ITW de Thierry, du CST cf. perquisitions [txt] by red kitten Thursday August 30, 2001 at 04:50 PM |
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Interview de Thierry Müller, du Collectif Sans Ticket (CST) à Liège [29.08.2001] [1] Qu'est-ce que le CST? [2] Les CST et la fraude [3] Le CST et la justice [4+5] Les perquisitions du 28 août [6] Si les flics le disent...
(cette ITW sera publiée en audio dès que le serveurs le voudra bien!)
[1] RK: Quels sont les objectifs et les actions du Collectif Sans Ticket?
Les objectifs: provoquer l'ouverture d'un débat, éventuellement forcer l'ouverture d'un débat, et obtenir des avancées sur les questions de l'accessibilité des transports publics, amener un débat sur les questions de service public et de service garanti à tous, et sur les notions de mobilité en terme de dévelopement durable. Obtenir des avancées notement sur l'accessibilité c'est poser la question du prix, des tarifs et donc la question du financement des transports. Nous sommes principalement connus sur cette question, que l'on apelle l'accès grtauits des transports en publics, qui nous semble la manière la plus simple de garantir un accès pour tous. Bon, on se pose évidemment derrière une question de financement et là on est attentifs à deux choses principalement, qui sont d'orgaiser un financement à 100% sur des logiques de redistribution des richesses et d'autre part sur le fait que la mobilité à un coût social énorme, principalement dans le transport individuel et le transport de marchandises routier, ce coût est payé par la société, donc on pourrait imaginer un transfert de ce transport éminament polluant au profit d'un transport collectif moins polluant, et qui soit accessible à tous.
Au niveau des pratiques, nous on a principalement lancé une pratique de désobéissance, qui est la pratique de refus du payement dans l'usage du transport collectif, ce que nous on appelle la réappropriation de notre mobilité.
[2] RK: Est-ce que c'est de la fraude?
Pour nous ce n'est pas de la fraude, dans la mesure où l'on ne cherche pas à échapper aux contrôles, on ne cherche pas à fuire les contrôles, on pose un acte clair de désobéissance, lors des contrôle on montre notre carte de droit aux transports (nota: édité par le CST) on explique au contrôlleurs pourquoi on pose cet acte et ça a l'intérêt d'ouvrir aussi un débat avec les gens qui travaillent au seins de ces sociétés de transport et principalement ceux qui exercent ces fonctions de contrôle. On a des discussions parfois intéressantes, je dirais pas toujours, surement pas, même peu-être pas souvent! Parce que l'on a malheureusement affaire à des gens qui vont jusqu'à se définir comme n'étant pas là pour penser et donc qui refusent toute discussion. On sens bien évidement qu'il y a chez eux la peur du contrôle qui existe, ce qui est assez marrant! Mais on a des débats interessants et on sait, par ce genre de discussions, que l'on provoque aussi des débats au sein du personnel, et pour nous c'est essentiel. C'est repenser le service public à la base avec ceux qui le produisent et avec ceux qui l'utilisent, donc c'est important que ce lien s'établisse, et la carte sert notement à ça. Elle nous permet aussi de nous déplacer très concrêtement, en général ça marche. Il y a eu des tentatives parfois, au niveau de la SNCB de nous faire descendre du train quand on n'avait pas payé, ce qui, légalement, ne leur est est pas autorisé. Donc ça nous permet concrêtement d'assurer nos déplacements, de pouvoir nous rencontrer, entre les gens de Liège et de Bruxelles qui militent sur des choses communes et notement sur la question de la mobilité. Donc on n'accepte pas ce terme de fraude, on pense d'ailleurs que les gens qui ne payent pas sont des gens qui, au même titre que nous, se déplacent parce qu'ils ont besoin de se déplacer, et si ils n'ont pas les tunes, c'est pas encore de leur faute, à ma connaissance. Donc on leur propose même de sortir de ce rapport, et d'affirmer l'acte de désobéissance, l'acte de refus, ouvertement.
[3] RK: Il y a déjà deux procédures judiciaires engagées contre le CST...
Il y a une première, suite à une plainte de la SNCB, à l'encontre de 25 à 30 personnes, mais qui en fait émane du parquet, c'est le parquet qui a pris l'initiative de poursuivre. La plupart des gens sont déjà passés en simple police généralement pour une ou deux amendes, et toutes les personnes vont en appel, ça devrait passer début décembre au tribunal correctionnel, là tout va être regroupé. Dans ce dossier la police a dressé une liste des utilisateurs de la carte, qu'elle identifie politiquement. Pour nous c'est un procès politique. D'une part nous le revendiquons tel quel, d'autre part c'est ainsi que le dossier est monté, même si actuellement les représentants de l'ordre refusent ce débat politique au tribunal. Il ya une deuxième plainte déposée en référé par la STIB à l'encontre de 18 personnes qui ont participés à des opérations "free-zone", qui sont des opérations qui consistent à signaler aux gens, dans le métro à Bruxelles, où se trouvent les contrôlleurs, pour qu'ils puissent échapper à la sanction du contrôle. C'est une plainte en référé avec une menace d'astreintes très lourdes à l'égar de ces personnes, pour toute diffusions de tracts, affiches à l'intérieur des métros, diffusion ou le simple fait d'avoir sur soi une carte de droit au transports, ou, ce qui est très important, pour toute discussion que l'on pourrait avoir avec des travailleurs. Et on a appris hier, suite à la perquisition, qu'il y avait maintenant un dépot de plainte de la STIB sur le fond, donc ce n'est plus en référé, pour les 18 même personnes probablement, puisque nous n'en savons pas plus. On sait qu'il y a une plainte sur le fond, on ne sais pas contre qui exactement et avec quel objet. Sans doute le même que celui en référé, donc usurpation dans les fonctions de contrôle, le fait de diffuser des tracts n'ayants pas d'éditeur responsable et le fait de ne pas payer, ce sont les trois motifs principaux.
[4] RK: Ces poursuites expliquent donc les perquisitions?
Sur les perquisitions, on est quand même étonnés, parce qu'on ne voit pas en quoi la saisie de matériel informatique, de fichiers d'adresses, etc, permettrait d'avérer, de prouver les trois objets de la plainte. Il n'y a pas de lien direct, donc celà nous parait assez abusif. D'autant plus qu'à Liège, 99%, et je dirait même presque 100% de ce qui a été saisi n'a aucun lien avec les activités du collectif, donc il y a vraiment eu un dérappage, un abus de la part des flics qui ont fait cette siasie.
[5] RK: Il y a eu deux perquisitions, à Liège et à Bruxelles, est-ce que tu peux expliquer comment ça c'est passé et ce qui a été saisi?
En ce qui concerne Bruxelles, j'ai moins d'infos directes, mais ils ont saisi uniquement du matériel du CST, donc des affiches, des tracts, les ordinateurs, et des fichiers d'adresses. A Liège ils ont débarqués à l'asbl. Barricade, qui en fait est l'adresse de référence du CST sur les cartes de droit au transport, c'est un lieu qui nous sert de boite aux lettres pour que l'on puisse être contactés par les usagés qui le souhaitent, généralement ce sont ceux qui ont des problèmes avec des amendes, et qui nous sert occasionelement de lieu de réunion. Il n'y a pratiquement aucun matériel du CST dans le lieu, donc la police a saisi du matériel des activités de Barricade, des activités du contre sommet, du forum citoyen d'ATTAC, de la coordination des associations qui appellent à un rassemblement par rapport à Ecofin, pour une autre mondialisation, des activités de barricades, du groupe d'achat commun de produits biologiques, des documents personnels de l'animateur du lieu, etc... La police a clairement fait savoir que tout ce qui concernait l'antimondialisation, comme ils l'appellent, les intéressaient, ce qui n'est pas repris sur le mandat de perquisition. Donc on a lancé à partir de ça un appel à vigilance, en soulignant que ça nous semble être une prmière démarche visant à criminaliser le mouvement social pour une autre mondialisation par rapport aux sommets qui vont avoir lieu, ce qui évidemment inquiète tout le monde sur les pratiques qui risquent d'avoir par la suite, puisque l'on parle de zone rouge et d'interdiction de manifestation à Liège le samedi et le dimanche, on parle de tolérance zéro à Bruxelles, on parle de menace d'arrestations préventives, etc. Des choses qui se sont passés à Gênes, avant les événement que l'on connait.
[6] RK: Donc on se sert des poursuites contre le CST pour mener des actions contre ceux qui mobilise par rapport aux sommet de l'Union Européenne?
De l'aveut même de la police, puisque c'est eux qui l'on déclaré. Ca semble clairement lié, bon, maintenant c'est évident qu'une partie des gens du CST sont impliqués avec d'autres associations et d'autre terrains que la mobilité, donc je crois que c'est surtout ces fichiers d'adresse qui interressaient la police, en débarquant a Barricade, ils savaient bien que c'était aussi ça qu'ils pouvaient trouver, et ils ne se sont pas gêné pour le faire et pour le dire.
Collectif Sans Ticket: 02.644.17.11
Barricade: rue Pierreuse 19-21 / 4000 Liège / 04.222.06.22 / barricade@skynet.be / http://users.skynet.be/barricade
Alors là, c'est fort ! by salaamalaykoum Saturday November 24, 2001 at 02:22 PM |
Vous êtes trop puisaants les gars ( et les go aussi d'ailleur.) : "Reapropriation de notre mobilité" ! Ca fait 2 ou 3 ans que j'avais un peu disons "quitté" le milieu libertaire, et j'avais oublié ce genre de renomination des choses qui est pratique courante dans ces milieux. La novlangue de 1984 quoi !
Vous avez pas remarqué qqch ? Regardez, prenons mon exemple : j'ai fraudé je ne sais combien de fois le train et le bus, tellement j'ai d'amendes que je n'achète plus de PQ... et que m'arrive-t-il concretement ? Rien. et pourquoi ? Parceque je n'appartient pas à des collectifs débiles de "je fais des trucs illegaux, mais je me fais remarquer pour faire croire que c'est normal" !
Lutter pour des transports "gratuits", ok, c'est normal, mais essayer de faire passer la fraude pour un droit ! Arrêter le peyotle les gars !
Amicalement, Yo.