arch/ive/ief (2000 - 2005)

le mardi noir vu d'Islamabad
by Le Monde Wednesday September 26, 2001 at 12:59 PM
kickerpower@hotmail.com

Un pofesseur de physique à l'université Quaid-e-Azan nous donne son point de vue sur sur les réactins Américaines suite aux attaentats du 11 Septembre.

Le rêve funeste de Samuel Huntington, le "choc des civilisations", pourrait bien devenir réalité après les attentats terropristes du 11 Septembre dernier. La faille qui sépqrait l' ensemble des musulmans du reste du monde n'est plus une simple faille. C'est un abîme ou s'effondreront l'un et l'autre si aucun pont n'est lancé.
Les chefs des etats musulmans, a l exception de Saddam Hussein, ont condamnés les attaques. Les leaders des communautés musulmanes des Etats-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne, d'Europe et d'Australie les ont dénoncées avec force, en rappelant qu'il ne faut pas confondre islam avec extrémisme...
Mais ne nous voilons pas la face, la réalité n'est pas aussi simple. L'aveuglement devant les faits ne sert qu'à ralentir la recherche d solutions. On aimerait bien que les images représentant des palestiniens réjouis sont peu représentatives et ne refletent que la consternante immaturité politique d'une poignée d'hommes. Mais n'est-ce pas se bercer d'illusions?
Un étrange nouveau monde nous attend, ou les anciennes regles du comportement social et politique seront remplacées par d'autres qui restent à définir. Catapultés dans les tenebres et l'horreur par la force des evenements, les êtres rationnels que nous sommes doivent de toute urgence formuler ne réponse fondée sur la morale et non sur des considérations de pouvoir et de faisabilité.Pour cela il faut partir d'un axiome moral clairement défini:l'égalité fondamentale de tous les êtres humains.
Avant toute autre considération, le meurtre massif du mardi noir doit être condamné, sans nuance, sans conditions, sans chercher quelque lointaine cause ou raison profonde pouvant servir de justification et sans tenir compte de l'identité nationale des victimes ou des coupables.La délirante furie suicidaire des terroristes a engendré des actes haineux de massacre aveugle qui ont conduit au pire des monde possible.
L'analyse ne vient qu'ensuite mais elle est tout aussi essentioelle.Il n'existe pas que je sache de "gêne" terroriste, et on n'est pas prêt d'en découvrir un.Or, pour que ces êtres humains normaux, capables de tendresse et d'amour se soyent transformés en brutes sanguinaires animées par la seule volonté de tuer, il faut qu'ils aient été affactés par quelque chose qui aura suscité leur métamorphose. Mais quoi?CNN et les médias américains se sont peu souciés jusqu'ici de comprendre ce quelque chose.Le coût de cette insouciance, si elle est perdue, sera terrible...
La lutte contre le terrorisme jette bcp de poudre aux yeux. On va surement investir des milliards dans la surveillance, mais quand on envisage à l'efficacité dévastatricede quelques cutters dans les mains d'une bande de kamikazes, tout cela a-t-il encore n sens?Les nations modernes sont bien trop vulnerables pour être protégées.
Seul un imbécile peut croire que les services d'un kamikaze s'achètent au coin de la rue. Les terroristes ne grandissent pas n'importe ou. Leurs viviers se trouvent dans des camps de réfugiiés ou d'autre sinistre dépot d'humanité, abandonnés par la civilisation et livrés à la putréfaction.Une superpuissance planétaire, indifférente à leurs souffrances et manifestement du coté des bourreaux, a cultivé la haine comme arme patriotique.
Avec une suprême arrogance, indiférents à l'opinion mondiale, les Etats-Unis cautionnent ouvertement les spolations et tortures quotidiennes infligés aux Palestiniens par les forces Israéliennes.Le silence assourdissant qui a accompagné les tueries dans les camps de réfugiés au Chana, Sabra et Chatila.
Ce serait stupide et cynique de trouver matière à se féliciter dans une pareille vengeance, ou dans le fait indiscutable que Ben Laden et ses semblables sont le produit dérivés de la mésaventure de la CIA en Afghanistan. La vraie question est plûtot ou allons -nous maintenant, nous, les habitants de la planète? Quelle lecon tirer des ruines encore fumantes du WTC?
Si les Américains n'en retiennent qu'une incitation à faire étalage de leur puissance militaire, alors l'avenir sera des plus sombres. Ils peuvent déclencher le carnage sans la moindre difficulté, mais les cadavres de quelques milliers d'Afghans n'apporteront ni paix ni ne réduiront le risque de nouvelles attaques terroristes.
Ceci n'est pas un plaidoyer pour l'inaction:Ben Laden et sa clique, et tous les autres bandits de la même espece doivent êtres jugés, mais un massacre sans discrimination ne ferait qu'ajouter du combustible aux haines déjà présentes.
A long terme, la sécurité des Etats-Unis dépend de son engagement au coté des peuples du monde, principalement ceux qu'ils ont meurtris. Ils doivent étendre leur conception du droit humain à l'ensemble du monde. Ils doivent respecter les traités internatinaux et mettre un terme à l'accroissement de leur richesse par la mondialisation.
Mais les Etats-Unis ne sont pas appelés seuls à réviser leur comportement.Ceux vivant aux USA, en Europe, au Canada jouissant de libertés qu'ils n'ont pas au Pakistan ou dans la plupart ds pays musulmans.Les communautés d'immigrés musulmans ont, assez largement, préféé l'isolement à l'intégration.A long terme c'est une situation qui engendre méfiances et frictions.
Avant toute chose, la survie de la communauté exige qu'on marque nettement la différence entre les extrémistes et les musulmans. S'il se trouve quelqu'un, au sein de la communauté musulmane, pour croire que tout américain est une juste proie à cause de la mauvaise politique de son gouvernement, qu'il s'en aille!
Je me fais l'écho de Bush lorsqu'il dit:"qu'on ne s'y trompe pas"Car précisément, ce serait se tromper lourdement que de réagir avec le coeur au lieu de la raison dans le sillage de l'horreur, en bombardant le peuple Afghan pour le ramener à une époque antérieure à l'àge de pierre.Sinon la survie de l 'espece est loin d'être garantie.
Pervez Hoodbhoy.