arch/ive/ief (2000 - 2005)

Sabena: tristesse mais pas abattement
by david pestieau Wednesday November 07, 2001 at 06:36 PM

Un récit de la journée à la Sabena par le photographe Salim Hellalet (Solidaire)

Sabena: tristesse ma...
095617_71101_sabena.jpg, image/jpeg, 128x96

« De cette journée, ce qui m'a le plus frappé , c'est que les travailleurs de la Sabena répètent sans cesse ‘la Sabena est à nous, c'est nous qui l'avons construit'.
J'ai suivi par exemple un ouvrier qui voulait que j'immortalise son lieu de travail avant qu'il ne disparaisse. Il m'a fait découvrir les antres de la Sabena. Beaucoup de Sabéniens étaient là. Des gens qui voulaient entrer pour chercher leur casier en étaient empêchés.
Au catering , les travailleurs ont été bloqués car leur badge d'accès avait été démagnétisé. Joël, un ouvrier du catering témoigne : « Je suis venu beaucoup plus tôt, j'ai pu entrer mais je ne savais plus sortir et j'ai été arrêté par la police. J'ai été accusé par la police d'être entré illégalement par les grillages ! »
Et puis j'ai découvert une solidarité fantastique entre les différents services pour que les actions réussissent. Des gardes ont laissé les gars qui voulaient entrer malgré les consignes contraires ; les filles du check-in ont laissé mettre sur les écrans du hall de départ à la place des destinations : « Wanted Verhofstadt ; Ecolo : tueurs ; PS : coupables. »
Et puis j'ai apprécie l'esprit d'initiative des gens dans la lutte. Des Sabéniens voulaient bloquer un avion. Ils ont bloqué ainsi les tapis roulants pour empêcher l'enregistrement des bagages. "


Les travailleurs ont été bloqués car leur badge d'accès avait été démagnétisé.

"J'ai vu aussi comment le personnel de vol voulait accueillir l'équipage du dernier avion utilisé par la Sabena : cela leur a été interdit ! Mais ils ne sont pas laissés faire. Ils ont contourner cette interdiction en sautant au-dessus des barrières et en sautant par les fenêtres pour arriver sur le tarmac et rencontrer leurs collègues. Là encore, la police fédérale leur a empêché d'accéder au couloir 121. Des gens étaient en pleurs. « Tout ce qu'on veut c'est d'accueillir les derniers Sabéniens au travail »"

"Ce qui m'a touché aussi, c'est l'athmosphère antiraciste. Un gars m'a dit : « Ici travaille 47 nationalités différentes: quel enrichissement ! » Un ouvrier de l'accueil, 22 ans de travail à la Sabena, ma dit : « Je voyais le monde entier à travers la Sabena. J'y ai vu que toutes les races étaient mélangés. C'était un plaisir de voir ici le monde entier et d'apprendre de Chinois ou d'Africains."

Si on doit se faire récupérer par un parti ou par quelqu'un d'autre, c'est que, d'une manière ou d'une autre, on a été jeté par d'autres.

"Enfin, les gens que j'ai rencontré se sont inquiétés qu'il n'y avait pas de tract syndical, qu'ils ont dû improviser leur journée d'action. Les gens étaient dispersés dans tous les services car les gens ont dû vaincre la peur car les médias, le gouvernement avaient dit: « Restez chez vous »
Sortant le dernier tract du PTB, je leur ai dit : ‘Et bien nous sommes là à vos côtés. Voilà ce que notre parti à offrir comme plan, le plan des travailleurs ». Un jeune bagagiste m'a dit alors : « Et bien, le PTB, c'est le syndicat que la Sabena n'a jamais eu ». Et Christian du catering a ajouté: « Certains parlent de récupération du PTB. Moi je dis que si on doit se faire récupérer par un parti ou par quelqu'un d'autre, c'est que, d'une manière ou d'une autre, on a été jeté par d'autres. Et si maintenant il s'agit du PTB qui nous récupère, quel est le problème ? Il mette un filet pour empêcher de nous écraser. Personne d'autre ne le fait »"

unité des travailleurs
by freddy Thursday November 08, 2001 at 11:32 AM
fvisconti@swing.be

Ce problème de la fuite des responsabilités de vos délégués, vous devez le résoudre vous-même. Surtout ne pas laisser pourrir la situation. Les choses doivent être éclaircies de suite. Vous êtes nos représentants, vous nous défendez et mettez en place les moyens de le faire.
Le patron et le gouvernement ne dorment pas eux et feront tout ce qu'ils peuvent pour diviser les gens. L'influence du PS dans la FGTB, par exemple, n'est plus à démontrer. Ils vont manoeuvrer un maximum pour influencer certains délégués afin de les couper de votre lutte.
Cette énorme responsabilité des politiques dans l'exécution de la Sabena doit être dite sur tous les toits et sur tous les tons. Allez manifester devant les sièges des partis, devant les domiciles des "élus", devant leurs bureaux "de travail".
L'unité avec les autres services publics est primordiale. S'ils vous rejoignent, tout le monde peut arracher une victoire. Le problème de la Sabena est un problème POLITIQUE. Et seule la masse des travailleurs en colère peut faire changer les choses. La Loi de la rue à la rue de la Loi.

Freddy