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Appel du collectif BRUXELLES 2001
by Collerctif Bruxelles 2001 Wednesday October 17, 2001 at 01:58 PM

Pour une autre Europe dans un autre monde Bruxelles/Laeken : 13/14 et 15 décembre Les 14 et 15 décembre prochain, le sommet de l'Union européenne se réunira à Bruxelles-Laeken pour conclure la présidence belge.

Ce sommet s'ouvrira dans une situation mondiale bouleversée et grosse
de périls depuis les attentats aux Etats-unis. Nous avons condamné ces
attentats comme nous condamnons les bombardements et les actes de guerre
contre le peuple afgan.

Ce sommet se tiendra aussi deux semaines avant le passage à l'euro : les
conditions de ce passage illustrent parfaitement les orientations
néolibérales de l'Union européenne : la priorité est donnée aux
équilibres budgétaires et à l'orthodoxie financière libérale sans aucune
prise en compte des besoins des populations.

Une Europe des inégalités et de la précarité

L'Europe est un continent où les richesses continuent de progresser,
mais ces richesses sont de plus en plus mal partagées. La politique de
l'Union européenne, avec le soutien des gouvernements des différents
pays qui la composent, s'inscrit totalement dans les politiques
libérales mondiales. Elle s'attaque aux droits sociaux collectifs en
précarisant l'emploi ; elle remet en cause les services publics en
imposant la concurrence et en brisant les péréquations sociales et
géographiques ; en matière d'emploi, ses consignes sont claires :
l'emploi doit coûter moins cher et être plus flexible pour mieux
s'adapter aux contraintes du marché... Et pour cela, les revenus de
remplacement pour les chômeurs et les chômeuses doivent être assortis de
contraintes et de conditions de plus en plus drastiques : les chômeurs
doivent accepter n'importe quelles conditions de travail , à n'importe
quel salaire : c'est un moyen efficace pour faire baisser le coût du
travail.
Pour que les populations se reconnaissent dans un projet européen,
faudrait-il encore que cet espace permette d'améliorer les conditions de
vie de l'ensemble des personnes vivant sur ce continent.. C'est le
contraire qui se produit : les acquis sociaux obtenus dans certains pays
et traduits dans les législations nationales sont remis en cause et
tirés vers le bas. Un projet européen démocratique ambitieux
consisterait au contraire à aller bien au-delà ce qu'il y a de mieux
dans chaque pays pour le proposer comme norme européenne en matière de
droit social, environnemental.

Pour une véritable charte des droits fondamentaux garantis

A Nice, en décembre 2000, les Chefs d'Etat européens ont proclamé une "
Charte des droits fondamentaux ". Le sommet de Bruxelles/Laeken doit
débattre de la place de cette charte dans une future Constitution
européenne : elle pourrait en devenir le préambule... En réalité, cette
charte est loin d'atteindre les niveaux de garantie existant dans les
textes internationaux, comme la " Déclaration universelle des droits de
l'homme " ou la " Convention européenne des droits de l'Homme "...
Face au développement des inégalités entre les pays du Nord et les pays
du Sud, mais aussi au sein même des pays riches, ce n'est pas de moins
de droits dont nous avons besoin mais, bien au contraire, de plus de
droits. Si des droits européens doivent être élaborés et faire partie
d'un texte politique de référence dans la construction européenne, ces
droits doivent faire progresser les acquis sociaux, les libertés
individuelles et collectives. Dans cette charte , même des droits
existant dans les pays européens ne sont pas garantis : le droit à
l'emploi, à la retraite, à un revenu minimum garanti, le droit au
logement ne sont pas reconnus explicitement. C'est le plus petit
dénominateur commun des droits qui a été retenu dans la logique libérale
de l'Union européenne. C'est aussi la logique d'une Europe " forteresse
", fermée, dont les droits sont discriminants et destinés aux seuls "
Européens ". Une telle charte, si elle devenait la référence politique
sociale d'une Union européenne élargie, donnerait encore plus de poids
aux exigences patronales, aux multinationales et à leurs actionnaires ;
elle serait un instrument de régression sociale, accélérant encore la
spirale de la pauvreté et de la précarité.

Le monde n'est pas une marchandise

Mais la construction européenne libérale , c'est aussi les tractations
qui se poursuivent, au sein de l'OMC, sur la mise en place de l'AGCS
(accord général sur le commerce des services) : l'Union européenne
aujourd'hui est à l'offensive pour faire accélérer la conclusion de cet
accord au sein de l'OMC et transformer toute activité humaine en
marchandise. Avec une telle logique, la santé, la culture, l'éducation,
l'agriculture, l'alimentation, l'eau, le vivant seraient soumis au bon
vouloir du marché, aux seuls critères de rentabilité exigés par les
multinationales... Tout ce qui est directement rentable tomberait sous
la coupe des sociétés privées pour le profit des actionnaires. Tout ce
qui n'est pas rentable, mais pourtant utile à la collectivité, resterait
à la charge de cette collectivité, ou disparaîtrait purement et
simplement !

Apres Nice, Bruxelles...

Face à cela, l'an dernier à Nice, nous avions été des dizaines de
milliers pour exiger une autre Europe dans un autre monde. Les
gouvernements de l'Union européenne refusent pour l'instant de changer
de logique : c'est pourquoi nous devons continuer à nous mobiliser tous
ensemble !

Face à cette Europe néolibérale, une autre Europe se dessine : celle de
la solidarité et des luttes, luttes pour les droits de ceux et celles
qui en sont privés (sans domicile, sans travail, sans revenu, sans
papier...), luttes des salariés, notamment contre la précarité et les
licenciements, luttes contre la spéculation financière et les paradis
fiscaux, luttes des femmes contre les violences et la pauvreté, luttes
citoyennes, luttes pour l'annulation de la dette des pays pauvres,
luttes pour le droit des peuples à se nourrir et à vivre dans un
environnement qu'ils contrôlent... Ces mouvements au plan européen,
comme au plan mondial, se développent mais sont confrontés de la part
des gouvernements et des institutions internationales à une répression
grandissante. A Gênes, la police a tiré et tué, matraqué, torturé... Dès
Göteborg, les forces de l'ordre s'étaient déchaînées. Lors des
manifestations de Nice, des centaines de manifestants italiens avaient
été bloqués dans leurs trains à la frontière sur ordre des gouvernements
français et italien. Tout en reconnaissant sur le papier les libertés
d'expression, d'association et de manifestation, les gouvernements
européens tendent aujourd'hui à institutionnaliser la répression par des
dispositifs sans base légale (comme le système d'information Schengen)
qui entravent dans les faits l'exercice de droits par ailleurs garantis.
Leur Europe néolibérale, c'est aussi cela : la répression et la
criminalisation des mouvements sociaux qui résistent et s'organisent
contre cette Europe-là !
Par cette répression, ils espèrent faire taire la contestation : mais
ils font fausse route. La légitimité du combat contre la mondialisation
néolibérale continue de grandir dans l'opinion publique : les citoyens
n'acceptent plus cette politique européenne qui conduit au développement
d'inégalités en tout genre, facteurs de conflits et de guerres, à
l'intérieur comme à l'extérieur du continent européen.

Pour faire entendre une Europe de la solidarité et des droits

A Bruxelles, nous serons là pour faire entendre une Europe de la
solidarité, une Europe qui se bat pour imposer des droits sociaux,
syndicaux, politiques, citoyens, culturels qui répondent aux besoins de
toutes les populations qui y vivent. A Bruxelles, nous montrerons qu'il
existe une alternative à la construction européenne néolibérale. Ces
droits que nous voulons forment un tout et doivent être reconnus à
toutes et tous, aux ressortissants de l'Union Européenne comme aux
étrangers et leurs familles qui y vivent. Ils doivent être garantis
sans discrimination d'âge, de sexe et d'origine :

· Le droit à un revenu permettant de vivre pleinement.
· Le droit au travail, à un emploi stable et à une juste rémunération.
· Le droit à un logement.
· Le droit à une retraite et une pension.
· Le droit à une éducation gratuite et de qualité, à la formation, à la
culture.
· Le droit aux soins de santé, le droit à la contraception et à
l'avortement.
· Le droit à un environnement sain et à la sécurité alimentaire
· Le droit à une protection sociale de haut niveau.
· Le droit d'accès à des services publics assurant des prestations de
qualité.
· La liberté des media et leur pluralisme.
· La liberté de circulation et d'installation.
· Le droit de se défendre par une reconnaissance explicite du droit de
grève au niveau européen.
· Les droits civiques, syndicaux, politiques, d'organisation et de
manifestation pour une réelle démocratie.

Ces droits constituent les fondements d'une véritable charte pour une
Europe démocratique, sociale, écologique et solidaire. Il est possible
de
construire une autre Europe dans un autre monde, une Europe ouverte
entretenant des rapports égalitaires avec les peuples du Sud et de
l'Est, dans un monde de paix et de solidarité.

C'est pour cela que nous serons à Bruxelles face au sommet de l'Union européenne les 13,14, 15 décembre

C'EST TOUT?
by kitty Wednesday October 17, 2001 at 03:57 PM
ladyredkitten@hotmail.com

C'est tout? Juste l'annonce de l'existence d'un collectif avec des revendications assez communes, sans le moindre nom, adresse, contact, etc???