Témoignage d'un candidat africain à l'asile by Marcel/santos Monday October 01, 2001 at 02:45 PM |
Ci-dessous la retranscription (avec les quelques fautes) de très larges extraits d'une lettre reçue récemment. Cette lettre a été écrite par un candidat à l'asile politique, originaire d'Afrique.
Par crainte de poursuites contre sa famille, restée au pays, il demande que son nom ne soit pas publié. Nous l'appelerons donc « Santos » ; de même, pour éviter que ses conditions de détention en Belgique n'empirent encore,
nous nommerons son pays « A. » et le pays par lequel il a transité « Z. ». Pour la même raison, j'ai également remplacé certaines informations, permettant de l'identifier trop aisément, par des périphrases entre crochets.
Le texte ci-dessous est bien entendu à diffuser au maximum, si nous voulons que la Belgique redevienne un pays respectueux des Droits de l'Homme...
Bien à vous,
Marcel
Copie de la lettre de Santos :
Salut Marcel !
Je me retrouve une nouvelle fois dans un autre centre parce que on a tenté de me rapatrier pour la deuxième fois en A. et j'ai refusé. C'était le [jour et heure] avec un vol SABENA. J'ai essayé de vous mettre au courant par l'intermédiaire d'un ami mais je ne sais pas s'il a pu le faire.
De toute façon ce n'était pas facile car j'ai été traité comme un animal, on m'a marché sur la bouche, au moins une dizaine de personne dans un petit endroit à l'aéroport et certains m'ont piétiné afin que je sois ligoté comme un colis, les bras en arrière lié et les pieds jusqu'à la cuisse liés également. C'était vraiment horrible, ensuite ils m'ont soulevé avec la complicité du directeur de l'aéroport et m'ont ensuite embarqué dans un camion sur lequel était écris SABENA. Ensuite le camion s'est dirigé à l'arrière de l'avion en partance pour [la capitale de A.]. C'est là bas qu'ils m'ont ensuite soulevé et faire rentré dans l'avion toujours liés comme auparavant, m'ont assis ensuite de force dans le siège avec deux autres policiers de gauche à droite qui m'ont mis la ceinture de sécurité et tous me cachaient pour que les passagers de l'avion ne me voient.
Je me suis débattu durant tout ce temps et les suppliers que je ne suis pas criminel n'y commi un délit, je ne me suis ni servi de faux documents pour pouvoir accéder au territoir Belge, je suis venu demandé l'Asile à l'aéroport en provenance de Z. (où il n'accepte pas de réfugier).
Je suis étudiant en A. et militant de l'AMEB (association nationale des étudiants de A.) et milite également dans le PCRV (parti communiste révolutionnaire). Nos luttes sont nobles et les revendications sont sociales et politiques car nous demandons une vraie démocratie en A., une liberté d'opinion et une vraie justice pour tous les crimes impunis dont [le Président de A.] et sa garde présidentielle ainsi que l'armée sont complices, nous demandons la lumière sur ces traffics d'armes et de diamants dans les autres pays de la sous région [trois pays africains] et son implication.
C'est à cause de tout ceux que je suis recherché car connaissant les sources de provisions de manuels clandestins saisi à mon domicile le [date].
Aujourd'hui, j'ai reçu deux réponses négatifs concernant ma demande d'Asile, l'Office des étrangers me reprochent que je sais des choses que je ne veux pas en parler. Office du HCR me reproche d'être allé en Z. en passant par Bruxuelle sans demandé l'asile la première fois or je n'ai fais que un mois.
Ensuite on me reproche d'avoir voyagé sur ma propre identité que c'est ceux qui confirme l'absence de crainte à mon égard et je dois être ramené en A.
Voilà en faite une partie de mon problème actuellement, j'ai toujours besoin de votre soutien afin de faire respecter les droits de l'homme.
Pour moi je souhaite un jour avoir la liberté et m'enfuir loin de la Belgique car ce que j'ai vu à l'aéroport est vraiment inhumain et même la manière dont j'étais traité à [autre centre fermé belge].
Je souhaite également que s'il y a possibilité d'intervenir pour moi afin que le recours introduit par mon avocat se fasse vite, faite le : je vous en prie, soyez discret car je ne veux que mon [nom] apparaisse nul part dans un
journal, sinon je pourrai mettre ma famille en danger.
Faite moi également parvenir des timbres et des cartes [de téléphone] afin que nous puissiont maintenir le contact. S'il est possible pour vous de me visiter, faite le mois savoir avant car ici n'importe qui ne rend pas visite et si l'on sait que j'ai des contacts avec vous, c'est plus grave.
Je vous fais confiance de toute façon.