arch/ive/ief (2000 - 2005)

Réaction manif d14
by Valérie Heuchamps Friday December 14, 2001 at 10:11 PM
vheuchamps@yahoo.com 04/2500571 Bd d'Avroy n°14 à 4000 Liège

Réactions de jeunes recueillies lors de la manif de d14 cette après-midi. Pq ils sont venus, quelle Europe ils veulent, ... (3300 caractères)

Réaction recueillies lors de la manifestation du 14 décembre


Deux antimondialistes français d'une vingtaine d'années: «Nous sommes venus de France, d'abord pour soutenir le mouvement Attac, qui lutte pour l'application de la taxe Tobin. Nous avons déjà assisté hier à la manifestation syndicale, mais celle de d14 nous correspond davantage, car les idées sont plus radicales. Nous sommes pour une autre Europe, une Europe qui veut abolir la dette du tiers monde. Et l'économie étant mondiale, nous devons aussi nous unir. Nous sommes aussi pour un repartage du travail et pour des transports gratuits. C'est notre première manifestation anti-européenne, mais si nous avons le temps et les moyens, nous irons aussi en Espagne, qui présidera bientôt l'Union. Ce qui est marrant ici, c'est la diversité des idées: ça va de ceux qui sont contre les OGM, à ceux qui veulent une autre Europe. Mais il faut voir si ce manque d'unité dans les idées ne portera pas préjudice à cette force antimondialiste montante. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a une unité dans le ras-le-bol. »

Laurent, 29 ans, fait partie du Collectif sans ticket, qui lutte pour des transports en commun gratuits: «L'Europe qui se construit est déterminée par la Commission européenne. Beaucoup de gens l'ignorent, mais se rendent de plus en plus compte qu'ils ne participent pas aux décisions. J'ai confiance dans les gens, mais je pense qu'il y a aussi d'autres formes d'actions que les manifestations: les coopératives, les actions directes, le travail des ONG, … Je suis venu aujourd'hui pour participer à l'expression de la résistance.»

T. et Serge, sont venus expressément de France: «Ce qui nous mobilise le plus dans ce mouvement, c'est l'abolition de la dette du tiers monde. C'est pour nous une revendication centrale. Il y a aussi le fait que tous les citoyens européens doivent pouvoir profiter des richesses. Il faut une Europe sociale, solidaire et alternative, mais cela suppose qu'il y ait une rupture. L'éducation, la santé et les autres services publics sont de plus en plus considérés comme des marchés potentiels et ça, nous ne pouvons pas l'accepter. Aujourd'hui, tout est marchandisé et ça va devenir l'enfer. Ceux qui ont les moyens pourront tout s'acheter tandis que les autres devront se contenter du minimum, et encore! Une société n'est civilisée que si elle assure une sécurité de vie à tous sinon, c'est la loi de la jungle. Aujourd'hui, nous vivons le règne de l'individualisme, c'est «je vis dans mon univers et j'espère garder mes privilèges.» Il faudrait au contraire «multinationaliser» le partage. La mondialisation des luttes est une réponse logique car il faut réagir au niveau, à l'échelle où les problèmes sont posés. Il y a dix ans, Seattle n'aurait pas été imaginable. Cette manif internationale à Bruxelles non plus. La réaction s'amplifie. Nous étions à Nice et à Prague, nous irons probablement en Espagne prochainement, puisque qu'elle présidera bientôt l'Europe. Une fois que l'on a vécu ce genre de rassemblement, on a envie d'y retourner et d'y amener d'autres gens. Si le monde politique et économique ne fait pas attention à ce mouvement, ça risque de mal se passer. Car les gens ne continueront pas à manifester paisiblement dix ans encore sans se faire entendre!»

Comment rester pacifiste en regard des provocations à répétition?
by Corentin. Saturday December 15, 2001 at 03:25 PM
diprimacoco@ibelgique.com

Je participais hier pour la première fois à un rassemblement de la sorte et j'ai véritablement été marqué par le stratagème des policiers...Alors que tout se passait sans incident majeur, il a suffit d'un feu au milieu de la route en fin de parcours (il a fait entre -5° et 0°C toute la journée...) pour nous retrouver littéralement encerclés par une armada de crs venus avec auto-pompes et tout l' attirail. Ce sentiment d'enfermement (Tour&Taxis, point final du parcours, étant un bâtiment désaffecté entouré de grilles quasi-impossibles à franchir sans se blesser...hasard?) créé par les autorités responsables de "l'ordre publique" aurait rendu aggressif le plus calme d'entre nous, l'hélicoptère tournant au-dessus de nos têtes n'arrangeant rien...Pendant une heure, la tension sur place nous faisait présager le pire, car que faire en cas de charge? Sortir?...Par où? Montrer que l'on est bien sage?...Pas sûr que ça marche, pour eux, nous sommes tous des casseurs...(je pensais d'ailleurs que nous étions tous des Américains, je suis déçu). Passons. Ils se décident enfin à nous laisser sortir,...(merci à un médecin flamand pour son aide)pour nous bloquer juste devant les grilles maintenant! Un piège, car l'eau déversée par les auto-pompes a déjà gelé et, en cas de bousculade, le pire est à craindre! Enfin, ils décident de nous laisser passer mais contrôlent quant même les papiers de tout le monde. Ceux dont la tête ne leur plaît pas ont même le privilège de se faire fouiller intégralement par deux agents très zèlés...Bref, une journée qui m'a prouvé l'importance de lutter contre ces états policiers qui se camouflent derrière toutes nos "démocraties".