Manif contre le "nouveau minimex" [photo] by red kitten Friday August 31, 2001 at 01:37 PM |
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Jeudi, 18:00 à l'appel d'une vingtaine d'organisations, 80 personnes se sont rassemblés devant le cabinet du ministre de "l'intégration sociale" Vande Lanotte, pour exprimer leurs oppositions ou leurs inquiétudes par rapport à son projet de réforme du minimex.
Devant le bâtiment austère et peu accueillant, environ 80 personnes sont là dès 18:00, principalement des membres de la FEF (Fédération des Etudiant(e)s Francophone), d'Ecolo, du Mouvement des Jeunes Socialistes (Francophones) et de la FGTB. Pas de slogan, pas de callicot, le mégaphone reste muet. Une petite délégation sera reçue par le ministre, avec pour objectif de signifier les inquiétudes face à son projet, cette délégation n'étant pourvue d'aucun mandat pour négocier. La délégation resortira après 8:30, alors que la majorité des manifestants auront déjà quitté les lieux. La délégation a été reçue par la chef de cabinet et l'initiateur du projet de loi et les discussions, houleuses, ont tourné dans un premier temps surtout sur les questions de concertation, les membres de la délégation demandant plus de temps pour analyser et décrypter le projet de loi, en vue du face à face avec Vande Lanotte, prévu pour la semaine prochaine. Du côté du ministère on a démontré les "grands avantages" du texte de loi, expliqué à la délégation que si le texte ne passait pas, "ce serait au désavantage de ceux qu'ils défendaient" et autre joyeuseté procédurières.
Le projet de loi, très "Blaireux", est en droite lignée des idées très "in" d'état social actif et d'activation des chômeurs, est une menace réelle pour ceux qui bénéficient du minimex, et en particulier des étudiants qui seraient livrés à un plus grand arbitraire.
[ci-dessous, en annexe: communiqué de presse de la FEF]
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Pour les étudiants, le "revenu vital" pourrait vite s'avérer mortel
Communiqué de presse de la FEF, Bruxelles, le 9 juillet 2001
Dernièrement, la Fédération des Etudiant(e)s Francophones prenait connaissance du projet de loi du ministre SP Johan Vande Lanotte relatif au droit à l'intégration sociale.
Même s'il était à notre sens urgent de repenser l'action des CPAS en termes d'accessibilité, de revalorisation du montant des aides, de transparence dans l'octroi de celles-ci, le projet de loi présenté par le Ministre nous laisse plus que sur notre faim. A vrai dire, il nous révolte profondément.
Oser prétendre dans un futur texte juridique que l'insertion sociale des jeunes passe avant tout par le travail est inqualifiable. Même si le texte prévoit que pour des raisons d'"équité" on pourrait par exception permettre à "certains" de poursuivre des études de plein exercice, rien ne permet de justifier le refus du libre accès pour tous aux études, qui est un droit fondamental. Ce droit, et par là-même le droit à l'émancipation et à l'intégration sociale, deviendrait d'un coup de baguette magique gouvernementale une illusion et une quasi-obligation d'abandon des études pour les étudiants en situation difficile. Pire, leur seule alternative de survie serait de rejoindre une catégorie de travailleurs qui pourraient facilement être les victimes d'un statut où ils seraient "taillables et corvéables à merci", un retour au Moyen-Âge donc !
De plus, le critère même d'"équité" qui n'est nulle part précisé dans le texte, nous semble être l'objet de trop d'interprétations possibles. Comment ne pas craindre que la notion d'"équité" soit l'alibi rêvé pour minoriser le nombre d'"élus" au statut d'"étudiants sous contrôle" ? Au lieu d'une acception large qui était que le suivi d'études de plein exercice justifiait d'office l'attribution du minimex, le nouveau texte donne toute latitude aux CPAS pour refuser l'octroi de cette aide. Une mise à mort potentielle en quelque sorte...
La FEF demande que l'étudiant en difficulté puisse avoir un accès direct au minimex et que ce droit soit inscrit sans ambiguïté dans la loi. De plus, les CPAS ne peuvent être les décideurs en la matière : seul l'étudiant doit pouvoir choisir librement et sans contraintes de son futur parcours scolaire.
Le projet de loi limite de plus ce précaire droit aux études à l'âge de vingt-cinq ans. Outre d'être arbitraire, cette limitation nous semble aberrante à l'heure où l'Union Européenne préconise l'apprentissage tout au long de la vie... A l'heure de la présidence belge de l'Union Européenne, cela nous semble un peu léger...
Même s'il nous semble intéressant qu'un contrat d'"intégration sociale" soit signé entre le jeune et le CPAS, tout nous autorise à penser que ce contrat pourrait être lié à des critères de réussite académique ce que nous rejetons. Il est impensable que des étudiants puissent être pénalisés deux fois : d'une part par leur échec, et d'autre part par la perte d'allocations par trop précaires.
Pour finir, le montant même du minimex et sa - potentielle - revalorisation (si la réforme fiscale n'a pas fini de manger toutes les marges disponibles) nous semble par trop insuffisante. On ne présente pas une mesure qui n'est en quelque sorte que le "rattrapage" du retard des législatures précédentes comme une formidable avancée... De plus, cette revalorisation n'est pas garantie budgétairement pour plus de la moitié de ce qui est prévu. Quand on veut faire des effets d'annonce on s'en donne au moins les moyens...
Ce projet est donc, pour la Fédération des Etudiant(e)s Francophones, proprement inacceptable, et nous semble très, très loin des valeurs que devrait défendre le socialisme. Mais peut-être l'acception que nous avons du terme "social" est-elle très loin des considérations du Ministre Vande Lanotte ?
Dans ce dossier important qui concerne plus de 20.000 jeunes et étudiants, nous désirons que le Ministre Vande Lanotte consulte - enfin - les représentants des étudiants pour prendre connaissance de leurs revendications en la matière
Tout ça pour que des gens crèvent à la rue ? by JF Saturday September 01, 2001 at 10:16 PM |
En conditionnant de façon obsessionnelle le minimum des moyens d'existence à la volonté de travailler, Monsieur Van Delanotte va frapper très durement toute un série de psersonnes qui traversent une crise de valeur par rapport à notre société.
Comme beaucoup, j'ai traversé une phase où il m'aurait été insupportable de me voir naufrager dans la routine d'un travail qui m'exploite.
Que va-t-il advenir des gens qui traversent ce type de crise ? Le Ministre veut-il les voir crever à la rue ? Pourquoi ?
Ou alors les retrouvera-t-on dans le système carcéral ?
Mr Van De Lanotte est-il un fasciste ?
J'aimerai que le Ministre s'exprime sur ses motivations profondes ...