arch/ive/ief (2000 - 2005)

Congo - Dr. Sondji sur Dialogue Inter-Congolais
by raf Friday November 02, 2001 at 03:32 PM
raf.custers@euronet.be

Le docteur Jean-Baptiste Sondji a donne ses commentaires sur le Dialogue Inter-Congolaism lors d une conference a Bruxelles le 27 octobre 2001.

Dialogue Inter-Congolais
Enjeux et Dangers
Conférence par le dr. Jean-Baptiste Sondji
Bruxelles le 27 octobre 2001

Résumé
§1 - Comment situer la guerre ?
La guerre est la conséquence d'une conspiration internationale. Dans l'histoire du Congo, les pouvoirs n'ont jamais accepté que les richesses du pays ne soient utilisé par le peuple congolais à travers ses leaders.

En 1960 Patrice Lumumba accentuait déjà qu'il n'y aurait jamais indépendance politique sans indépendance économique. C'était le choque. Immédiatement le pays a connu les sécessions du Katanga et du Kasaï. Et la chasse de Lumumba a été ouverte. Lorsque Lumumba a été assassiné la sécession n'était plus nécessaire.
En aôut 1961 lors du Conclave de Lovanium, avec Cyrille Adula, les Nations Unies ont décidé que la sécession du Katanga devait prendre fin. Pourquoi les Etats Unis et Dag Hammarskjold, sécrétaire-générale des NU ont fait cela ? Le dr. Sondji explique ici la disposition du marché mondial du cuivre, avec à côté de l'Union Minière pour le Haut Katanga (belge) des groupes suédois et chiliens. Les chiliens sont liés à la famille Kennedy, et le frère de Dag Hammarskjold est le patron du groupe suédois.
Dans les années qui suivent, la rébellion lumumbiste sous la conduite de Pierre Mulele s'empare des 3/4 du territoire congolais. En même temps on voit l'émergence de Cuba et de la lutte anti-colonialiste en Afrique australe. L'Afrique du Sud est toujours un vrai bastion de l'Occident. Le Portugal et le Royaume Uni font tout pour empêcher qu'une éventuelle victoire de la rébellion au Congo n'ait lieu. Elle pourrait en effet "contaminer" des pays comme l'Angola. Fin 1964 donc la Belgique prend la direction d'une campagne militaire pour éliminer Mulele et ses forces populaires.
Dans les années '90 maintenant, lorsque la division entre Occident et bloque socialiste disparait, plus besoin de tenir en place l'agent de l'Occident Mobutu. La Conférence Nationale doit indiquer un neo-Mobutu, version "amélioré". Mais en 1996 Laurent Désiré Kabila entre en scène, pour établir l'indépendance du Congo et reconstruire l'état détruit par Mobutu via les Kengo Wa Dondo. Cette volonté d'indépendance n'était pas prévu dans le schéma de la "première guerre", puisque les multinationales veulent s'emparer justement des richesses du Congo. Elles déclenchent donc la deuxième guerre, en aôut 1998.

§2 - Comment analyser les "accords de Lusaka" ?
La guerre n'a pas été déclenchée parce que les Congolais ne se parlent pas. On peut donc se demander comment le Dialogue Inter-Congolais (DIC) - phase dans l'exécution de 'Lusaka' - mettrait une fin à la guerre ?

La Deuxième Guerre n'allait durer que 10 jours. Telle était le plan des Etats-Unis et de leurs sous-commanditaires du Rwanda. Mais ils avaient compté sans le peuple congolais et son esprit nationaliste.
Après que un "soulèvement" au camp Tshatshi et un pont aerien via Kitona avaient échoué, ils misent maintenant sur une guerre via l'intérieur. La guerre est donc devenu un conflit de longue durée, pour lequel les alliés des EEUU n'étaient pas préparés. On se rappelle d'un article du Washington Post du 7 juillet 1999 (quelques jours avant la signature des Accords de Lusaka) quie répétair que les "alliés" se trouvaient dans une position plus que difficile.
Ce qu'ils n'on pas pu effectuer avec une Blitzkrieg, les Accords de Lusaka doivent maintenant le réaliser. Ils veulent evicter Laurent Désiré Kabila du poivoir et prendre le contrôle de tout le territoire congolais et de ses richesses. Pur cela, et même avant les Accords, des mesures militaires sont prises pour immédiatement lancer les attaques sur Mbuji-Mayi, Kananda, Luluabourg. On s'attendait en effet à ce que Kabila ne signe pas les accords.
Mais le président signe bel et bien et change les rapports de force !
Le Ruanda n'arrive pas à prendre les villes du diamant Mbuji-Mayi et Chikapa, là où l'Uganda est maître dans la Province Orientale avec ses richesses. Cette situation explique les deux guerres qui opposeront le Ruanda et l'Uganda. Ces guerres prouvent d'ailleurs une fois de plus l'agression et l'occupation par le Ruanda et l'Uganda.

Debut juillet 1999 sont alors signé les accords de Lusaka.
Ces accords sèment la confusion à plusieurs niveaux.
1/Qui est-ce que ces accords engagent ?
2/Depuis la signature, le context a beaucoup changé. Le fait de l'agression est maintenant reconnu, entre autre dans des résolutions des Nations Unies.
3/Les accords demandent la réconciliation pendant que les agresseurs sont toujours dans le pays.
4/Les accords disent qu'il n'y aurait atteinte à la souveraineté nationale du Congo. Mais ils veulent un nouveau régime politique et une nouvelle armée.
L'armée est un facteur de politique de défense. Dans cette politique on détermine ces ennemis. Si on fait une nouvelle armée maintenant, les ennemis seront le Ruanda, l'Uganda et le Burundi. Mais comment peut-on déterminer une telle politique de défense si on est obligé de reprendre les alliés des agresseurs dans la nouvelle armée ? C'est ce que disent pourtant les accords de Lusaka !

Selon nous, ces accords représentent un noèuveau pas dans une conspiration de longue date. On veut maintenant arriver au même résultat qu'en faisant la guerre contre le président Kabila en aôut 1998. C'est-à-dire s'emparer de tout le pays avec ses richesses tout en détruisant l'indépendance économique et politique.

Sur le rôle du facilitateur
Une facilitateur n'intervient normalement que si les acteurs ne s'en sortent pas. Mais ce facilitateur est devenu comme un super-intendant. Parce que qui a par exemple désigné les participants du pré-dialogue de Gaborone qui n'étatit pas du tout prévu par les accords de Lusaka ?
Autour du facilitateur on voit continuellement des diplomates de toute sorte. Et à chaque fois qu'une réunion se tient à lextérieur ils sont d'autant plus nombreux. Un fait signifiant : à Gaborone un diplomate brittannique a dit que "le Botswana est un petit pays bien organisé" en laissant comprendre que tout irait mieux si le Congo serait divisé en petits pays !
Il faut dire que monsieur Masire ne connaît rien de la réalité du Congo. Pour cela il est aussi désigné comme le 'complicateur'. A l'époque de Laurent Désiré Kabila, personne ne faisait attention à Masire. Maintenant, même à l'Occident commence à avoir la même attitude.
En fin de compte, lorsque les politiciens alimentaires se sont précipités à Addis-Abiba, Ketumile Masire lui-aussi s'est assis pour recevoir son per diem.
Les Congolais ne doivent-ils pas montrer un minimum d'unité ? Si. Mais est-ce que cela doit se faire à Addis-Abeba parmi tous ces étrangers bien payés comme Ket et les autres ? L'unité doit servir à reconstruire l'état. Cela peut se faire avec la co*opération d'autres pays, mais sur base d'avantage mutuel.

§3 L'Actualité
La Belgique a connu la collaboration de traîtres comme Léon Degrelle et autres nazis. Ils ont été condamnés à la peine de mort.
Les Congolais ne veulent plus retourner au passé.
Nous savons que le pouvoir central est très faible. Des principes correctes ne sont pas mis en pratique. Le president Joseph Kabila doit prendre les choses en main. Pour cela, il est à sa place. Est-ce qu'il doit rester président ? Est-ce que cela est évident ? Il peut rester s'il gouverne pour le peuple, s'il réalise des choses reconnues par le peuple. Mais il ne peut pas s'accrocher au pouvoir pour le pouvoir.

Sur l'avenir du Dialogue Inter-Congolais
1/Je pense que c'est une honte que les Congolais doivent accepter que le DIC dépend de l'argent d'autrui. Le dialogue est financé par d'autres acteurs, pendant que notre pays est complètement pillé. C'est une honte.
2/Nous devons tenir ce dialogue chez nous. Certains disent qu'ils craignent pour leur sécurité à Kinshasa. Mais s'ils veulent devenir ministre congolais, auront-ils alors leurs bureaux à Addis-Abeba ?
3/Nous pouvons parler, mais nou n'vons pas besoin de Ket ou des Ruandais.
4/Mais il faudrait alors que le gouvernement soit bien outillé.