arch/ive/ief (2000 - 2005)

Une centaine de personnes sont dans le train en direction de Steenokerzeel. Beaucoup de flics à la gare du midi, une bonne partie est montée avec dans le train.

Des coups de fils font état de fouilles des véhicules se rendant à Steenokerzeel.

+ d'infos + tard

En ce moment, pres de 200 personnes merchent vers le centre
de retetion 127 bis, pres de bruxelles.

Bonne ambiance, avec slogans dans toutes les langues, et groupe
de percussions.

Prèsence policiere, mais calme.

A l'arrivée vérification d'identité au fichier central et fouille du véhicule.

Les manifestants étaient visiblement attendus par les forces de l'ordre. Barrage de la route qui mène au camp, policiers en civil postés dans des voitures, policiers en civil parmi les manifestants.

Les manifestants bruyants à l'arrivée le sont beaucoup moins devant l'horreur du camp entouré de ses trois épaisseurs de grillages barbelés. Les policiers font déjà la ronde à l'intérieur des deux grillages.

Beaucoup venant de France, de Hollande et d'Allemagne se disent choqués devant la vision de ce lieu de détention qui immanquablement rappelle les camps de concentration, cette évocation s'impose.

Comme à chaque manifestation les détenus se pressent aux fenêtres pour communiquer et remercier de la solidarité que nous leur témoignons. Les larmes coulent lorsque ce sont les enfants qui entonnent des chants et les mots "LIBERTE" avec nous.

Il est terriblement difficile de garder son calme devant cette bâtisse, la ronde des policiers, les policiers qui s'infiltrent, portant casquette, écharpe au-dessus du nez et oreillette espèrent passer pour des manifestants ! Ce serait amusant si ce n'était affligeant. Pourquoi infiltrer des personnes soucieuses de leur prochain enfermé dans ce camp. Pourquoi prendre l'identité des personnes qui témoignent leur désapprobation de la politique d'enfermement des étrangers et des expulsions. Pourquoi cette disproportion de moyens mis en place? Barrages de la route, policiers dans le train, confiscation des bières et des instruments de musique, policiers déguisés, et enfin, au fond du chemin une quinzaine de véhicules lourds dont deux autopompes et une impressionnante série de policiers en tenue de combat prêts à l'attaque de manifestants qui prônent la libre circulation des personnes.

Quelques personnes révoltées devant ces grilles barbelées les secouent en protestation de leur existence, ce geste symbolique détermine aussitôt l'avancée en rangs serrés des policiers de combat et des autopompes.

Après avoir encore entonné quelques chants avec les enfants et leur avoir fait signe, après avoir encore pu entendre un "merci" entre deux décollages d'avions, nous nous retirons. Personne ne souhaite se retrouver trempé ce soir d'hiver glacial d'autant que bon nombre de manifestants ne sait pas encore où ils pourront dormir cette nuit, peut-être à la rue. C'est ça l'accueil de la capitale de l'Europe!

La manifestation se termine, il n'y aura pas grand battage médiatique, qui s'intéresse au sort de quelques étrangers que l'on s'apprête à expulser de cette belle Europe en construction ?