arch/ive/ief (2000 - 2005)

Atteinte à la liberté d'expression sur l'Université de Liège
by Rayoul Saturday November 24, 2001 at 11:03 PM
raoul_hedebouw@hotmail.com

Ce vendredi 23 novembre, le recteur de l'université de Liège a fait savoir à Line Hedebouw, responsable du Mouvement Marxiste Léniniste (org. étudiante du PTB) son désir d'interdire la parole au représentant du Front Populaire de Libération de la Palestine à un débat du MML qui doit se tenir ce mercredi 28 novembre à 19 h 30

Ce vendredi 23 novembre, le recteur de l'université de Liège a fait savoir à Line Hedebouw, responsable du Mouvement Marxiste Léniniste (org. étudiante du PTB) son désir d'interdire la parole au représentant du Front Populaire de Libération de la Palestine à un débat du MML qui doit se tenir ce mercredi 28 novembre à 19 h 30.
Cette décision ne peut qu'être considérée que comme une grave atteinte à la liberté d'expression.
Pourquoi une telle décision? A mon avis, plusieurs éléments permettent de répondre à cela. D'une part, nous avons le contexte international. Nul ne peut ignorer que dans sa "lutte contre le terrorisme", l'etablishment américain à inclut un tas d'organisations progressistes et révolutionnaires dans le monde. A cet effet, une liste a été publiée juste après les évènements du 11 septembre par les autorités US. Outre des organisations islamistes comme le réseau Al Quaida, nous pouvons y voir figurer des organisations progressistes comme le FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) et les FARC (Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes). Ainsi donc, le vent en provenance de New York souffle dans nos universités puisqu' il y a 2 semaines déjà, une conférence sur la palestine incluant un orateur du FPLP, avait déjà manqué d'être interdite. Un autre élément dans cette interdiction est la situation en Palestine même où nous pouvons observer une offensive israélienne, notamment par l'assassinat des principaux dirigeants palestiniens, rappelez-vous l'assassinat du président du FPLP... Et puis, il y a le contexte national. Profitant des évènements du 11 septembre (que je condamne! pour ceux qui en doutraient ...), nos gouvernements occidentaux presse le pas dans la lutte 'contre le terrorisme intérieur'. C'est ainsi que le 7 décembre, notre parlement doit adopter une loi qualifiant les organisations terroristes comme, par exemple, "des organisations dont le but est de perturber le fonctionnement des institutions d'état". Anti-mondialistes, syndicalistes, progressistes, manifestants, ... accrochez-vous, dorénavant vous serez considérés comme des terroristes!
Cette décision est anti-démocratique et doit être combattue. Ci-joint, je vous ajoute en 'comment' le communiqué de presse du MML ainsi que la lettre du recteur Willy Legros. Je ne peux qu'espérer que celui-ci revienne sur sa décision ..

communiqué de presse du MML
by Mouvement Marxiste Léniniste Saturday November 24, 2001 at 11:06 PM

La démocratie bafouée à l'ULg

Le recteur Legros interdit la présence et la prise de parole du représentant du FPLP

Communiqué de presse du MML

(Mouvement Marxiste Léniniste)

Mouvement des Jeunes du PTB

En juillet 2001, 8 jeunes du MML sont partis en Palestine. Là, ils ont pu constater la souffrance quotidienne du peuple palestinien. A tous les palestiniens qu'ils ont rencontrés, ils ont promis de diffuser l'information et de mobiliser en Belgique pour un large mouvement de solidarité.

C'est dans ce contexte que le MML a décidé d'organiser une conférence le mercredi 28 novembre sur le thème : "Quel futur pour le Palestine ?". Ont été convié à cette conférence : Nadia Farkh, de l'Association Belgique Palestine, un représentant de l'Union des Juifs Progressistes de Belgique, Léa Mathy, de Médecine pour le Tiers Monde ainsi qu'un représentant du FPLP, Front Populaire de Libération de la Palestine.

Le vendredi 23 novembre, Line Hedebouw, organisatrice du débat, a reçu une lettre du rectorat l'informant que "l'Université de Liège ne peut accepter la présence dans ses locaux du représentant du FPLP en Belgique, organisation qui a revendiqué le récent meurtre du Ministre israélien du Tourisme. Si le 28 novembre prochain, nous devions constater la participation du [représentant du FPLP] à votre conférence, l'Université de Liège se verra dans l'obligation de l'interdire."

Nous nous indignons de cette censure politique. Le FPLP est une organisation démocratique qui milite, au sein de l'OLP, pour la libération de son peuple du joug colonial et raciste de l'Etat d'Israël et pour l'établissement d'un état laïc souverain sur la terre historique de Palestine où juifs, arabes chrétiens et musulmans pourront coexister. Il est important de rappeler qu'Israël est en guerre contre les palestiniens et ce depuis plus de cinquante ans. Cette guerre a causé la mort de plus de 800 palestiniens depuis le déclenchement de l'Intifada. Ainsi, le 27 août 2001, l'armée israélienne a assassiné le dirigeant du FPLP, Abu Ali Mustapha. Ce dernier était la 56ème victime de la politique de liquidation d'Israël. Ehoud Yaari, commentateur de la télévision israélienne rappelle qu' : "après avoir frappé les petites mains, les militants de base, les cadres locaux et les commandants régionaux, nous sommes entrés dans le cercle des politiques (…) Jamais Israël n'avait frappé si haut. Nous sommes maintenant au niveau d'Arafat (…) dans le cercle relativement large des personnes qui gravitent autour de lui".

En réponse à cette agression, et à l'inverse du terrorisme aveugle des fondamentalistes qui n'hésitent pas à s'attaquer aux civils, l'attentat contre Rehavan Zeevi visait une cible particulière. Zeevi, ex-général de l'armée israélienne, était un farouche adversaire de la politique de Sharon …qu'il trouvait trop modérée et trop conciliante. Le ministre du Tourisme voulait en effet chasser tous les Arabes d'Israël et considérait toute concession aux palestiniens comme une trahison. La guerre totale était, selon lui, la seule option possible. Dans sa résistance contre la guerre d'occupation, le FPLP ne vise guère de civils mais bien les responsables de cette guerre, à savoir le gouvernement, l'armée et les colons. Le FPLP défend une cause juste : le droit d'un peuple à l'autodétermination, à un état souverain et démocratique nettoyé de toute idéologie raciste. L'ULg veut-elle interdire la défense de telles valeurs? Nous ne le pensons pas.

Cet amalgame entre résistance et terrorisme surgit alors que les Etats-Unis, suite aux attentats du 11 septembre, viennent de publier une liste d'organisations taxées de terroristes, dont le FPLP. D'autres organisations progressistes et populaires qui refusent les diktats économiques et l'hégémonie américaine y sont citées. En Europe, des avocats de Belgique, de France et des Pays-Bas s'inquiètent du projet de décision-cadre relative à la lutte contre le terroriste rédigé par la commission européenne. Les droits démocratiques ne doivent pas devenir les dommages collatéraux de la guerre contre le terrorisme.

Nous tenons à souligner encore une fois notre étonnement face à cette censure, d'autant plus que l'ULg se veut un espace de dialogue et de libertés. Rappelons encore qu'une conférence similaire a été organisée récemment à l'ULB et qu'elle a accueilli plus de 180 personnes. Nous espérons donc que monsieur le recteur Legros reviendra sur cette regrettable décision et nous demandons à tous les démocrates et à tous les défenseurs de la cause palestinienne d'être présents à notre conférence qui se tiendra le mercredi 28 novembre à 19h30, au Grand-Physique, place du XX-août.

Pour le MML : Line Hedebouw, Muriel Wellens et Rafik Rassaa

Contact : Tél : 0497/382580 (Line) ou 0475/318696 (Muriel)

Email : line_hedebouw@hotmail.com ou muriel@leweb.be

La lettre du recteur Willy Legros
by Rayoul Saturday November 24, 2001 at 11:08 PM

La lettre du recteur...
lettre_du_recteur_petit.jpg, image/jpeg, 889x1239

En espérant que ce sera lisible ...

une petite correction
by zumbi Sunday November 25, 2001 at 12:14 AM
fleveque@brutele.be

Concernant la liste de "groupes" terroristes publiés par le département d'Etat américain, il est important de préciser qu'elle n'a rien à voir avec les attentats. Elle a été publiée le 10 septembre, c'est-à-dire la veille des attentats aux Etats-Unis.
Cette liste n'est pas neuve, elle est publiée chaque année. Les guérillas colombiennes - l'ELN & les FARC-EP - y figurent depuis quatre ans. Les paramilitaires colombiens, responsables de 70% des violations des droits de l'homme en Colombie, sont apparus cette année sur la liste non parce qu'ils gènent les Etats-Unis mais pour une question d'images du fait, entre autres, des nombreux rapports d'organisations de droits de l'homme, comme HRW ou Amnesty international, dénonçant les massacres commis par les paramilitaires et leur collaboration étroite avec de nombreuses divisions de l'armée financée à coup de millions de dollars par les Etats-Unis, notamment dans le cadre du Plan Colombie/ Initiative Andine.

Concernant la conférence, organisez-la! Elle est entièrement légitime...tout comme la présence du FPLP.
Je ne crois pas que Mr Legros menacerait une conférence où serait invité Ariel Sharon ou un autre de ses acolytes criminels.

Good Terrorists, Bad Terrorists
by zumbi Sunday November 25, 2001 at 12:17 AM
fleveque@brutele.be

Je joins ici un article intéressant de l'excellent site http://www.colombiareport.org

May 7, 2001

Good Terrorists, Bad Terrorists: How Washington Decides Who's Who

by Garry M. Leech

The U.S. State Department has included Colombia's two leftist guerrilla groups, the Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC) and the National Liberation Army (ELN), on its annual list of Foreign Terrorist Organizations (FTOs) for the past four years. This year it also listed the right-wing paramilitary organization, the United Self-Defense Forces of Colombia (AUC), as a terrorist group.

However, unlike the two guerrilla groups, the AUC was not included on the FTO list, but rather on a secondary list that, according to the State Department's acting Coordinator for Counterterrorism Edmund J. Hull, means the AUC's activities have "caught our attention and caused us to look more closely at this organization." Consequently, the AUC is not subject to the same legal sanctions that apply to the FARC, the ELN and other groups included on the FTO list.

The State Department's Patterns of Global Terrorism 2000 report was released last week and the inclusion of the AUC finally acknowledges what human rights organizations and even the State Department's own annual human rights reports have stated for years: the AUC is responsible for the majority of civilian massacres and human rights abuses in Colombia. The AUC was also included in the report for its involvement in kidnapping and the drug trade.

These are the same activities that have repeatedly landed the FARC and the ELN on the FTO list, which forbids providing funds or material support to FTO groups, denies their members visas to enter the United States, and requires U.S. financial institutions to block the funds of FTO organizations and their members. And yet, despite their engagement in the same terrorist activities, the AUC's inclusion on the secondary list means these State Department sanctions do not apply to the organization or its members.

The most glaring difference between the AUC and Colombia's guerrilla groups, according to the State Department report, is that, "The paramilitaries have not taken action against U.S. personnel." Does the inclusion of this statement mean only groups that target U.S. personnel are considered full-fledged terrorist organizations and, therefore, are subject to U.S. sanctions? Such a categorization scheme is cold comfort for the millions of people in Colombia and around the world who are victims of the AUC and other groups whose goals and objectives, though not necessarily whose means, just happen to coincide with U.S. political and economic interests.

When asked why the Colombian paramilitaries were included in this year's report, State Department spokesman Hull said, "In the case of the AUC, I think our concern over the past year has been a dramatic increase in their activities and a tendency to change their tactics to more terrorist acts, including kidnappings, for example, or murders of civilians." But as mentioned earlier, human rights groups and the State Department itself have long known that the AUC has been involved in these activities for years and that there has not been, as Hull claims, a change in their tactics.

A more likely explanation for the AUC's inclusion in the State Department report is the organization's growing military strength, which is making it increasingly difficult for Washington to turn a blind eye to its atrocities. However, by placing the AUC on the secondary list, the State Department can sidestep criticism that it repeatedly ignores the paramilitaries, while still implying that the guerrilla groups continue to be Colombia's principal terrorist organizations.

The AUC is partly funded by sectors of Colombia's economic elite whose interests are aligned with those of Washington and U.S. corporations. They are fighting the guerrilla insurgency in order to preserve the political and economic status quo in Colombia. The FARC and the ELN are both in opposition to the neoliberal economic model being implemented in Colombia, resulting in part from conditions imposed on Bogotá by the International Monetary Fund (IMF) in return for a $2.7 billion loan in December 1999 (see, Colombians Protest IMF-imposed Austerity Measures).

By excluding the AUC from the FTO list, the State Department has made it clear that it does not judge terrorism as much by an organization's violent activities as by who is the target of those activities. Not only do the FARC and ELN target U.S. personnel, they are also fighting against U.S. political and economic interests in Colombia. Consequently, they are on the primary FTO list. Meanwhile, the double standard used to create the State Department's lists once again illustrates that terrorism serving U.S. interests is not, in Washington's eyes, really terrorism.

Copyright © 2001 Information Network of the Americas (INOTA). All rights reserved.

pétition ?
by antoine Sunday November 25, 2001 at 12:23 AM
toineh

N'y a-t-il pas moyen que vous fassiez une pétition électronique pour que tous le monde puisse réagir ?

Et encore...
by zumbi Sunday November 25, 2001 at 12:30 AM
fleveque@brutele.be

Encore sur la Colombie, je tiens à préciser que la Belgique a décidé, avant les attentats du 11 septembre, de ne plus accorder de visa aux représentants officiels des guérillas colombiennes, et surtout des FARC-EP.
Le problème qui gène l'Europe et la Belgique, c'est la séquestration par la première guérilla colombienne de trois Allemands (des coopérants si je me souviens bien).

Sans vouloir développer le sujet et rentrer dans les détails, la question qui se pose pour les autorités, c'est celle de la définition de ces acteurs.

Dans le cas des FARC-EP, on les fait passer pour des narcotrafiquants ("narcoguérilla") et maintenant pour des terroristes. Ce qui permet d'évacuer toute question sociale et politique du conflit colombien.
Que l'on apprécie ou non certaines méthodes des FARC-EP ou encore du FPLP, là n'est pas la question. Le point essentiel est de savoir s'ils sont des acteurs politiques. Ils le sont bien évidemment et ont droit à la parole.