LETTRE AUX ANTI - MONDIALISTES by Guy VERHOFSTADT, Premier Ministre Wednesday September 19, 2001 at 01:11 PM |
[ NOTA: voici la traduction de la lettre (provisoire?) de Guy Verhofstadt aux "anti-mondialisation". N'hésitez pas à y réagir, au moyen du formulaire "add comment" (ajout de commentaire), juste en dessous de l'article // dessin de Titom, pour le livre d'ATTAC-Bruxelles "L'Europe de la Table Ronde", titomg@caramail.com ]
AUX ANTI - MONDIALISTES
Seattle, Göteborg, Gènes……. Des dizaines de milliers de personnes qui descendent dans la rue pour proclamer leurs opinions. Une bouffée d'air dans cette ère post-idéologique. S'il n'y avait eu cette violence gratuite, on aurait été tenté d'applaudir. Le mérite du mouvement anti - mondialiste, c'est de faire contrepoids à une époque où la politique est devenue si stérile, ennuyeuse et technique. Cette contestation est bénéfique pour la démocratie.
Mais au fond, vous, les anti - mondialistes, que voulez-vous nous dire au juste ?
A l'instar du « black block », voulez-vous agir avec violence contre toute forme de propriété privée ?
Ou voulez-vous promouvoir le mouvement « slow food », un club mondain qui publie de prestigieux dépliants faisant l'éloge de la consommation d'une alimentation correcte dans les meilleurs établissements ?
D'où sortent tout à coup ces accusations à l'adresse de la mondialisation ?
Jusque récemment, les intellectuels progressistes chantaient eux aussi les louanges du marché mondial censé porter le bien-être et la prospérité dans des pays qui n'avaient connu que la pauvreté et le déclin. Et à juste titre.
L'expérience nous apprend que chaque pour - cent supplémentaire d'ouverture de l'économie d'un pays génère une augmentation de 1% du revenu par habitant de ce pays. Ce qui explique la richesse des Singapouriens, une richesse qui contraste radicalement avec la pauvreté qui règne dans une économie fermée comme celle du Myanmar. Bref, jusqu'à Seattle, la mondialisation n'était pas considérée comme un péché, mais comme un bienfait pour l'humanité. En opposition radicale avec l'extrême droite qui ne cesse de se lamenter sur la perte d'identité. Mais depuis, vous aussi, vous traitez la mondialisation comme une sorte de peste répandant pauvreté et perdition.
La mondialisation, le dépassement des frontières, peuvent bien évidemment sombrer rapidement dans un « égoïsme sans frontières.
Aux yeux de l'occident riche, le libre - échange est une évidence. Mais c'est beaucoup moins le cas quand il s'agit de produits qui risquent de nuire à sa propre économie tels le sucre en provenance des pays du tiers -monde ou le textile d'Afrique du Nord. Ce libre - échange mondial proclamé haut et fort s'effectue souvent à sens unique, du Nord riche vers le Sud pauvre, et pas inversement.
Mais je vois également des contradictions dans votre vision. Vous vous en prenez aux chaînes de restauration rapide américaines, au soja génétiquement modifié par des multinationales, aux marques mondiales qui déterminent le comportement des consommateurs. Certains parmi vous prônent un retour à une taille plus modeste, une plus petite échelle. Il faut retourner aux marchés locaux, à la communauté locale. Sauf quand il s'agit d'immigration !
Là, la mondialisation devient l'objectif.
Des cortèges d'expatriés errent le long des frontières de l'Europe et de l'Amérique du Nord, contemplant les vitrines de notre société d'abondance ?
Des millions de sans - papiers vivent comme des parias déracinés dans les conditions les plus misérables, dans l'espoir de pouvoir, eux aussi, grappiller une petite partie de cette richesse occidentale ?
N'est-ce pas précisément le manque de libre - échange et d'investissement qui les a chassés sur la route vers l'occident ?
A l'inverse, vous prônez ardemment la tolérance envers de nombreux modes de cohabitations et de styles de vie. Mais n'est-ce pas justement grâce à ma mondialisation que nous vivons aujourd'hui dans une société multiculturelle, tolérante, qui rend tout cela possible ?
Je pensais que cette nostalgie des communautés locales étriquées d'antan ne hantait que les conservateurs et leur culte du passé, les adeptes de l'extrême droite qui ne jurent que par leur propre race ou les fanatiques religieux qui brandissent la Bible ou le Coran. Ainsi, une frange importante du mouvement anti - mondialiste, même si elle n'en est pas consciente, flirte dangereusement avec l'extrême droite ou la droite populiste, avec cette différence que les premiers s'opposent aux multinationales en raison des prétendues préjudices occasionnés au Sud, tandis que l'extrême droite, tel qu'incarnée par Le Pen en France, vilipende les multinationales au nom du contrôle de l'économie nationale.
Certes, vous posez souvent les bonnes questions. Mais êtes-vous certains de formuler également les bonnes réponses ?
Qui oserait encore nier les changements climatiques et le réchauffement de la terre ?
Mais n'est pas seulement grâce à des accords globaux que nous pouvons les contrer ?
Qui nierait l'intérêt du libre-échange mondial pour les pays les plus démunis ?
Mais cela n'exige-t-il pas justement des normes minimales globales, tant sociales qu'écologiques ?
prenons ces spéculations immorales contre les monnaies faibles, comme c'était le cas il y a quelques années du peso mexicain ou du ringgit malais. N'est-ce pas grâce aux zones monétaires plus vastes, grâce à la mondialisation donc, que cette spéculation peut être efficacement combattue, puisque la spécialisation contre le dollar ou contre l'euro dissuade plus les spéculateurs que n'importe quelle taxe.
A mon sen être pour ou contre la mondialisation sans esprit critique n'a pas de sens. La question se pose plutôt de savoir comment tout un chacun, y compris les moins favorisés, peuvent bénéficier des avantages manifestes de la mondialisation sans souffrir de ses perversités. Quand pouvons-nous être certains que la mondialisation est bénéfique, non seulement pour un petit groupe de favorisés, mais aussi pour la grande masse des laissés pour compte du tiers -monde ?
Je le répète, vos inquiétudes en tant qu'anti-mondialistes sont correctes. Mais pour apporter de bonnes réponses à vos questions légitimes, il nous faut plus, et pas moins, de mondialisation, comme l'indique également James Tobin. C'est là que réside le paradoxe de l' anti-mondialiste. la mondialisation est à double tranchant.
Il faut dès lors une approche globale et éthique, à la fois de l'environnement, des rapports professionnels et de la politique monétaire.
En d'autres termes, ne pas freiner la mondialisation, mais l'encadrer éthiquement, là est le défi. Je l'appellerais « mondialisation éthique », un triangle formé du libre-échange, de la connaissance et de la démocratie.
Ou en d'autres termes : le commerce, la coopération et la prévention des conflits.
La démocratie et le respect des droits de l'homme constituent la seule manière durable d'éviter la violence et la guerre et d'accéder au commerce et la prospérité. Toutefois, la communauté internationale n'est toujours pas parvenue à imposer une interdiction globale des armes légères ou à créer un tribunal pénal international permanent.
En outre, il faut davantage d'aide de la part de l'occident riche. N'est-il pas honteux que 1,2 milliards de personnes ne disposent toujours pas de soins médicaux et d'un enseignement de qualité ?
Le commerce seul ne pourra pas sortir les pays les moins développés de leur situation. Et même avec davantage d'échanges commerciaux, il faudra plus de coopération au développement pour la construction de ports et de routes, pour la création d'écoles et d'hôpitaux, pour le développement d'un système juridique stable.
Enfin, il faut libérer davantage le commerce mondial. La libéralisation de tous les marchés entraînerait une augmentation du revenu des pays en voie de développement de 700 milliards de dollar par an, quatorze fois plus que le montant total de l'aide au développement perçue actuellement.
Halte au dumping des excédents agricoles occidentaux sur les marchés du tiers-monde. Mettons fin aux exceptions injustes pour les bananes, le riz ou le sucre. L'exception ne doit être maintenue que pour les armes.
« Everything but arms », tout sauf les armes, doit devenir l'exergue des futures négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce.
Davantage de libre - échange, de démocratie et de respect des droits de l'homme, de coopération au développement
Serait ce suffisant pour réaliser la mondialisation éthique ?
Certes pas !
Ce qui manque, c'est un outil politique afin de pouvoir l'imposer. Une réponse politique mondiale aussi forte que le marché mondialisé que nous connaissons déjà. Le G8 des pays riches doit être remplacé par un G8 des associations de coopérations régionales existantes. Au sein de ce G8, le sud occuperait une place importante et juste, ce qui permettrait de bien canaliser la mondialisation de l'économie.
En d'autres termes, un forum où les associations de coopération continentales les plus importantes se retrouvent sur un pied d'égalité : l'Union européenne, l'Union africaine, Le MercoSur, l'Asean, l'Accord Nord-Américain de Libre Echange, …
Ce nouveau G8 deviendrait le forum des accords contraignants sur les normes éthiques globales concernant les conditions de travail, la propriété intellectuelle, la « bonne gouvernance.
Dans un même temps, ce G8 renouvelé pourrait envoyer les directives et incitants nécessaires aux grandes institutions internationales et aux forums de négociation tels que l'OMC, la Banque mondiale, Kyoto. Un G8 non plus dominé par les grands pays puissants, mais où tous les membres de notre société globale seraient représentés. Un g8 capable de formuler une réponse radicale à des problèmes mondiaux tels que la traite des êtres humains.
Nous avons déjà vu un tel processus à un stade embryonnaire lors des négociations du protocole de Kyoto à Bonn, où finalement une percée a été réalisée grâce aux accords entre le groupe Umbrella, l'Union européenne et le groupe des pays les moins développés, à l'encontre de la volonté de la plus grande puissance du monde, les Etats - Unis.
Evidemment, nous ne devons pas attendre la première rencontre du nouveau G8 pour lancer la mondialisation éthique. Nous pouvons l'amorcer dans notre propre espace européen. Pourquoi ne pas examiner chaque décision prise au niveau européen à la lumière de son incidence sur la situation des plus démunis de la planète ?
Contribue-t-elle à surmonter ou creuser davantage l'abîme entre le Nord riche et le sud pauvre ?
Favorise-t-elle ou complique-t-elle la gestion des problèmes écologiques mondiaux ?
Et dans ce cadre, pourquoi ne pas solliciter l'avis de sages extérieurs à l'Union ?
Il faut en effet essayer de voir plus loin que l'intérêt européen. Car même quand nous sommes pétris des meilleures des intentions, les intérêts d'une multinationale pétrolière ou des cultivateurs européens de betteraves sucrières nous sont plus chers que le sort du peuple Ogoni dans le delta du Niger ou que le piètre revenu des travailleurs des plantations de canne à sucre au Costa Rica.
Guy VERHOFSTADT
Premier Ministre
me lirez-vous? by arnaud GHYS Thursday September 20, 2001 at 05:41 PM |
arnaudghys@hotmail.com |
Il est plus facile de décrédibiliser un mouvement social naissant en dénonçant ses faiblesse théoriques que d'essayer de comprendre ce qui pose problème pour un nombre sans cesse croissant de citoyens dans le monde...
Le revenu par habitant est une moyenne. Que ce revenu moyen augmente est une condition nécessaire mais non suffisante à ce que les conditions de vie de chacun s'améliorent... Question de répartition!
Vous parlez de certains problèmes qui ne peuvent se régler que par la globalisation. Cette intuition, vous la partagez avec les tenants des internationales ouvrières (depuis quelques décennies) et les écologistes du monde entier...
Mais il s'agit de voir quels problèmes on tente de régler. Qu'on puisse avec une simple carte de banque faire ses emplettes aux quatre coins du monde, c'est un progrès (?) qui ne touche qu'une part infime de la population mondiale. Qu'est ce que le droit de propriété pour celui qui n'a rien? Qu'est-ce que le droit d'entreprendre pour celui qui n'a rien ?
La critique est le devoir de la population dans un régime démocratique. La populatiuon doit s'assurer de la bonne marche des affaires publiques à tout moment et non lors des seules élections. La nature humaine est ainsi faite que quand on donne des prérogatives aux gens, ils s'en servent. Cet argument est souvent utilisé à l'encontre des "assistés" qui "s'endorment dans le filet de la sécurité sociale". Mais le même raisonnement tient pour les riches et les puissants (argument a fortiori)...
Le libéralisme a évolué à tel point qu'il se retourne contre ses pères fondateurs. Adam Smith parlait d'une infinité d'offreurs et de demandeurs. Il est mort avant Coca Cola, Mac Donald, Levi's et compagnie!!! Tout le côté émancipateur que contenait la promesse libérale pour les commerçants d'alors, coincés par les prérogatives de la noblesse,a complètement disparu.
La critique évolue, elle aussi.
Et si l'on a pu croire à une époque qu'il suffisait de produire plus de richesses et de mieux les distribuer pour augmenter le bien-être national moyen, d'autres problèmes sont apparus:
certaines franges de la population sont passées du statut d'exploités à celui de "même plus exploitables" et perpétuellement à la traîne, condamné au "lifelong learning" pour gagner quelques points en "employabilité". Pour simplifier un peu, avec la richesse produite par leurs pères, le patronnat a investi dans la mécanisation et l'informatisation, ce qui pousse cette génération hors du circuit de production. Une double spoliation...
L'économie se devait d'être une allocation optimale des ressources rares à des fins (faims) illimitées. La rareté et la précarité des ressources nous revient aujourd'hui en plein visage.
S'il on a pu se plaindre du "trop d'état" à certaines époques, aujourd'hui ce sont nos élus eux-mêmes qui clament leur impuissance face aux grosses machines multinationales.
S'il faut se choisir un maître et savoir qu'il abusera de son pouvoir, l'état bureaucratique est-il pire que la valse virtuelle des actionnaires assoifés que l'on nomme le marché?
Une position politique n'a jamais de sens dans l'absolu, c'est à caque moment de l'histoire qu'en fonction de la situation, il faut rééquilibrer ses positions. Aujourd'hui, c'est le citoyen et l'être biologique humain qui est à plaindre, pas le consommateur. Même si c'est lui qui parle le plus fort...
Merci de m'avoir lu, si c'est le cas...
Ad Hominem by Bruyère Thursday September 20, 2001 at 10:19 PM |
philippe.bruyere@chello.be |
Bonjour,
Quand j'étais jeune, on m'a appris que les arguments "ad hominem" (qui visent la personne de l'interlocuteur et pas ses arguments) ne servent à rien pour faire avancer le débat vers une conclusion. Au contraire, si c'est une attaque de la personne, celle-ci se rebellera et ne prendra plus l'interlocuteur au sérieux; et si c'est un éloge de la personne, celle-ci risque de mépriser son interlocuteur.
Or le début de ce texte est "ad hominem" : on se demande, de façon très critique qui sont les "anti-mondialisation" et ce qu'ils veulent vraiment en osant des comparaisons à des mouvements de mauvaises réputations.
Je pense que cette première partie est inutile et indispose le lecteur qui risque de se fermer à la véritable discussion d'idées.
La seconde partie, celle où les idées sont débattues, me semble elle intéressante : comment concilier la montée en puissance des acteurs de la mondialisation avec un partage
des fruits de cette mondialisation au profits de tous. Absolument tous.
Je pense que seul le pouvoir politique démocratique des pays riches a les clefs de la solution. Lui seul peut mettre des règles éthiques dans le "marché".
Bon courage.
??? by Benjamin LALIEU Thursday September 20, 2001 at 11:35 PM |
benjaminlalieu@hotmail.com |
Ce mec, il nous prend pour des cons ou quoi ?
La voiture est bonne, mais va dans le ravin ! by Lejuste J-C Friday September 21, 2001 at 01:28 AM |
jclbis@tiscalinet.be |
J'ai toujours imputé à vos collègues du G8, la volonté de privatiser les services publics, de restreindre la sécurité sociale, l'enseignement et de favoriser le plus possible les gros actionnaires. Des jeunes gens travaillent avec un salaire leur permettant d'être tout juste sous le seuil de pauvreté. Les loyers sont très chers, ce qui laisse peu d'argent à consacrer à autre chose. La publicité bourre le crâne de nos jeunes, à tel point qu'ils en viennent à voler leurs voisins parce que les grandes surfaces sont trop bien munies de système de surveillance. N'ayant d'autre perspective qu'une société fast-food/coca-cola avec des clowns et des ballons multicolores, ils se droguent.
L'hiver dernier, les sociétés pétrolières, en choeur, ont annoncé qu'elles augmenteraient leurs prix parce que l'hiver serait plus clément, or, comme le prix des produits pétroliers ne jouent plus sur l'index, vous n'en aviez cure.
Nous avons assisté, en même temps que vous, à la ruée sur les pompes à essence du royaume avant la date de l'augmentation. Trouvez-vous cela normal et bon pour la démocratie, ou est-ce la loi du marché?
Lorsqu'un pays du tiers-monde dresse la tête comme Cuba, le Mozambique, l'Angola ou le Congo, il se trouve confronté à des terroristes financés par la CIA, est-ce cela que vous entendez par "il faut une autorité mondiale".
Le G8, pour nous, programme l'américanisation d'une partie de l'humanité et l'analphabétisme de l'autre au nom de valeurs démocratiques où le simple citoyen subit l'arrogance et le mépris d'une poignée de nantis.
Pour nous la mondialisation de l'économie ressemble à la mise sous statut de néo-colonie américaine de toute la planète.
Vous avez assisté avec nous à la fermeture "à la Rambo" de Renault, à la mise à sac de la Sabena, au racket de Swissair, au racket du partenaire américain de Belgacom et vous prétendez que cela ira mieux avec une internationalisation de l'économie, basée en principe sur la loi du profit maximum au nom duquel, les salariés perdent leur pouvoir d'achat et la qualité de leur emploi.
Les gens des pays de l'Est regrettent leurs dinosaures communistes, excepté lorsqu'ils font partie des mafia respectables ou non, opérant jusque sous nos belges fenêtres, à la barbe de votre police fédérale. Devrons-nous, demain, nous syndiquer chez la mafia pour ne pas crever de faim?
Vous venez d'exclure, via vos sbires, les syndicats du Conseil d'administration de la SNCB, est-ce cela que nous devons entrevoir dans votre walhala libéral mondial.
Je vous assure de ne pas en vouloir à vous personnellement, Monsieur le Ministre, mais au système que vous défendez.
Pour une autre mondialisation by Yogul Carmix Friday September 21, 2001 at 01:03 PM |
cyogul@hotmail.com |
Non, M. le Premier Ministre, je ne suis pas contre la mondialisation. Comme vous l'avez souligné, certains problèmes et même la plupart, ne peuvent se résoudre que de manière globale(environnement,...). Je suis pour une autre mondialisation. Mais pas celle de l'économie, au nom d'une théorie libérale dont on ne nous montre que les plus beaux côtés. Pas comme elle se pratique actuellement.
Qui parmis vous défend le chômage ? Pourtant il est théoriquement nécessaire au bon fonctionnement du libéralisme économique (pour éviter que les travailleurs deviennent tous nécessaires et donc plus revendicateurs, et donc plus chers et donc empêcher de fournir les services aux meilleurs prix. Ce n'est pas moi qui l'invente, cela s'enseigne à Solvay, et ils y connaissant un bout !). Que le capitalisme soit la meilleure façon de créer de la richesse, c'est peut-être vrai. Mais c'est la distribution qui nous préoccuppe (et qui ne nous interresse pas tous puisque certains d'entre nous sont du bon côté). Et de nouveaux, personne n'explique que pour le bon fonctionnement du système, celui-ci ne peut pas être équitable puisque pour créer de la richesse, il faut que les moyen d'investir (le fric quoi !) soit concentrée dans les mains de ceux les plus capables de s'en servir.
Ces petits rappels pourrait peut-être vous faire comprendre pouquoi nous somes pour une autre mondialisation, celle de la solidarité, au nom de notre commune humanité et non pour celle d'une économie au nom de théorie dont on ne nous dit pas tout. Il est plus urgent de partager nos richessses que d'en creer encore d'autre indéfiniment, au détriment parfois d'autres intérêts (santé, environnement, éducation,...).
Je vous encourage cependant à approffondir les pistes que vous proposez dans la fin de votre lettre, elles pourraient nous emmener dans une autre direction.
lertter by vandericken Friday September 21, 2001 at 09:17 PM |
vandericken@caramail.com |
la veriter est dur a lire parfois
des violences ? by François Marenne Sunday September 23, 2001 at 04:05 PM |
marenne@cybernet.be |
Monsieur Verhofstadt,
Je suis très étonné que des violences à la manifestation de Liège vous aient été connues dès le 11 septembre. Peut-être en aviez-vous programmées telles qu'à Gênes? Peut-être les évènements aux States vous ont-ils empêché de réaliser vos projets de provocations, toute occupée qu'était la police du royaume à protéger la réunion de nos argentiers européens.
Dès la première ligne de votre lettre ouverte votre méchant esprit est évident.
Je voudrais encore relever ce passage digne de Mr. Le Pen: selon vous nous serions pour la mondialisation uniquement quand il s'agit d'immigration. Vos raccourcis sont saisissants... Nous nous doutions bien que vous n'étiez pas intègre sur ce point. Une telle phrase devrait être étudiée pour savoir s'il n'y aurait pas motif à plainte judiciaire ... De toute façon elle est indigne d'un premier ministre.
Je n'avais jamais lu une communication aussi scandaleuse. J'espère que le gouvernement vous demandera des comptes.
François Marenne
chacun est responsable de ce qu'il écrit, faites suivre svp by tamara Sunday September 23, 2001 at 11:08 PM |
joukovskaya@hotmail.com |
Lettre en réponse au courrier de M. Verhoofstat paru sur le site Belgium@Indymedia.org. le 12 septembre
Comme vous le dites si bien les mouvements sociaux constituent un contrepoids politique par rapport à la politique officielle qui agit dans un cadre étroit dû en grande partie au système capitaliste. De fait, le rôle des mouvements sociaux est de tirer les politiciens hors des débats stériles et techniques dans lesquels ils sont.
Vous semblez avoir compris la cible des revendications « anti-mondialisation », davantage reconnues sous l'appellation « pour une autre mondialisation ». La requête est simple : il s'agit de résister à l'idée de réduire les activités et les échanges humains à la marchandise et de refuser la subordination des populations humaines, leurs usages et techniques et l'environnement au commerce de quelques uns.
Vous louez la capacité d'analyse des opposants à la mondialisation néo-libérale (que vous ne nommez pas), quand vous doutez de sa force à donner les bonnes réponses.
A cet égard, laissez-moi questionner vos propos pour que personne ne puisse être grugé par votre désinformation.
Il est vrai que vous défendez un point de vue que la « démocratie de marché » tolère en raison du respect pour la pluralité des opinions.
Cependant, je pense que vous usez d'effets de style qui s'approchent soit du sophisme- dire une chose et son contraire-, soit de l'oxymoron- énoncer une chose par son contraire.
Revenons à la discussion sur la mondialisation.
Le commerce serait un vecteur de cohabitation des cultures du monde entier. Or il semble que ce soit le respect et la compréhension de l'autre au niveau de la richesse tant matérielle (gastronomie, instruments de musique, coutumes vestimentaires) que idéelle (croyance, rapport à l'étranger, mode de vie) qui est pas réductible à une marchandise.
Ensuite, vous présentez le libre-échange comme un processus à sens unique. Ce qui n'est pas faux. Sauf que vous n'allez pas au bout de l'argument, pire vous confondez les causes avec les conséquences.
Premièrement, le libre-échange serait juste si tous les pays étaient dotés de la même force économique. Or l'inégalité est la règle et la loi du plus fort est son application. Deuxièmement, ce n'est pas l'absence de libre-échange qui crée les conditions de l'exil mais l'instabilité politique et la contrainte économique imposée par l'extérieur. Vous comparez Singapour à la Birmanie sans préciser que l'une put établir « librement » une politique économique et que l'autre subit la dictature d'une junte militaire à laquelle profite l'exploitation des richesses du sol par des compagnies transnationales.
Par ailleurs, aucune source intellectuelle honnête n'a apporté à ce jour la preuve directe et
positive entre la libéralisation des marchés et le développement politique et économique des pays où vous souhaitez établir les règles du marché.
J'aimerais vous rappeler que le développement des pays tiers passent par une politique de redistribution juste et équitable (pour le plus grand nombre) des ressources et des richesses du commerce.
Enfin, je vous prierai de rendre justice aux mouvements sociaux divers qui font un travail citoyen de critique pour dénoncer les préjudices réels du marché ici et ailleurs. Leur impact ne s'arrête pas seulement à nettoyer devant leur porte mais à donner corps à leurs propos dans l'action pour ne pas faire le lit des mouvements d'extrême droite auxquels vous les comparer.
Sans vouloir médire sur l'expertise de vos collaborateurs, sachez que dans les rangs des militants pour une autre mondialisation, il y a des personnalités qui s'efforcent d'adopter des perspectives transversales, d'apporter des solutions pratiques et de rendre publique les termes et les enjeux des débats.
Cette initiative civique semble échapper à ceux qui élaborent une politique financière en donnant peu de cas à la proposition d'une taxe Tobin et aux mesures à prendre à l'égard des paradis fiscaux. En outre, la création de zones monétaires unifiées ne dissuadent pas les mouvements spéculatifs puisqu'ils peuvent trouver d'autres supports que les devises.
Je vous demanderai d'éclaircir votre position sur ce que vous entendez par l'élaboration de normes minimales : un nivellement par le bas ? la formulation d'une autre hiérarchie des normes ?
Je tiens à vous rappeler qu'il existe de nombreux textes (texte fondateur de l'ONU, charte sur la biodiversité) qui formalisent ce que représentent les conditions humaines d'existence et qui sont garantis par des institutions internationales telle l'OIT, OMS.
En ce qui concerne vos bonnes réponses, vous vantez l'accord cité « tous sauf les armes » qui permettrait aux pays tiers d'exporter leurs produits agricoles sans contrainte concernant la quantité et les droits de douanes.
M. Berthelot nous enseigne trois pièges conséquents à un tel accord.
Premièrement, il serait une forme déguisée pour s'allier les pays tiers et relancer avec leur appui le Millénium Round.
Deuxièmement, les exportations accrues bénéficieront aux seules entreprises agro-alimentaires.
Enfin, le prix des exportations s'évaluera sur les prix mondiaux biaisés (le commerce mondial comprend seulement dix pourcent des échanges et la fixation du prix s'appuie sur le prix le de production le plus bas) au dépend de la production agricole nationale et de ceux qui en vivent ici comme ailleurs.
Pour terminer vous semblez favorable à des échanges économiques entre régions (Mercosur-UE, ALENA-USA…) et la création d'un parent du G8 des régions. Vous semblez oublier que là encore la norme politique est identique et entretient la même injustice.
Je vous prie de prendre vos engagements au sérieux. Vous avez été élu, vous êtes donc responsable des engagements que vous prendrez au nom de la Belgique et de l'Europe.
Vous avez du travail.
tristesse by Vanderhaeghen julien Tuesday February 12, 2002 at 10:47 PM |
hxcjitsu@hotmail.com |
c'est trop triste de réaliser oooohh combien des gens sont élus à la tête d'un pays...d'un peuple dont ils sont sensés être le porte parole, et que ces même personne agissent dans un intérêt personel et lucratif (pour eux même ou un tiers) et sans jamais écouter les voix de la rue, la voix du peuple...ont -ils oublier comment ils sont arriver à cette place...j'en pleure, je pleure de leur connerie sans égale, de leur apétit de prédateur...
Le monde n'est pas si différent du moyen age n'est-ce pas, ils font comme ils veulent...tout en s'enfermant dans leur chateau protéger par leur milice quand le tonerre gronde.
Pourquoi ANTI? by julie Friday March 15, 2002 at 12:37 AM |
julie_cyris@hotmail.com |
Je pense que cette vision des evenements est tout a fait lucide.
Nous vivons dans une societe economique ou l'argent contribue au bonheur. Arretons de critiquer notre societe de consommation, en hommes libres, nous sommes capables de prendre des choix et de les assumer. Est-ce mal d'acheter des chaussures de sport d'un telle marque lorsque l'on sait quelles sont fabriquees au moindre cout dans un pays du Tiers Monde? Non, je ne pense pas, tout est une question de referentiel. Pour nous etre pays 2 euro pas jour semble relever de l'esclavagisme. Pour eux c'est une rentree financiere leur permettant d'ameliorer leur quotidien. Bien sur, ils n'ont pas le meme niveau de vie que nous europeens, mais s'est toujours mieux que d'etre sans emploi. Je ne dis pas que c'est un systeme parfait, mais dites moi ou est le mal si tout le monde y trouve du sien?
Les produits transgeniques a prohibiter? Surement pas, cette technologie n'a rien de mauvais en soi mais plutot une mine d'or, c'est son usage qui demande reflexion (developper des varietes resistantes aux secheresses pour les pays du sud plutot que d'essayer d'augmenter les rendements de nos pays de surproduction).
Cessons de croire que l'argent est un mal. Losqu'on l'utilise de maniere reflechie, humaine et responsable, il n'y a rien de plus "beau"! Arretons l'hypocrisie et soyons responsable de nos actes. Pas de marches en arriere, savoir prendre des decisions s'est aussi s'exposer aux erreurs. A nous d'etre humble et de se remettre en questions. Une position de refus telle ANTI mondialisation est par essence negative car elle n'ouvre pas au dialogue.
Anti...capitaliste by red kitten Friday March 15, 2002 at 02:40 PM |
redkitten@indymedia.be |
Héhéhé. le commentaire de Julie ne fait que me renforcer dans mes convictions...mais pas d'anti-mondialiste, terme générique fort pratique mais fort inexacte, mais d'anti-capitaliste. La mondialisation n'est pas un problème en soit. Le problème est l'accaparation de la mondialisation pas un système qui ne connait qu'une valeur: le profit.
Le capitalisme est nul,
Le détruire est un plaisir.