arch/ive/ief (2000 - 2005)

Réaction manif d13
by valérie Heuchamps Friday December 14, 2001 at 10:00 PM
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Interviews de manifestant présent à la manif syndicale du 13 décembre. Intéressant de voir opinions de gens qui étaient présents + personnes venant de l'étranger

Quelques réactions recueillies lors de la manifestation syndicale du 13 décembre


David Straet, 23 ans, étudiant en droit et ex-président de la Féde: «Je suis venu manifester car je m'oppose à la dualisation de l'enseignement. Je tiens beaucoup à la liberté d'accès à l'éducation pour tous, qui est mis en péril par l'OMC et l'AGCS, l'Accord Général sur le Commerce et les Services. Avec l'AGCS, une école américaine peut par exemple venir s'installer en Belgique et demander le minerval qu'elle veut: 250.000 F par exemple. On peut alors imposer à l'Etat belge de subsidier ces écoles américaines au même montant que les autres. Et si l'Etat ne le fait pas, il devra stopper les subsides aux écoles publiques belges. On va droit à la privatisation de l'enseignement.
Je suis content de voir qu'il y a des délégations de nombreux pays. L'union entre différents pays entraîne systématiquement l'union des opposants. L'un implique l'autre.»

Christophe Dovis, 25 ans, régulateur sous station, Sud-Fédération des syndicats des travailleurs du rail (France): «Les directives européennes poussent à ouvrir tous les secteurs à la concurrence. C'est dramatique surtout en ce qui concerne la sécurité dans mon secteur, les chemins de fer. La sécurité et le profit sont incompatibles. Il suffit de voir les accidents en Grande-Bretagne. En France, infrastructure et transport sont déjà séparés. Le 1er janvier 2002, c'est l'ouverture à la concurrence pour le transport et, en 2010, ce sera la privatisation complète. L'avenir dépend de nous. La mondialisation des luttes est porteuse d'espoir. Nous manifesterons aussi le 14, qui sera probablement une manif un peu moins conventionnelle.»

Théo, 24 ans: «C'est chouette que les gens aient assez de courage pour traverser les frontières et venir se faire entendre. Car tant qu'il y aura des gens qui ont faim et soif, qui n'ont pas de logement, … la lutte se poursuivra.»

Jean Dréan est retraité des chemins de fer. Il est venu de France avec sa femme Anne, enseignante à la retraite: «Je fais partie du syndicat CGT et je refuse l'Europe du fric. Je suis un fervent partisan des services publics et je veux que mes enfants aient une vie de qualité. L'Europe de Maastricht défend tout le contraire. J'étais à Nice, à Gênes, à Liège et à Bruxelles car j'ai le privilège de voyager pas cher. Car à la SNCF, nous avons la chance d'avoir un statut et je voudrais que ça continue. Il ne faut pas s'enfermer dans la tristesse du capitalisme.»

Nicolas Deschamps, 23 ans, comédien: «Moi je suis venu pour faire la publicité de la manifestation de d14. Les syndicats ont choisi les mots d'ordre les plus bas. L'Europe sociale, c'est un emplâtre sur une jambe de bois. Pour avoir une Europe sociale, il faudrait en changer la structure: le Parlement, la Commission,… Tout est dirigé par la Table ronde des industriels européens, sans transparence. Tout est contrôlé par les lobbies patronaux. Je trouve que cette manif syndicale ne représente pas vraiment la mondialisation des luttes. Y'a des pétards, de la musique commerciale, … C'est plutôt le carnaval! Les syndicalistes doivent être présents demain.»

Témoignage d'un délégué de la FGTB Caterpillar: «Nous sommes venus à 200 de l'usine. Et demain nous serons là aussi, peut-être à 50 ou 100. Nous voulons que les syndicalistes soient des interlocuteurs, pas des partenaires. Beaucoup de travailleurs deviennent antisyndicalistes parce qu'ils ont une mauvaise image du syndicat, celle donnée par les dirigeants syndicaux. Au contraire, à Caterpillar, nous nous rapprochons des travailleurs car nous répondons à leurs attentes. Le syndicat nous appartient et nous voulons qu'il change.»

Thomas Pierre, 58 ans, CGSP cheminots, province de Luxembourg: «L'Europe ne veut plus des services publics et, pour elle, leur privatisation doit être réalisée à n'importe quel prix. Regardez ce qui est arrivé à la Sabena! C'est ce qui attend Belgacom, La Poste, … Les socialistes n'ont eu aucune réaction suite à cette faillite. L'Europe du capitalisme se moque des valeurs fondamentales. Et la classe ouvrière retournera bientôt au 19ème siècle!»