arch/ive/ief (2000 - 2005)

Arrivée à Bruxelles du bus de "No Boarder No Nation"
by massalia Friday December 14, 2001 at 08:17 PM
massalia@gandabacha.com

Le bus transportant une 50taine d'activistes allemands de "No Boarder No Nation" est enfin arrivé à Bruxelles, après plus de 7 heures de contrôles, de fouilles et de négociation avec la police belge.

Ce matin à 8H, environ 150 personnes se sont retrouvées au Centre autonome de Aachen, une ville allemande à la frontière belge. L'idée était de dénoncer, par une action directe concrète, l'existence de frontières. Cette démarche s'inscrivait dans le cadre du "No Boarder Camp", une semaine d'actions, d'informations et de réflexion sur les politiques d'immigration.

Les activistes ont décidé de clore cette semaine par leur participation au contre-sommet de Laeken. Pour s'y rendre depuis l'Allemagne, ils voulaient l'idée passer la frontière en bus, sans avoir à montrer leurs papiers d'identité. Une façon d'exiger l'abolition des frontière et la liberté totale de circuler. Face à la mobilisation des forces de l'ordre, ils ont décidé de faire partir le bus seul et de le rejoindre par train à Liège.

Tout le monde s'est donc dirigé vers la gare, encadré par une 5Otaine de policiers. Une fois sur le quai, les policiers ont discrètement séparé les manifestants des autres passagers, mais dans le calme. Ils ont fouillé grossièrement les sacs de quelques personnes mais ne sont pas intervenus pour les empêcher de prendre de Thalys et n'ont procédé à aucun contrôle d'identité. Au final une soixantaine de personnes ont pu prendre le train gratuitement jusqu'à Liège. Le bus n'a eu aucun problème non plus de son côté pour passer la frontière.

Les activistes sont arrivés à Liège un peu avant 10 heures et ont donc attendu le bus. A la descente du train, aucun policier n'était visible. Ce n'est qu'à l'entrée du bus dans la gare que les forces de l'ordre se sont déployées et ont demandé à procéder à un contrôle d'identité et une fouille des bagages. Les activistes ont refusé mais les policiers sont tout de même montés dans le bus pour fouiller certains sacs qui se trouvaient à l'inérieur. A l'extérieur, la négociation a donc commencé. Mais au bout d'une demi-heure les personnes de "No boarder No Nation" ont profité d'une minute d'inattention pour tous monter dans le bus par la porte arrière.

Les policiers les ont empêchés dans le calme de partir et les négociations ont continué. Au bout d'une heure un avocat de la Legal Team est arrivé pour faire part des exigences des activistes pendant qu'une personne du bus sortait un mégaphone pour crier publiquement par la fenètre pour quoi ils se battaient et les raisons pour lesquelles ils menaient cette action. Soudain, alors que des renforts arrivaient et prenaient place autour du bus, un deuxième groupe arrivé très discrètement s'est soudain mis au milieu du carrefour, derrière le cordon de police. Deux personnes tenaient des amplis et une troisième un microphone. Ils faisaient en fait partis du même groupe allemand et étaient venus d'Aachen en renfort en apprenant les difficultés du groupe. Pendant environ une heure ils ont attiré l'attention du public sur l'évênement qui était en train de se passer.

Après encore plusieurs heures de négociation, les policiers ont décidé d'embarquer tout le monde dans un commissariat. Finalement, après des dernières tractations, les activistes ont obtenu la possibilité de se faire contrôler et fouiller sur place. Cette fouille et les palpations de sécurité ont bien duré trois heures. Enfin, vers la toute fin d'après-midi, toutes les personnes sans exception ont pu remonter dans le bus et se rendre à Bruxelles.