arch/ive/ief (2000 - 2005)

" Le laminage des enfants par la télévision commence très tôt ", confirme le philosophe Dany-Robert Dufour (1). Et Disney contribue largement à l'entreprise. A bien y réfléchir, on constate que les mômes qui nous entourent ont déjà vu et revus des dizaines de fois les mêmes films. Et bien entendu, il serait naïf de croire que cela n'a aucun impact idéologique sur nos gamins. Déjà, sans même juger le contenu, l'image a de gros désavantages sur la parole. La différence entre l'univers purement imaginaire du conte qu'on raconte le soir aux mômes pour les endormir et l'univers très réaliste de l'image, qui ne laisse plus aucune part à l'imaginaire, a tendance à modeler des goûts et des rêves identiques. En parole, chacun s'imagine sa propre princesse idéale. En image, elle s'impose à nous.

Ainsi, la télévision n'est pas seulement un dressage permanent à la consommation mais bel et bien une usine à fabriquer à l'identique l'imaginaire de millions de téléspectateurs. N'est-ce pas là une étape vers le " totalitarisme " ? Disney, dont on vient de fêter le centenaire de la naissance est sans doute un orfèvre dans ce processus.(2)

Bien entendu, il ne fallait pas s'attendre à autre chose d'un gars comme Walt Disney. Le journal Le Soir a eu le bon goût de dresser un portrait sympathique de l'homme : " Ses 25 ans de loyaux et bons services officieux pour le FBI, ses activités violemment antisyndicalistes, ses relations avec certaines personnes proches de la mafia et sa détermination impitoyable à détruire le système des studios qui, selon lui, étaient tous entre les mains d'immigrés juifs". (3) Sympa, non ?

Dysney, c'est avant tout une machine à fric sans scrupules : saviez-vous que Disney fait produire sa gamme de vêtements par des gosses du tiers monde ? Belle performance. Faire fabriquer des produits par des gosses du même âge que le consommateur…

Saviez-vous que les pays de la Ligue arabe ont régulièrement menacé de boycotter Disney tant les Arabes sont stéréotypés dans les dessins animés de la firme ? La liste des griefs qu'on pourrait asséner à Disney prendrait des heures. Alors à vous de voir…

(1) Le Monde Diplomatique, " Malaise dans l'éducation. ", Novembre 2001

Le magasine Marianne a rédigé un excellent article sur l'impact psychologique de Disney sur nos bambins : http://www.marianne-en-ligne.fr/97-12-22/e_b1.htm
(3) Le Soir du 5/12/2001 (Mad, p3)

Vous trouverez pas mal d'infos et de références sur le travail des enfants dans le tier-monde dans No Logo de Naomi Klein.

J'en profite pour vous inviter à lire ce bouquin très interressant et motivant, malgré son prix qui mériterait un article à lui seul. L'édition française (Leméac/Acte Sud, juin 2001) coûte plus de 1000 bef!

Mais bon, achetez-le si vous le pouvez, ça vaut le détour, sinon, emprunter le à un(e ami(e serviable.