arch/ive/ief (2000 - 2005)

Occupation de la CEFIC : bilan rapide de la situation
by lettuce (posted by protesta) Thursday December 13, 2001 at 02:20 AM

Action, perquisition, arrestations, expulsions de Belgique, soutien, etc.

Mercredi 12 décembre 01 vers 8 heures, une cinquantaine d'eco-activistes belges et hollandais-es occupent les locaux du CEFIC (Fédération Européenne de l'industrie chimique) à Bruxelles, pour dénoncer le rôle de l'industrie
chimique dans le blocage de politiques environnementales européennes : les groupes de lobby industriel représentent les intérêts des grandes entreprises et font systématiquement pression auprès des institutionse uropéennes pour obtenir des "faveurs", qui permettront à leurs entreprises de mieux se déployer sans être trop ennuyées par les règlements européens de protection de
l'environnement par exemple (voir leur communiqué pour plus d'informations).

Rapidemment mise au courant, la police se déploie dans et autour du bâtiment occupé, et déloge les premières manifestant-e-s vers 10h. 37 personnes sont alors arrêtées.
Cependant, 7 autres personnes s'étant enchaînées au dernier étage du bâtiment résistent jusqu'à 11h30 environ. Une équipe spéciale de la police doit se rendre sur les lieux avec des pinces pneumatiques pour rompre les tubes à bras que les activistes utilisent pour rester attaché-e-s les un-e-s aux autres, et donc indélogeables.

Pendant ce temps, la police perquisitionne le bus de militant-e-s hollandais-es participant à l'action. Bilan de la fouille : des couteaux (pour faire la cuisine !), un scanner radio (légal en Hollande !), un tube à bras, un ouvrage militant ainsi que des masques à gaz.

Toutes les personnes se trouvant à l'intérieur sont arrêtées, sous le coup d'une procédure judiciaire, de même que les conducteurs du bus.

Une quarantaine de personnes les soutenant de l'extérieur a alors quitté les lieux, se faisant suivre par la police jusqu'à la gare occupée de BruXXel.

Au commissariat, une manifestante doit subir quelques violences (elle fut projetée contre les barreaux de sa cellule). Un policier dira plus tard qu'il avait "utilisé la violence nécessaire".

Dans l'après-midi, les ministre de l'intérieur belge et hollandais prennent contact, et la police entreprend alors de reconduire les manifestant-e-s hollandais-es à la frontière. Ceux-ci, sans nouvelles de certains des leurs (de nationalité espagnole, italienne et argentine mais vivant en Hollande), refusent de partir. Les policiers les forcent à entrer dans le bus, mais les activistes montent sur le toit, et empêchent le départ. Ils retournent donc en
cellule, pour être finalement reconduits à la frontière hollandaise dans des vans de police séparés.

Vers 16h, une cinquantaine de manifestant-e-s se rassemble bruyamment pour exiger la libération des militant-e-s interpelé-e-s. Des slogans ("libérez nos camarades", etc.) accompagnent une banderole sur un petit parcours : l'accès au commissariat rue Croix-Fer étant rendu impossible par des barrières de barbelés, les manifestant-e-s font le tour du palais de la nation, avant de se disperser. Après dialogue avec les flics, il apparaît que les manifestant-e-s belges vont être relâché-e-s, mais que les hollandais-es originaires d'Espagne, d'Italie et d'Argentine vont être expulsé-e-s vers leur pays d'origine !

Peu de temps après, les activistes belges sont effectivement relaché-e-s sans poursuites, la procédure à leur encontre s'étant transformée en arrestation administrative. Restent prisonniers deux espagnols, un italien ainsi qu'une argentine. Par ailleurs, la société de location du bus a manifestement porté plainte contre les hollandais-es ayant refusé d'embarquer pour dégradation (?).

Le soutien va donc continuer.