arch/ive/ief (2000 - 2005)

[ La réunion ]

Les Ministres de la Défenses n'ont pas trouvé mieux que de se réunir au musée de l'Armée, au milieu des glorieuses reliques des boucheries passées, c'était déjà "un signal fort" (comme on dit dans les journeaux sérieux), on n'allait surement pas parler de paix... d'ailleurs, on n'a pas parlé de grand chose puisque l'on a surtout réafirmé la volonté de construire une "armée européenne" et de soutenir les représailles des USA en Afghanistan. Les militants pour la paix on saisi la perche tendue pour scander comme slogan "les ministres de la défense au musée, que l'armée européenne y aille aussi".

[ La contestation ]

Dehors, à l'appel du CNAPD (Centre National d'Action pour la Paix et la Démocratie), environ 250 personnes ont manifesté, demandant de "désarmer pour dévellopper". Mais plus que la réunion union-européenne, c'était la campagne de représaille des USA et de leurs alliés (dont la Belgique) contre l'Afghanistan qui retenait l'attention des manifestants. Le cortège est parti du rond point Shuman, pour longer le parc du Cinquantenaire, fermé et gardé par un important contingent militaro-policier, et se dissoudre un peu plus loin. C'est le groupe "les passeurs de rêves" et leur char en forme de Terre qui ouvre le cortège, suivis par divers ONGs, et individus, mais on a surtout remarqué les "irréductibles" Chiliens du Collectif Contre l'Impunité et Turcs du DHKC, particullièrement remontés contre les USA et présents dans toutes les actions contre la guerre, et chaque jour à 17:00 face à l'ambassade US à Bruxelles "tant que la guerre continuera". Très parlant aussi, un groupe de femmes arabes, avec quelques enfants, qui portent sur un panneau une liste très complète des pays dans lesquels les USA ont commis des atrocités.

[Ecolo entre deux chaise ]

Des membres d'Ecolo sont aussi présents, drapeaux au vent, et beaucoup les regardent avec un peu de méfiance: comment peut-on être dans un gouvernement qui soutient ces actions militaires et s'y opposer? Dans le discours, les représentants du "parti vert" font des véritables tours d'équilibristes et de jonglerie, n'étants plus à une contradiction près. Malgré le bilan désastreux des campagnes contre l'Irak et la Yougoslavie, lors desquelles des armes interdites ont été utilisées et les populations civiles directement visées, ils n'hésitent pas à soutenir les opérations actuelles, qui suivront certainement le même mode opératoire. Ils émettent des réserve quand à la légalité de l'action, mettent des conditions quand à la manière dont elle doit être menée, mais ne se donnent aucun moyen d'obtenir quoi que ce soit: sortir du gouvernement ou de l'OTAN ne sont pas des options à l'ordre du jour. Alors on dit "OUI" à la guerre, et on réglera les "détails" (concernant des milliers de vies humaines) en posant des questions parlementaires... Après tout ce n'est pas si grave, puisque la Belgique soutient la guerre, mais n'y a pas encore engagé de forces... Cette position intenable et injustifiable en met plus d'un mal à l'aise, c'est le cas du député Vincent Decroly qui hier, estimant que le programme d'Ecolo sur lequel il a été élu n'était pas respecté, a décidé de quitter la majorité, tout en restant dans Ecolo. Cette situation inédite, qui risque de secouer Ecolo par la base, sera discutée ce vendredi en conseil de fédération d'Ecolo. Quand le micro est coupé, on entend parfois dire que le gouvernement ne tiendra pas au delà de la présidence belge de l'Union Européenne, mais que d'ici là c'est "l'Union Sacrée". Lamentable.