arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'incroyable salaire du fonctionnaire européen (27/11/2001)
http://www.dhnet.be/dhinfos/article.phtml?id=30215

BRUXELLES Le Titanic européen dispose d'un équipage pléthorique.

Plus de 25.000 fonctionnaires bourdonnent dans cette ruche en attendant l'élargissement de l'Union européenne qui devrait porter le nombre d'Etats membres de 15 à 27 et le nombre de fonctionnaires de 25 à approximativement 40.000 fonctionnaires. Un monstre de bureaucratie.
Depuis la création de cette institution, le salaire accordé aux fonctionnaires européens a souvent fait couler beaucoup d'encre. `Surpayés´, entend-on souvent. Mais ce qu'on oublie souvent de dire, c'est que ces gros salaires bénéficient en plus d'un taux d'imposition réel qui aurait de quoi susciter des éclats de rire tant il paraît dérisoire
Info ou intox? Coup d'oeil.
Le salaire de base en catégorie Grade D 4/1 (le jargon européen est ce qu'il est) s'élève à 78.262 FB. Cette catégorie englobe notamment les huissiers ou les manutentionnaires. Bref, des professions qui n'exigent pas vraiment une formation exigeante.
Ce salaire de base se complète, pour un fonctionnaire non belge ayant deux enfants et avec un conjoint qui ne travaille pas ou dont le salaire n'atteint pas un certain niveau de:
15.292 FB d'allocations familiales pour les deux enfants. Soit une somme forfaitaire de 7.646 FB par héritier.3.913 FB d'allocation de foyer, soit 5% du salaire de base.6.000 FB d'allocation de scolarité. Ce plus est prévu pour prendre en charge les frais de scolarité des enfants des fonctionnaires contraints d'étudier dans des écoles non gratuites. L'actuel commissaire ayant en charge le fonctionnement des institutions européennes, Neil Kinnock envisage de demander la suppression de ce poste. Une proposition très impopulaire chez les fonctionnaires.16.554 d'indemnité de dépaysement, soit 16% du salaire de base auquel il faut ajouter les allocations familiales et les allocations de foyer.
Tous ces petits plus font passer le salaire de base de 78.262 FB à 120.021, soit une majoration de plus de 50%. Pas négligeable!
D'autant plus que ces bonus ne sont pas pris en compte lorsqu'il s'agit de calculer les impôts de ces fonctionnaires. Et ce n'est pas tout. Les annexes du traité de Rome prévoient en effet que pour éviter que ces employés soient corruptibles, il faut leur assurer des revenus décents. Il faut donc éviter que les impôts, qui sont payés dans une caisse de l'Union européenne et non dans les Etats où les fonctionnaires résident, ne soient trop gourmands.
Bilan, seul le traitement de base est pris en compte. Mieux, de ce traitement on soustrait encore deux fois les allocations familiales, l'allocation de foyer et l'allocation de scolarité, retirez encore un abattement de 10% et la cotisation pour la pension et vous obtenez une base imposable de 25.967 FB en partant d'un salaire réel de 120.021 FB.
Le calcul est ensuite très simple: 25.967 FB X 8% et vous obtenez un impôt de 2.077 FB.
En comparaison des 120.021 FB que le fonctionnaire empoche avec tous ses plus, cela représente un taux d'imposition de 1,7% risible.
Depuis quelque temps, il faut tout de même ajouter à cet impôt une contribution temporaire (parallèle à l'impôt de crise) qui peut atteindre, pour cette catégorie, la plus basse, les 2.000 FB ...

plus sur:
http://www.dhnet.be/dhinfos/article.phtml?id=30215

Les critiques aux salaires trop hauts des fonctionnaires europeens et aux privileges des travailleurs du secteur public en general sont des themes favoris du populisme de droite; plus precisement, l'opposition au "monstre de la bureaucratie de Bruxelles" a ete, et est encore, utilisee comme fer de lance par l'offensive neoliberale -et, en meme temps, nationaliste- de nombre de gouvernements europeens, y compris du Royaume-Uni.
Pour la gauche, il ne devrait pas y avoir de notion de "salaire trop haut". Dans le mode de production capitaliste, le seul fait qu'un salaire est verse materiellement, constitue une preuve suffisante que ce salaire est "juste" -c.a.d. non excessif- puisque le patron qui le verse juge profitable pour lui de le verser. S'il estimait que ce salaire est trop haut, il n'aurait pas procede a l'embauche tout simplement.
D'ailleurs, le fait qu'une categorie A de salaries touche plus d'argent qu'un autre categorie B, n'est pas negatif mais positif pour celle-ci, parce qu'il constitue un precedent et lui donne des arguments pour exiger des salaires pareils de son patron a elle. L'adversaire ne se trouve pas dans le camp des salaries, mais dans celui des patrons.

Qui irait dire qu'un salaire est trop haut ou trop bas, en absolu.
Ce qui par contre est particulièrement choquant c'est la différence entre les salaires les plus hauts et les salaires les plus bas.

Vous parlez de « monstre de bureaucratie ». Pourtant, même si les Institutions européennes devaient un jour employer 40.000 personnes comme vous l'indiquez, il suffit de comparer avec les 900.000 Belges, les 4.9 millions d'Allemands ou des 5,2 millions de Français qui travaillent dans le secteur public de leur pays, ou, plus simplement, des 30.000 fonctionnaires de la ville de Paris, pour se rendre compte du non-sens de votre propos.
L'Europe est un projet qui a apporté paix et prospérité aux Etats qui la composent, et ce pour un coût extrêmement faible, puisque le coût de l'administration communautaire (Commission, Conseil, Parlement, Cour de Justice, etc.) n'est que de 5% du budget de l'Union, soit moins de 0.1% du
PNB de l'UE.
Les calculs que vous présentez sont partiellement faux ou incomplets.
Contrairement à ce qu'indiquent vos tableaux, ce n'est pas l'ensemble des contributions qui sont déduites, mais seulement certaines d'entre elles. Parailleurs, le taux d'imposition n'est pas uniformément fixé à 8%, mais varie
en fonction des tranches de revenus, de 8% à 45%, auquel il faut ajouter la contribution temporaire et les contributions sociales. Ainsi, le Directeur général paiera par mois 131.564 francs d'impôts et contributions, et près de 53.000 francs de cotisations sociales. La secrétaire paiera 8.868 francs d'impôts et contributions, et 14.523 francs de cotisations. A cela, il faut bien entendu ajouter une série de taxes que nous payons comme tout autre
résident en Belgique, qu'il s'agisse des taxes sur nos logements, sur les déchets, sur l'eau, sur les téléviseurs, ou les voitures...
La Commission et les Etats membres ont collaboré à une étude indépendante qui montre que si les fonctionnaires européens gagnent plus que les fonctionnaires travaillant dans leur pays d'origine, ils gagnent à peu près
la même chose que les fonctionnaires d'autres institutions internationales, moins que le personnel diplomatique des Etats membres à Bruxelles et moins que les expatriés travaillant pour des multinationales postés à Bruxelles.
Le salaire des fonctionnaires européens a été fixé afin de pouvoir attirer des personnes de l'ensemble de l'Europe, et ce non pas pour quelques années, mais pour toute leur vie professionnelle. Contrairement à ce que vous
affirmez, le statut d'expatrié représente une contrainte qui ne diminue pas nécessairement au fil du temps. Il arrive d'ailleurs fréquemment que des
fonctionnaires repartent dans leur pays d'origine avant la fin de leur carrière, lassé d'un statut d'expatrié qui les éloigne de leurs familles et de leurs racines.
Impossible d'obtenir un chiffre précis sur le nombre de fonctionnaires de telle ou telle catégorie ? Faux encore : la Commission et certainement chaque autre institution aurait pu vous donner, sur simple demande, le
nombre exact des fonctionnaires de chaque catégorie. A titre d'exemple, la Commission employait 834 fonctionnaires de grade D (huissiers, chauffeurs, etc.) au 1 octobre 2001. Notez qu'elle n'embauche plus de fonctionnaires de
ce grade depuis une dizaine d'années.
Enfin, il convient de rappeler que la Commission s'est engagée dans une réforme de l'ensemble de son fonctionnement, qui vise à moderniser son
organisation ainsi que les conditions de travail de ses agents. Elle ne vise pas simplement à modifier ici ou là quelques indemnités, mais à revoir l'ensemble du déroulement des carrières des fonctionnaires, afin d'assurer
que ceux-ci restent motivés tout au long de leur carrière professionnelle.
Les fonctionnaires européens n'ont pas l'habitude de se présenter comme des martyrs. Ils gagnent bien leur vie, comme de très nombreuses autres personnes en Belgique et en Europe. Ils n'ont cependant pas vocation à être
les boucs émissaires d'articles tape-à-l'oeil, qui ne présentent ni le contexte, ni les éléments comparatifs pouvant permettre au lecteur de se faire une idée d'ensemble.

"afin d'assurer
que ceux-ci restent motivés tout au long de leur carrière professionnelle"

faut pas demander à quel point leur boulot est passionnant !

Dommage que "l'info" provienne d'une torche-cul brillant dans l'art nauséabond du populisme et du poujadime sans jamais oublier de défendre avec une dicrète et redoutable efficacité les dogmes du libéralisme.
Je ne peux m'empêcher de voir poindre derrière cette dénonciation outragée du statut plus que privilégié du fonctionnaire européen une attaque détournée contre une institution qui sans être un modèle social et démocratique -et je suis au delà de l'euphéméisme...- empêche malgré tout les marchands de jouer selon leurs seules règles. D'où une certaine rancoeur amenant à lâcher les chiens contre les suppots de la réglementation...
Qu'il serait doux de voir la DH partir en croisade contre les salaires des patrons du secteur privé et les plus-values d'actionnaires spéculateurs pour lesquels l'état du monde se mesure à l'aulne unique de leur compte en banque...
Par ailleurs, 500.000 francs par mois, c'est beaucoup, pas de doute là dessus. Pourtant, en regard des responsabilités assumées et des tentations (corruption ou débauchage)qui ne manqueront pas de se présenter, il y a une certaine légitimité du haut salaire. Le vrai scandale serait plutôt dans le niveau outrancièrement bas des allocations sociales et des revenus de certaines catégories de travailleurs.
Le combat est juste, mais ne nous trompons pas de cible et ne nous jetons surtout pas inconsidérement dans les bras du premier "allié" venu.

A part une discrimination sur l'impôt,ce qui est légitime,je ne vois pas de scandale flagrant qu'un petit fonctionnaire puisse gagner sa vie correctement.Vous devriez
plutôt regarder les salaires et les avantages en nature d'une hiérarchie plus haute et ceux des directeurs et manager du privé,ceux qui négocient leurs départs comme on dit.(voiture de fonction que l'on remplace 3 mois avant le départ et qu'ils reçoivent à leurs pensions,carte de crédit gratuite pour leurs frais journaliers,assurance groupe faramineuse,restaurant d'entreprise réservé et gratuit,etc...prêts d'argents sans intérêt,utilisation des voitures de l'entreprise pour conduire "madame" effectuer ses courses journalières,utilisation des corps de métier de l'entreprise pour effectuer des travaux à domicile, plus d'autres choses dont je n'oserais pas parler.(choses vécues et inimaginables).