arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le mouvement (dit) antimondialisation (que l'on pourrait peut-être renommer "universaliste") doit se trouver un programme politique (pas une idéologie) lui permettant de réaliser son objectif : un monde plus humain et solidaire.

Ca serait bien qu'un large débat commence sur Indymedia (et ailleurs) visant à lancer l'élaboration et l'implémentation des transformations sociales, politiques et économiques qui permettront à la population de définir plus démocratiquement, et de concrétiser plus facilement, les choix de société qui déterminent son bien-être ( 1 ).

Un débat a déjà commencé autour le taxe Tobin. Répondre à la question "où va-t-on trouver les sous ?" c'est bien. Répondre à la question "que va-t-on faire avec ces sous" c'est encore mieux.

A cet égard, il ne faudrait pas que le produit de la Taxe Tobin serve à subsidier une sorte d'"ONGconomie". Ce pognon il doit aller directement et d'abord dans la poche des habitantEs les plus pauvres de la planète. Croyez-moi, elles/ils sauront très bien quoi en faire. CertainEs pourraient avoir des difficultés à utiliser cet argent car il n'y a rien à acheter chez elles/eux, même pas l'élémentaire. Mais elles/ils pourront l'épargner. Et quand elles/ils auront épargné suffisemment de mois, alors elles/ils investiront dans ce qu'elles/ils estiment être le mieux pour elles/eux dans leur environnement, que c'est le leur à elles/eux. Par exemple dans du matériel pour leur nouvelle PME locale.

Afin de lancer le débat, je propose l'ébauche suivante pour un programme universaliste :

Ces points sont essentiels parce que, une fois implémentés, la population pourra exercer une influence plus directe et plus forte sur son sort. Et à cet égard, l'Allocation Universelle est fondamentale car elle va libérer profondément les rapports humains.

Nombreux sont en effet nos choix individuels qui peuvent être influencés, voire contraints, par le fait que nous devons travailler pour vivre : le choix d'unE (telLE) partenaire, le choix d'un tel employeur, etc

Ainsi l'ensemble des citoyens qui décideront de travailler, détermineront de façon beaucoup plus importante qu'aujourd'hui les choix de productions, et donc les choix de société. A titre d'exemple, une industrie comme l'armement pourrait perdre un certain nombre de travailleuses/eurs qui ne souhaitent pas travailler pour une telle industrie mais qui jusqu'à ce jour n'avaient pas eu la possibilité de faire ce choix.

L'AU aura également pour effets de :

• de supprimer les dépenses publiques de chômage, dont le montant pourra être réinjecté dans les économies (par une augmentation des dépenses publiques et/ou une réductions des taxes et impôts );

• réduire sensiblement le stress et la criminalité (et donc les énormes dépenses de soins de santé et de sécurité qui en découlent );

• déclencher une vague massive d' investissements dans les pays en développement (puisque qu'une demande minimale de biens et services serait désormais garantie par l'AU ).

L'instauration de l'AU pourrait induire une sensible réduction (temporaire) du revenu poche d'une partie des habitants des pays les plus riches, mais :

• ce revenu ne tombera jamais en-dessous de l'AU;

• cette baisse temporaire du revenu sera compensée par une gigantesque augmentation du bien-être humain (ce qui est quand même le but final, non ?).

J'espère que le congrès de septembre aura pour résultat de lancer un travail de collaboration populaire mondiale (notamment via Internet ), visant à élaborer et implémenter progressivement les mesures ci-dessus avant 2020, sur l'ensemble de la planète.

Il s'agit d'un travail de plusieurs années pour :

• concevoir et installer les systèmes de démocratie directe;

• concevoir et installer le système chargé de prélever la taxe et redistribuer l'AU;

• que les entreprises adaptent leurs stratégies et infrastructures en fonction de la nouvelle répartition géographique des revenus ( 3 ).

Voilà. Ceci n'est qu'une proposition, une ébauche, l'appel de quelqu'un qui te demande ce que t'en penses.

François Jortay

(1) L'affirmation des économistes libéraux et de nos gouvernants, selon laquelle les technologies qui ont été développées jusqu'à aujourd'hui auraient permis l'amélioration globale de notre qualité de vie est infirmée par les ethnologues et historienNEs dont les recherches indiquent qu'il y a vingt mille ans, l'homme ne travaillait pas plus de deux à trois heures par jour (pour chasser/ceuillir, fabriquer des vêtements, des outils, etc). Bien sûr la technologie actuelle permet, par exemple, de soigner de nombreuses maladies. Le problème c'est que la majeure partie de ces maladies sont induites par le prix à payer pour profiter de ces technologies : 8 à 12 heures de travail par jour, le stress, la pollution, etc. Et puis on parfois tendance à oublier que 80% des habitantEs de cette planète ne bénéficient pour ainsi dire pas de ce progrès technologique ... et vivent dans des conditions bien plus épouvantables que nos de plus en plus médiocres conditions de vie d'habitantEs de pays "riches" (... en patates). [ retour ]

(2) Le produit de la taxe Tobin devrait être intégralement utilisé pour financer l'Allocation Universelle, plutôt que pour répondre à des priorités globales telles que le réchauffement climatique. On pourra gérer ce type de problème bien plus efficacement dans un monde où les citoyens jouiront d'un meilleur contrôle démocratique des choix de production. Le niveau de la taxe devra être fixé à un niveau suffisant pour financer l'AU et sa gestion. Un organisme mondial pourrait être créé pour assurer (i) la collecte de la taxe, (ii) le versement de l'AU sur le compte bancaire gratuit de cahuqe citoyen? Dans les pays où il n'existe pas d'infrastucture bancaire siffisante, un bureau local de l'organisme prendrait en charge la gestion du transfert d'une forme alternative de revenu, en collaboration avec les gouvernements locaux (dont l'organisme demeure indépendant); L'ensemble de l'organisme serait financé par le revenu de la taxe. [ retour ]

(3) C'est pourquoi il est important qu'un maximum de responsables de PME participent au mouvement universaliste (par exemple en contactant ATTAC).[ retour ]

La force du mouvement antimondialisation/universaliste est celui de regrouper plusieurs mouvements ayant différentes visions. Il est ainsi plus riche et moins facile à épingler. Un minimum de cohérence s'impose, chose qui se fera tout naturellement grâce à l'influence croissante que prendront certains groupes qui prouveront avoir une vision alternative, novatrice et viable. En tous cas, l'idée de délimiter un tel mouvement à un manifeste qui vise le revenu minimum garanti va clairement à l'encontre de toute idée de progrès, d'évolution positive. C'est grâce au travail que l'homme peut aspirer à un monde meilleur. Prôner le droit à ne pas travailler, signifie prôner un monde d'indifference et de passivité. Et si ton problème vis-à-vis du travail découle du stress, je ne crois pas que la vie de militant puisse te convenir.
Quant à l'idée d'"argent de poche universel" a-t-on besoin de rappeler "Donne un poisson à un homme, il mangera 1 jour...", je ne crois pas en l'abilité de celui qui n'a rien pour se nourrir à investir les quelque roupis que tu lui allouera dans sa PME locale.