arch/ive/ief (2000 - 2005)

Les États-Unis voient des terroristes partout
by Transfert.net Thursday October 04, 2001 at 10:01 AM

L´Anti-Terrorism Act (ATA), le projet de loi anti-terroriste actuellement en discussion, entend renforcer de façon drastique l´arsenal répressif en vigueur.

Selon Kevin Poulsen, un hacker reconverti dans le journalisme, l´Anti-Terrorism Act reprend également à son compte les différents types de délits informatiques inscrits au Computer Fraud and Abuse Act. Seraient ainsi qualifiés de "terrorisme" le fait de cracker un logiciel, de créer ou diffuser un virus informatique, de pirater un site web (même s´il ne s´est agit que d´en modifier la page d´accueil), de modifier ou de détruire un système
informatique, etc. De plus, l´actuelle prescription, qui empêche d´engager des poursuites cinq ans après les faits, serait abrogée. Les script kiddies et pirates, souvent âgés de moins de 21 ans, qui ont (ou auraient) pu avoir maille à partir avec la justice ces dernières années, pourraient être poursuivis rétroactivement et condamné... à la prison à vie, sans possibilité de remise de peine, ni de libération
anticipée. Sans compter tous ceux qui leur seraient venus en aide et qui devraient, eux aussi, à l´aune du projet de loi, remettre aux forces de l´ordre un prélèvement ADN à stocker dans la base de données des meurtriers, violeurs et autres dangereux criminels, ou terroristes dûment qualifiés.
La semaine passée, les ministres de l´Intérieur et de la Justice de l´Europe des Quinze se sont réunis en urgence. Objet de l´entrevue :
harmoniser leurs arsenaux législatifs et juridiques en la matière. La proposition de définition commune du terrorisme évoquait ainsi les "infractions commises intentionnellement par des individus ou des groupes contre un ou plusieurs pays, leurs institutions ou leur population, en vue de les menacer et de porter gravement atteinte à leurs structures politiques, économiques, environnementales ou sociales, ou de les détruire". Toute velléité de contestation du pouvoir en place ou de désobéissance civile, ainsi que toute
utilisation "illégale" de l´informatique ou de l´Internet, sont aujourd´hui en passe d´être perçues, par la justice, les forces de l´ordre, sinon l´opinion publique, comme relevant des mêmes qualifications que celles applicables aux terroristes responsables d´actes réellement meurtriers. (sources : Transfert, 01Net)

http://www.transfert.net/fr/cyber_societe/article.cfm?idx_rub=87&idx_art=73
http://www.01net.com/rdn?oid=161395&rub=2035