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« 32 ans à la Sabena, le gouvernement tombera, soyez en sûrs »
by julien versteegh Wednesday November 07, 2001 at 06:40 PM

C'est le sentiment de la plupart des travailleurs réunis ce matin dans le hall de départ de Zaventem. L'ambiance est tendue. Les travailleurs de la Sabena s'y sont rassemblés dans l'attente de futures actions. Les téléviseurs des portes d'embarquements indiquent « Wanted Verhofstadt et Daems » ou encore « Sabena, dank u Europa ».

« 32 ans à la Sabena...
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C'est le sentiment de la plupart des travailleurs réunis ce matin dans le hall de départ de Zaventem. L'ambiance est tendue. Les travailleurs de la Sabena s'y sont rassemblés dans l'attente de futures actions. Les téléviseurs des portes d'embarquements indiquent « Wanted Verhofstadt et Daems » ou encore « Sabena, dank u Europa ». Les avis sont unanimes. Swissair et le gouvernement doivent payer.


Adil travaille au Catering depuis 1992 : « C'est scandaleux que le gouvernement nous jette comme des lavettes. C'est comme quand tu vas à la toilette et que tu tires la chasse. C'est un catastrophe nationale. C'est pas avec 37.000 FB au chômage que je vais pouvoir faire vivre ma femme et mes deux enfants. Nous avons tous contribué à l'économie de ce pays et aujourd'hui ils nous jettent. On remercie les transports publics de nous avoir soutenus et c'est pas fini, Opel, les métallos vont nous rejoindre. S'il n'y a pas de plan social, ce sera la casse. »

Incamicia travaille également au Catering, depuis 12 ans : « On nous jette comme des chiens. Nous avons tout sacrifié pour l'entreprise. En 12 ans j'ai perdu 17% de mon salaire. Les salaires ont été gelés pendant 3 ans. On aurait pu survivre quelques années, mais le gouvernement et Swissair ont tout dilapidés aux profits de mauvais gestionnaires. Nous n'avions pas besoins de l'achat des Airbus, on pouvait se contenter des Boeing. Et aujourd'hui il n'y a plus rien, même les pays les plus pauvres ont encore une compagnie nationale. C'est nous qui payons les ministres du gouvernement et en échange, on a rien eu de retour. »

L'avenir est noir pour les travailleurs de la Sabena. Le projet de nouvelle compagnie n'apporte aucune garantie. Incamicia : « Même si l'on est repris, ce sera à quel salaire. 30, 40% en moins ? Nous ne pouvons pas accepter cela ».

Vers 11 heures, les représentants syndicaux sortent d'une réunion commune en vue de décider de futures actions. Maria Vindevoghel, déléguée CSC, et partie civile dans le procès intenté contre la direction arrive sous les applaudissements de la foule : «Nous nous sommes réunis avec les délégués du sol, de cabine et de cockpit. Nous voulons éviter des désagréments pour les usagers des autres compagnies. Nous avons décidé d'aller rue Belliard, devant le Ministère de l'emploi, car c'est le gouvernement qui est responsable de la misère ici. Je ne suis pas contre faire d'autres actions à l'avenir, mais aujourd'hui, c'est l'Etat belge qui doit payer pour ce qui se passe ». Les gens scandent rue Belliard, Rue belliard, à pied, à pied. D'autres sont pour y aller en voiture. On annonce que les bus Dierickx sont solidaires et sont prêts à amener les travailleurs rue Belliard.

La situation est confuse. Pour certains il faut rester occuper l'aéroport, pour d'autres, il faut occuper la piste. L'angoisse, le stress, la révolte sont à leur comble. On annonce que les pompiers de l'aéroport sont solidaires et s'apprête à arroser l'avion du dernier vol Sabena en provenance de Cotonou. Le personnel de bord à téléphoner au sol pour demander d'attendre qu'ils atterrissent. Ils veulent se joindre au mouvement.

Finalement, une partie du personnel prend la direction de la gare et des bus. Direction rue Belliard. Près de 500 personnes se sont rassemblés devant le siège du Ministère de l'emploi, tandis qu'une partie du personnel est restée à l'aéroport.

Ce n'est que le début d'un long combat. Un combat juridique par la plainte de 150 membres du personnel contre la direction mais également le début d'actions plus décidées. Un bagagiste qui travaille à la Sabena depuis 14 ans : « Nous sommes dirigés par des incapables. Les actions vont continuer dans les jours qui suivent, jusqu'à ce que nous obtenions satisfaction ».

privatisation aux forceps
by freddy Thursday November 08, 2001 at 11:20 AM
fvisconti@swing.be

Le gouvernement Belge, avec ses complices - Europe et multinationale Swissair - ont exécuté la Sabena. C'est la méthode radicale de privatisation aux forceps. Démantèlement de la société, meilleurs morceaux au privé, charges au public.
La meilleure réponse c'est d'unifier tous les services publics dans un même combat. Car si les postiers et les cheminots n'ont pas encore compris ce qui va leur arriver... Il faut s'attendre à tout avec ces gens aux gouvernement. Les Ecolos ne sont pas les derniers à mouiller leur chemise pour les multinationales.

Les travailleurs de la Sabena ont attendu bien trop longtemps pour réagir fermement. Les représentants syndicaux ont été trop soumis à l'idéologie réformiste des PS et consort. Les pilotes étaient les plus conscients. Maintenant, il faut faire son mea-culpa et PRENDRE SES RESPONSABILITES. Vous vous rappellez de Clabecq? Et bien c'est une telle fermeté qu'il faut montrer. A commencer par occuper votre entreprise. Vous l'avez payée 30 milliards. Elle vous appartient.
Les travailleurs ne peuvent plus compter que sur eux-même et sur le soutien des autres secteurs. Cela s'organise. Le patronat s'organise bien lui.

Bon courage les amis.

Freddy

Fautes dans l'affaire Sabena?
by Nicolas Thursday November 08, 2001 at 11:31 AM

je trouve que ce qui arrive au personnel de la sabena est scandaleux et tragique.

scandaleux parce que la direction n'a pas l'air d'avoir fait grand chose pour sauver la compagnie et s'est resolue à demandé la faillite sans présenter de plan, ou alors il était insuffisant, à la justice.

Ensuite, on a tous vu à la télévision comment des personnes s'en allait avec des cartons remplis de documents devant la police qui n'attendait qu'une chose, c'est que le mandat de perquisition arrive.

Cela amène trois questions:

premièrement, comment la sabena était-elle au courant que la police allait venir perquisitionner, pour qu'ils soient en train d'évacuer les dossiers compromettants lorsque celle-ci est arrivée?

Deuxièment, comment se fait-il que les policiers n'ont pas eu le mandat de perquisition le plus vite possible et qu'ils soient arrivés à la Sabena House sans celui-ci pour voir les caisses partir. Si on voulait montrer la négligence de la police et de la justice, on n'aurait pas mieux fait.
En tout cas, cela montre que la gestion de la sabena n'est pas nette, et que la direction cherche à cacher quelquechose.

Troisièmement, je crois qu'il faudrait parler plus de Swissair, parce qu'il me semble qu'ils sont à la base de la déconfiture de la Sabena.
Si mes souvenirs sont bons, le gouvernement a promis de ne pas engager de poursuites à leur encontre si elle payait une somme pour se désengager.
c'est scandaleux que le gouvernement l'ait laissé partir comme ça, en toute impunité!

Le gouvernement n'est pas tout blanc, lui qui a éssayé de capitalisé la Sabena par ytous le moyens. Il n'est plus qu'à espérer que la justice fasse son travail et qu'elle poursuive d'elle-même la Swissair.

Enfin, cette faillite est tragique pour le personnel Sabena, c'est sûr, mais la direction n'a pas hésité à leur dire de ne pas venir au bureau du jour au lendemain. On dirait que la direction de la Sabena a baissé les bras et a voulu fermer la Sabena sans se battre pour dégager un consensus, qui aurait de toute façon été sanglant au niveau du personnel, mais qui aurait permis à la Sabena peut-être de continuer à vivre.

J'espère aussi que de son côté, la justice fera son travail à l'encontre de la direction actuelle, et qu'ils seront mis en cause.

Comme on le voit, la communication et le travail bien fait n'est pas le point fort de la direction de la Sabena !