LETTRE OUVERTE AU "MOUVEMENT CONTRE LA GLOBALISATION" by Via Saturday August 18, 2001 at 01:28 AM |
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LETTRE OUVERTE AU "MOUVEMENT CONTRE LA GLOBALISATION" DU 4e "CAMP DE FRONTIERE" ANTIRACISTE A FRANCFORT SUR LE MAIN/ALLEMAGNE
Pour le dire tout net : nous pensons que Gênes a été un succès pour les opposant-es au sommet du G8. A travers la plus grosse mobilisation internationale depuis plusieurs années, on est parvenu à pousser dans la défensive les représentants des Etat du G8 et à les contraindre, par la
pression, à devoir légitimer leur sommet pompeux. En lien direct, se manifestent des tentatives d'affaiblir le mouvement de protestation par des divisions, et cela de manière particulièrement massive.
Bien avant le début du sommet du G8 à Gênes, la presse bourgeoise et les politiciens de l'Etat ont tenté de diviser le "mouvement contre la globalisation" entre les bons et les mauvais. Les bons seraient les "pacifiques" et les mauvais les "violents". Avant que le syndrome "Black
Block" ne s'impose pour tout et n'importe quoi, le terme de "hooligans politiques" fut introduit en Allemagne, desquels les "anti-mondialisation" auraient à se distancer pour pouvoir ne serait-ce qu'apparaître dans l'espace public.
Le terme n'a sans doute pas été emprunté par hasard au vocabulaire de la gauche militante. Cependant le "bloc noir" n'est pas un groupe politique et n'a pas de meneur. Pour cette raison déjà, les accusations contre les
personnes arrêtées en Italie sont absurdes.
Dans les manifestations, par exemple en Allemagne, en Autriche ou en Angleterre, il est courant que des personnes issues de groupes politiques différents aient envie, en plus du fait de défiler avec la manifestation, de mener des actions et se réunissent ainsi pour former un tronçon.
L'habillement unitaire en noir est avant tout une protection personnelle (comme le sont par exemple le fait de se masquer et l'usage de protections aux bras). Cela signifie que plusieurs d'entre nous ont été, un jour ou
l‚autre, partie prenante du "Bloc noir". Nous ne voulons donc pas nous laisser entraîner dans la définition de la violence imposée par les médias et les dominants. Il en va de même pour toutes les autres formes de tentatives de division. La balle avec laquelle Carlo Giuliani a été tué,
vaut pour nous tous/tes.
Le 19 juillet, 50'000 personnes ont protesté à Gênes contre le racisme et la politique européenne de clôture des frontières. Ici à Francfort aussi, plus de mille personnes se sont rassemblées entre le 27 Juillet et le 4 août 2001
pour combattre le racisme structurel de l'Etat capitaliste. Nous, participant-es au "Camp de frontière" ne sommes pas un groupe homogène mais des personnes avec des horizons politiques et sociaux différents. Cependant, il est clair pour beaucoup d'entre nous que la dite globalisation est une expression d'un capitalisme qui se fait toujours plus aigu, lequel ne peut pas être amélioré ou domestiqué par un Etat national mais doit être aboli.
De même, nous tenons pour fausse une critique du capitalisme qui se limite aux marchés financiers internationaux - et, entre autres, pour dangereuse car elle a servi plus d‚une fois le ressentiment antisémite. Le consensus est pour nous, en outre, que nous déterminions nos propres moyens dans notre combat contre le système dominant. Cela peut aller du collage d'affiches, de la participation à une manifestation jusqu'à des actions militantes contre les cellules d'expulsion, les multinationales, la police ou les fascistes.
Nous accordons cependant une importance particulière au fait que les actions visent un but, correspondent à des moyens politiques et qu'elles portent dommage à aucun non participant. Quand, dans la pratique, cela ne fonctionne
pas, cela doit être absolument discuté. Mais nous nous élevons clairement contre toutes les tentatives de division et demandons par là même à tous ceux et toutes celles qui ont manifesté à Gênes, de même que ceux et celles qui y seraient volontiers allés, à en faire de même. Les expériences des mouvements sociaux dans différents pays ont montré qu‚ils ne peuvent imposer leurs revendications que quand ils ne se laissent pas diviser et qu'ils conçoivent leur multiplicité plutôt comme une force. S'il existe un but commun, nos opinions peuvent et devraient agir dans le respect des divers groupes et personnes sans se contrecarrer. Une coordination suppose des discussions communes entre les groupes.
Ce papier se conçoit comme une incitation à les rendre possible - et cela avant le prochain sommet.
Participez aux actions mondiales de soutien aux détenu-es le 20 août prochain ! Abolir le capitalisme ! Pour un monde sans racisme, nationalisme, patriarcat, exploitation et oppression ! Siamo tutti clandestini !
Un compte de solidarité en Allemagne pour le détenu-es est le suivant : No.d. compte :
718 95 90 600, Banque : Berliner Bank (BLZ : 100 2 0000)
Adresse de contact : genua-hb@web.de
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