arch/ive/ief (2000 - 2005)

Le 20 octobre 2000, une grève de la faim historique à mis en évidence les violations systématiques des droits de l'homme dans les prisons. Après 61 jours de « jeûne de la mort » entamé pour exiger la fermeture du nouveau régime pénitentiaire basé sur l'isolement absolu appelé type F, soit au matin du 19 décembre, les forces armées firent irruption dans 20 prisons pour perpétrer le fameux massacre du « retour à la vie » où 28 détenus périrent atrocement. Cet assaut sanglant a servi à déporter des milliers de
détenus politiques vers les nouvelles prisons de haute sécurité.
Les résistants n'ont pas faibli pour autant puisque chaque semaine, de nouveaux volontaires ont rejoint le mouvement et aujourd'hui près de 200 détenus observent le jeûne.
Relayée au dehors par les parents et les amis des détenus pour briser le silence imposé par les autorités et la presse, la résistance a donné de nombreux martyrs hors les murs.
On compte aujourd'hui 63 décès et plus de 100 détenus réduits à l'état de « morts-vivants », foudroyés par le syndrome de Wernicke-Korsakoff suite aux tortures par l'intervention médicale forcée.
Au plus fort de la résistance, les ministres de la justice et de la santé ont subitement décidé de relâcher les détenus qui étaient respectivement incarcérés ou hospitalisés pour se déresponsabiliser de leur décès et en
espérant que ceux-ci abandonnent leur action sous pression de leurs famille. Mais comme ils n'ont pas obtenu la moindre amélioration de leurs conditions, les résistants poursuivent leur action dans des maisons et des quartiers «
de la résistance » comme celui de Küçük Armutlu, sur les rives du Bosphore.
Cette nouvelle tentative de briser la grève par la libération conditionnelle n'ayant pas abouti, la police s'est préparée à attaquer les détenus, qui rappelons-le, sont pour certains, affaiblis par près de 320 jours de jeûne. A l'appel de l'organisation d'entraide avec les familles des détenus (TAYAD), des dizaines de personnes issues des quatre coins de l'Europe se sont rendues à Istanbul pour s'interposer entre les forces de l'ordre et les grévistes de la faim grabataires.
Parmi ces délégations, quatre Belges, émus par l'esprit de combativité des grévistes vont faire le point (ce lundi 10 septembre à 10h à l'hôtel Euroflat, 50, Bd Charlemagne, 1000 Bruxelles) sur une situation qui reste fort méconnue du public belge en raison de la campagne de diffamation et de censure menée par la presse turque et en partie relayée nos médias. Juliette Béghin, présidente de l'OIP nous fera un exposé sur la torture par l'isolement dans les prisons d'Europe.

Au programme :

- La délégation belge : Yannick Bovy et Olivier Taymans: journalistes à Indymedia
Oliver Rittweger : éditorialiste
Maxence Staquet : enseignant
- Juliette Béghin : présidente de l'Observatoire International des Prisons
- Un membre de TAYAD Komite