December 16, 2001 at 01:15 AM |
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Le résultat de la conférence des Ministres des 142 pays membres de l'OMC fut l'histoire d'une catastrophe annoncée.
Pourtant, la presse «officielle» en encense les résultats.
Pourquoi ? Parce que de la théorie à la pratique, il y a la réalité humaine, qui modifie en profondeur toutes les données de base.
Théoriquement, un système unique de règles mondiales promouvant le commerce au-delà des frontières, en réduisant les obstacles aux échanges, est une idée merveilleuse. Mais sur le terrain, les protectionnismes nationaux et internationaux, la pression des grandes nations industrialisées et des grandes firmes multinationales provoquent une concurrence inégale.
Les pays du Sud tentent désespérément d'obtenir une transparence qui assurerait un contrôle démocratique – totalement absent actuellement ! Les décisions les plus importantes sont toujours prises lors de réunions informelles d'un petit nombre de pays (UE-USA-Canada-Japon). Le Sud est ainsi dépossédé de pouvoirs de décisions, de droit de regards et surtout d'informations
utiles et nécessaires !
Mais ce sont pas seulement pour les pays du Sud que le manque de transparence est un obstacle. Le fait que toutes les discussions se prennent à huis clos empêche tout contrôle démocratique tout court. Les décisions de l'OMC touchent à tous les domaines de la vie humaine - tout peut être commercialisé, de notre nourriture à nos médicaments, en passant par nos gènes et notre enseignement, pour n'en citer que quelques-uns... De telles décisions ne sont pourtant jamais soumises à un contrôle démocratique.
Tout ce que désiraient les alter-mondialistes, les ONG et les pays en voie de développement furent des rêves fous. Les
desiderata des plus puissants furent imposés et tout recours
juridique est financièrement prohibitif pour les moins morts. Bref, rien n'a changé et Doha n'a fait qu'entériner une situation de faits incompatible avec les droits fondamentaux de l'homme… et surtout de la femme, qui paie doublement la fracture internationale. Quelques maigres acquis au niveau des médicaments : la vie et la mort crûment éclairés!
Dans tous les cas de figure, il semble clair qu'il est humainement urgent de freiner la libéralisation, pour mettre en place des bases plus solides et plus équitables. Malheureusement la complexité et l'aridité de la matière rend cet enjeu peu prisé par le public. Il est dès lors vital d'approfondir cette communication à tous les échelons de participation !