Manif Sabena: Nous volions ensemble, nous lutterons ensemble. by red kitten Sunday November 11, 2001 at 07:46 PM |
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Environ 7000 personnes ont manifesté à Zaventem, pour protester contre la faillite frauduleuse qui met les 12.000 travailleurs de la Sabena à la rue. Les syndicats avaient appelé à manifester pour "Du travail pour les travailleurs de la Sabena, un apport en capital plus élevé pour la nouvelle société, le maintien de l'emploi dans les filiales, un soutien à une activité aéronautique dans la région". Pour beaucoup de Sabeniens, l'attitude de la direction syndicale est inacceptable, et ils exigent que l'on aille chercher l'argent chez ceux qui ont vampirisé la compagnie, et que l'on reprenne tout les travailleurs.
A deux heure, su le pont qui enjambe la route d'accès à l'aéroport, la foule est déjà dense. Des milliers de travailleurs de la Sabena, en uniforme et exhibant leurs badges, des syndicalistes, surtout des services publics et des symathisants, jeunes et moins jeunes, sont venu d'un peu partout.
Bien que la manifestation soit organisée par les syndicats, les Sabeniens exigent d'en prendre la tête. Beaucoup d'entre eux sont furieux contre le syndicat qui n'organise pas les travailleurs, et qui négocient dans leur dos un plan social qu'ils jugent innaceptable. Les délégués de base sont obligés d'organiser les travailleurs quasiment sans aucun moyen ou soutien de la part de la structure syndicale. Malgré celà, il font un travail acharné et on la confiance de leur base.
La manif commence dans la bonne humeur. Bien qu'assez calme, une bonne ambiance est présente partout: les Sabeniens font preuve d'énorméméent d'humour, et rivalisent d'imagination pour exprimer leur colère. Beaucoup sont venus avec leurs enfants, auxquels il ont passé leur uniforme, qui d'hôtesse, qui de baggagistes. Il faut dire que nombreux sont les couples dont les deux conjoints travaillaient à la Sabena. Une famille est même venue avec deux ânes, l'un étant destiné à devenir le nouveau directeur (il ne pourrait être pire que le précedent), l'autre étant appellé "Mule-Air" (en référence à Muller, manager-killer de la compagnie).
De nombreux travailleurs des services publics, de la poste et des chemins de fers sont présents. Ils craignent que le scénario "Sabena" leur arrive aussi, et critiquent vertement l'Europe. Partout on voit des panneau annonçant que "La Sabena à été sacrifiée sur l'autel de l'Europe". Certaines affiches compare même Verhofstadt à Ben Laden: "Ils ont tout deux ont fait un massacre en utilisant des compagnies d'aviation". Sauf que pour Ben Laden, ça reste encore à prouver! On crie pour réclamer la démission du gouvernement, on critique Swiss Air et on rappelle qu'après tout, avec tout le salaire qu'ils on cédé au cour des années, la compagnie appartient aussi au travailleur! Une petite fille porte autour du cou une affichette "Emploi: oui. PLan social: NON" et sur le dos d'un autre enfant est inscrit "Mon papa était un Sabenien".
L'ambiance monte quand l'on s'approche de l'aéroport et les Sabéniens dévient de l'itinéraire pour se diriger vers l'accès à l'aéroport. Les rangs se ressèrent à la vue d'un rang de gendarmes bloquant l'accès. La foule s'approche doucement, jusqu'à quelque mètres, et se met à lancer des pétards et crier "C'est notre entreprise, laisser nous rentrer!". Les flics enfilent leurs casques, du renfort arrive, boucliers et matraques en main, l'autopompe avance. Les manifestants sont résolus, ils veulent passer, mais ne cherchent pas l'affrontement. La manifestation est bloquée, à sa gauche c'est les parkings sur plusieurs étages, devant c'est l'appareil policier. Quelque manifestant s'engage sur la droite, sur une petite route menant d'autre parking et les accès aux pistes d'aterrissage. Tout le long, des gendarmes, combis et autopompes. Derrière, les dirigeant syndicaux ont dissout la manif!
Des manifestants essayent de passer par le parking, la police use de gaz lacrymogènes et y prend position. Un gros nuages bleu apparait au dessus des flics: depuis les étages du parking, des manifestants les aspergent avec des extincteurs. Mais la tension en restera là. Les manifestants se déployent le long des clotures, dans le calme. Par plusieurs fois un appel à continuer la manifestation est lancé. Mais personne ne sait vraiment que faire. Les bus des syndicats repartent ves 4:00 et vers 5:00 la plupart des manifestants sont sur la route, vers Zaventem. On forme encore des groupes et on discutent de ce que l'on va faire les prochains jours.
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