arch/ive/ief (2000 - 2005)

Communiqué de presse, 8/11/01

Occupation de l'ancienne gare du Quartier Léopold
Les promoteurs mettent leur grain de SEL

Le collectif BruXXel a entamé sa quatrième semaine d'occupation dans l'ancienne gare du Quartier Léopold, où il propose un "info point" indépendant à l'occasion de la présidence belge de l'Union européenne
Alors que des centaines de Bruxellois viennent chaque semaine perdre à nouveau leurs pas dans l'ancienne gare, et alors que de nombreuses associations de quartier, institutions culturelles ou autres parlementaires européens apportent leur soutien à cette action, BruXXel ignore encore si on le laissera mener son projet jusqu'au 31 décembre

Lors d'une rencontre le 16 octobre avec deux responsables de la SNCB en "mission d'information", puis à l'occasion d'un courrier envoyé dix jours plus tard à Etienne Schouppe (administrateur-délégué), l'ASBL BruXXel-Gare (personnalité juridique établie dans l'ancienne gare) a proposé à la SNCB d'établir une convention à titre précaire permettant aux deux parties de formaliser les modalités de cette occupation.

A l'heure où aucune réponse n'a été formellement donnée par la SNCB, un autre acteur semble s'agiter en coulissesS Il s'agit de la Société Espace Léopold, une société anonyme initiée par la Société Générale de Belgique et la Bacob (et que divers investisseurs, comme la Compagnie Immobilière de Belgique, ont ensuite rejoints). Possédant une option d'achat qui fait d'elle le potentiel futur propriétaire de l'ancienne gare (qu'elle compte démolir en grande partie), la SEL espère obtenir prochainement un permis d'urbanisme pour bâtir à cet endroit les nouvelles extensions (D4-D5) du Parlement européen.

Dans un courrier daté du 30 octobre, la SEL menace la SNCB à mots couverts de se retourner contre elle, si elle ne fait pas procéder à l'expulsion du collectif avant la délivrance du permis. La SEL "attire l'attention" de la SNCB "sur les conséquences très dommageables que pourrait entraîner la présence de ce collectif" le jour du transfert de propriété.

S'émouvant de ce que la SNCB "autorise" la présence de ce "collectif dont les activités et les intentions sont de nature à créer d'ici la fin de l'année des rassemblements et des dégradations dans ce bâtiment et ses abords", la SEL fait preuve de mauvaise foi et manifeste un bien curieux souci de préservation à l'égard de locaux qu'elle voue pourtant à la démolition

De nombreux témoins (y compris des journalistes, des architectes et un huissier de justice) peuvent d'ailleurs témoigner de l'état calamiteux dans lequel le bâtiment a été trouvé par les membres du collectif. Et ce ne sont certainement pas les travaux d'aménagement lancés par ceux-ci (acoustique de l'ancienne salle des guichets, remplacements de fenêtres cassées, installation de locaux), ni les activités qu'ils organisent (rencontres, débats, ateliers, projections, concerts, lectures) qui mettent l'ancienne gare en péril!
Niant des informations tombées dans les oreilles de sympathisants de BruXXel et évoquées dans le courrier envoyé par le collectif à Etienne Schouppe, la SEL prétend enfin que les travaux sur le site commenceront bien avant le début 2002, et en tout cas "dès que le permis sera délivré". On connaît bien ce scénario à Bruxelles: pour "démarrer" officiellement un chantier, il peut suffir de poser des échaffaudages sur une façadeS

Pour rappel, le permis d'urbanisme pourrait être attribué prochainement à la SEL pour les projets D4-D5, par le gouvernement de la Région bruxelloise. A bien des égards, il s'agit d'un mauvais projet et reconnu comme tel. Même la SEL ne le défend plus que pour obtenir la garantie que c'est bien elle qui bénéficiera du juteux contrat