arch/ive/ief (2000 - 2005)

La reprise du conflit abkhaze aggrave la tension entre Tbilissi et Moscou
by AFP Thursday October 11, 2001 at 08:37 AM

TBILISSI, 10 oct (AFP) - La tension est montée mercredi entre la Russie et la Géorgie, à la suite de l'aggravation du conflit dans la région séparatiste d'Abkhazie, Tbilissi menaçant d'abattre tout aéronef non identifié après avoir accusé les Russes d'avoir bombardé son territoire

mercredi 10 octobre 2001, 17h50

La reprise du conflit abkhaze aggrave la tension entre Tbilissi et Moscou
TBILISSI, 10 oct (AFP) - La tension est montée mercredi entre la Russie et la Géorgie, à la suite de l'aggravation du conflit dans la région séparatiste d'Abkhazie, Tbilissi menaçant d'abattre tout aéronef non identifié après avoir accusé les Russes d'avoir bombardé son territoire.

Dans un communiqué diffusé à Tbilissi, l'ONU a déclaré qu'elle tenait l'Abkhazie et la Géorgie pour "responsables" de la détérioration de la situation et des tirs "barbares" contre un hélicoptère des Nations Unies lundi dans la zone des combats, qui ont causé la mort de neuf personnes dont quatre observateurs militaires internationaux.

L'ambassadeur de Géorgie en Russie Zourab Abachidzé a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères, après que la Géorgie eut accusé la Russie de bombardements.

Sur le terrain, des combats se sont poursuivis dans la journée entre les forces abkhazes et un groupe de quelque 200 combattants, dont des Tchétchènes, bloqué à une douzaine de kilomètres de Soukhoumi, "capitale" de la république séparatiste, selon une source officielle abkhaze.

Ces combats, ont fait mercredi deux morts parmi les assaillants, selon le "vice-ministre de la Défense" abkhaze Garri Koupalba. Selon lui, de 500 à 700 autres combattants géorgiens et tchétchènes tentaient de rejoindre la zone des combats ces deux derniers jours.

Des "volontaires" du sud de la Russie ont, de leur côté, proposé de venir en renfort aux forces abkhazes, a prévenu un porte-parole du "ministère" abkhaze des Affaires étrangères, Martin Tarkil.

Revenant sur les accusations de bombardements russes, le ministre géorgien de la sécurité d'Etat, Vakhtang Koutateladzé, a affirmé à la télévision que des écoutes radio de "militaires russes" avaient prouvé l'implication de ceux-ci dans les bombardements effectués par des appareils non-identifiés mardi dans la zone des combats.

Selon lui, des appareils russes ont à nouveau violé l'espace aérien géorgien mercredi.

Les Géorgiens accusent depuis des années les Russes d'appuyer les séparatistes abkhazes. Moscou accuse pour sa part Tbilissi de soutenir les indépendantistes tchétchènes.

Un porte-parole du président indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov, Akhmed Zakaïev, a quant à lui démenti que des combattants tchétchènes prennent part aux combats.

"Qui a intérêt à ce que la situation se détériore en Géorgie, un pays qui souhaite adhérer à l'OTAN (...), sinon la Russie", a-t-il ajouté.

La Russie a démenti dès mardi que ses avions aient bombardé le territoire géorgien. Des accusations abkhazes analogues à l'égard de l'aviation géorgienne ont été rejetées par Tbilissi.

Signe de l'inquiétude que la reprise du conflit abkhaze a provoqué dans la région, le ministre arménien des Affaires étrangères Bardan Oskanian a déclaré à Erevan que l'Arménie était "préoccupée" par la reprise du conflit en Abkhazie, où habitent un grand nombre d'Arméniens.

Située dans l'ouest de la Géorgie au bord de la mer Noire, l'Abkhazie avait été intégrée à la république soviétique de Géorgie en 1921. Après l'éclatement de l'URSS, elle a proclamé son indépendance en août 1992, et l'a défendue, lors d'un conflit d'un an qui a fait des milliers de morts et provoqué l'exode de 250.000 Géorgiens.

Les relations entre Moscou et Tbilissi se sont nettement dégradés depuis le début de l'intervention russe contre la Tchétchénie le 1er octobre 1999, Moscou accusant Tbilissi de laisser transiter armes et combattants via son territoire. Le souhait des Géorgiens de rejoindre l'OTAN est également mal vu par Moscou.