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Che Guevara et l'anti-globalisation
by Bert De Belder Friday September 28, 2001 at 05:03 PM
ics@lai-aib.org

Il est redevenu l'idole de nombreux jeunes, on le voit à nouveau défiler dans toutes les manifestations antimondialisation. Pourquoi? Qui était-il? Portrait d'Ernesto «Che» Guevara.

Nom: Ernesto Guevara de la Serna, dit ‘Che'
Nationalité: argentin/cubain et internationaliste
Né à: Rosario, Argentine, le 14 juin 1928
Assassiné à: La Higuera, Bolivie, le 9 octobre 1967
Fonctions: directeur de la Banque Nationale et ministre de l'Industrie à Cuba

Etudiant en médecine, le jeune Ernesto Guevara traverse l'Amérique latine à moto avec un ami. Il travaille entre autres comme volontaire dans un village de lépreux. «J'ai été confronté à la misère, la faim, les maladies et à l'impossibilité d'y remédier vu le manque de moyens. J'ai commencé à comprendre qu'aller aux côtés de ces personnes est au moins aussi important que de devenir chercheur ou de fournir quelque contribution à la science médicale.»

Une autre science fascine également le jeune Che: le marxisme. A 17 ans, il entame la rédaction d'un dictionnaire philosophique et noircit sept cahiers de remarques sur l'œuvre de Karl Marx et le socialisme. Il écrit: «On doit être marxiste de façon tout aussi évidente que l'on suit Newton en physique ou Pasteur en biologie. Le mérite de Marx est d'avoir fait faire un bond de qualité à la philosophie sociale. Il interprète l'histoire, explique sa dynamique et prévoit l'avenir. En outre, il formule un concept révolutionnaire: il ne suffit pas de saisir la nature des choses, il convient également de la modifier.»

Devenu ministre, Che Guevara dirige des délégations dans la quasi-totalité des pays socialistes: l'URSS, les pays de l'Europe de l'Est, la Chine, la Corée du Nord. A ce propos, il écrit: «Lorsque je visitais les pays socialistes, je me sentais comme Alice au pays des merveilles. Aucune comparaison n'est vraiment possible entre une société socialiste et une société capitaliste.»

Argentin, Che s'engage dans la révolution cubaine, puis aux côtés de Kabila dans le maquis congolais et, enfin, comme guérillero en Bolivie. Il est internationaliste: «Il faut tenir compte du fait que l'impérialisme est un système mondial, il convient donc de le combattre par une grande offensive à l'échelle mondiale.» Et comment mener cette lutte avec succès? «Attaquez l'ennemi partout, sans lui laisser une minute de répit, de façon qu'il ait l'impression d'être une bête traquée.» Le mouvement antimondialisation l'a bien compris. Nulle part, il ne laisse aux centres de pouvoir du capitalisme mondial la moindre minute de répit et les oblige, à l'instar de bêtes traquées, à fuir vers le désert (le sommet de l'OMC au Qatar), vers les sommets enneigés (le prochain sommet du G8 au Canada) ou encore dans des forteresses puissamment fortifiées.

Par le Che, les jeunes se voient confier un rôle de premier plan en vue de changer le monde. Dans un discours à l'Université d'Alger, il leur dit: «La chose la plus importante, c'est que vous soyez toujours en mesure, au plus profond de vous-mêmes, de vous sentir concernés par n'importe quelle injustice contre qui que ce soit, partout dans le monde.» Et dans un autre passage: «J'ai toujours insisté sur le fait que vous ne devez jamais cesser d'être jeunes ni vous muer en vieux théoriciens, mais conserver votre fraîcheur juvénile et votre enthousiasme de façon à être en mesure de devenir le moteur du mouvement de masse dans son ensemble.»

A ne pas manquer: samedi, 6 octobre, Passage 44 (Botanique, Bruxelles), à partir de 13 h: CHE PRESENTE journée de solidarité avec Cuba: atelier rap avec Starflam, info-action Bah-cardi, concert de musique cubaine, films cubains, fiesta latina,...!

Après Nike, le Che
by nico Tuesday October 02, 2001 at 10:28 AM

Il n'est pas de sauveur sur terre,...(l'Internationale)
Pauvre Che, récupéré, accomodé à toute les sauces (aussi bien par les stals que les trots), sa célèbre effigie cautionne tout les discours et sert de support à toute propagande. Ras-le-bol du symbolisme post-adolescent. Avoir un poster ou un t-shirt de l'illustre révolutionnaire ne fera rien avancé.
Merci a toute les personnes qui ont fait du Che un produit permettant de vendre leur "révolution" à bon compte. (il est en effet plus facile de se réclamer de quelqu'un - d'autant plus si il est mort- que de développer des pratiques originales qui concrétisent un certain idéal)

Au delà de l'image...
by kitty Tuesday October 02, 2001 at 05:18 PM
ladyredkitten@hotmail.com

[1] Il est regretable que l'image d'Ernesto 'Che' Guevara soit parfois détournée à des fins plus ou moins commerciale. Mais ceux qui ne voyent dans une photo du Che qu'une photo manque de conscience politique.

[2] Si le Che est si populaire et toujours porté par des centaines, des milliers de jeunes et moins jeunes, ce n'est pas parce qu'il est un beau brun au destin tragique et au regards inspiré. C'est parce ce la manière dont il a vécu est un exemple pour ceux qui veulent changer le monde.