arch/ive/ief (2000 - 2005)

Interview de Christelle, Eliane, Rogier (travailleurs combatifs)
by Antoine Renard Friday December 14, 2001 at 10:19 PM
antoinerenard@hotmail.com

Ni le froid ni la répression ne pourront venir à bout du mouvement anti-mondialisation

Dès 11h, 20.000 personnes défilent dans les rues. Partant du Petit-Château, ils rejoignent ensuite le site de Tours et Taxis pour un grand meeting politique. La fin de la journée est troublée par des provocations policières et par l'orchestration bien préparée de la répression, mais le message des manifestants résonne dans tout Bruxelles, plus radical et plus contestataire que jamais. Le mouvement mondialiste est en train de grandir et son ascension ne fait que commencer. Le monde change… IllustrationChristelle Vandervloed : travaille à la Sabena. Elle accompagnait le bloc syndical des travailleurs exclus de la Sabena, dont Maria Vindevoghel, syndicaliste à la pointe du combat.

Je représente les gens appelé par les curateurs. Lors de la faillite, 75 personnes sur 100 ont été mises à la porte. Aujourd'hui, les 25 restantes doivent se contenter d'un salaire plus maigre jusqu'à que la société ‘bagages perdus' soit complètement mise hors d'utilité, c'est à dire quand la curatelle aura vendu tous les biens et le matériel restant et nécessaires pour notre boulot. Nous risquons de perdre tous nos droits (créance, prime de 150000 FB…). Vu l'évolution de l'affaire, on est vus. Que va-t-on faire après ?
Il est clair que cette faillite a été décidée par notre gouvernement libéral. La poste va certainement suivre et d'autres sociétés publiques également. Aujourd'hui nous sommes là pour nous faire entendre et pour faire redécoller notre compagnie…

Eliane Bocarossa, Paolo Iafrate et Gigi Malabarba : sont venus de Rome, Naples et Milan. Ils militent ensemble dans la confédération des syndicats de base, le Sin-Cobas.

Eliane Depuis la naissance de l'Euromarche, nous nous activons. Nous sommes venus par peur du chômage et par crainte de ne pas pouvoir faire respecter nos droits. Nous sommes contre la Charte des droits fondamentaux car c'est une tromperie et contre la guerre en Afghanistan car cela ne sert que les intérêts économiques des grandes puissances et cela ne fait que créer plus de terrorisme encore.

Paolo Nous travaillons pour la reconstruction du syndicat dans la prospective d'un changement à travers la lutte et contre le syndicalisme de négociation. On a besoin de participer à la construction institutionnelle. Mais le principal changement doit venir des actions directes de lutte. En Italie, actuellement, il y a une grève générale organisée par le syndicalisme confédéré par le syndicalisme de base contre la liberté de licenciement. A Rome, il y a 50.000 personnes qui se réunies.

Gigi : Moi, je suis sénateur à Rome pour Rifondazione et ouvrier à Fiat. Amon avis, il faut construire une alternative à partir des luttes sociales et pas à partir de pétitions parlementaires ou de délégations parlementaires. Dans ce sens, Rifondazione effectue un tournant à gauche déclaré. Il est temps d'ailleurs. En Italie, la pire régression sociale a eu lieu sous le gouvernement de centre gauche et de graves initiatives ont été prises contre les immigrés et pour la guerre. Berlusconi n'a évidemment fait qu'approfondir les injustices.

Rogier Liekens : Est musicien. Il a travaillé dans le comité de D14 et avec les Amis de Cuba. Il nous vient de Louvain.
Brièvement, je vais vous expliquer la raison de ma venue ici. Je suis contre le capitalisme et pour le socialisme démocratique. Je suis internationaliste et contre les frontières. Pour moi, il faut unir les travailleurs afin de détruire cette Europe. Contre le génocide dans le monde, je propose l'abolition du système capitalise par les manifs, par une action combative du syndicat et grâce au soutien des luttes révolutionnaires des autres pays du Tiers Monde.